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Téléphones intelligents: pourquoi sommes-nous si accros?

Téléphones intelligents: pourquoi sommes-nous si accros?

  Photographe : Pixabay

Des spécialistes nous expliquent pourquoi cette technologie est si addictive.

On aimerait se libérer (un peu, beaucoup) du poids qu’a notre téléphone intelligent dans notre vie? Stratégies et conseils pour nous aider à faire le point et à nous déconnecter le coeur léger. Grâce aux nouveaux outils de communication, l'air des vacances a bien changé. Nos téléphones intelligents nous gardent désormais connectées au reste du monde (même si on se trouve dans un coin de nature isolé), à l’affût d’un sujet digne d’être croqué sur le vif et publié sur Facebook instantanément. Selon un sondage Harris-Decima mené pour le compte de la Banque CIBC en 2014, en temps normal, on jetterait un coup d’oeil à notre cellulaire en moyenne toutes les 10 minutes. Ouf! Même si on angoisse à la seule idée de découcher sans lui, on rêve de s’en défaire à l’occasion, histoire de souffler et de voir ailleurs si on y est. Le congé estival est un bon moment pour mettre sur pause nos manies branchées et, pourquoi pas, y faire un peu de ménage afin d’assurer un retour en douceur dans la zone wifi.

UNE TECHNOLOGIE ADDICTIVE

Si on parvient difficilement, même en période de détente, à se débrancher, il ne faut pas s’en étonner outre mesure. «Cette technologie a été conçue pour être addictive, dit le psychologue Joe Flanders. Les programmeurs de Silicon Valley ont reçu le mandat de créer des applications et des fonctionnalités qui reposent sur un système de récompense (les notifications et les J’aime). Elles programment notre comportement, de la même façon qu’on le fait avec une souris de laboratoire à qui on donne de la nourriture chaque fois qu’elle appuie sur le bon bouton.» Tristan Harris, fondateur du mouvement Time Well Spent (du temps bien dépensé) et ancien «philosophe produit» chez Google, affirme que ces applis chatouillent notre fibre compulsive: «Chaque fois qu’on vérifie notre téléphone, on joue à la machine à sous pour voir ce qu’on a de nouveau. C’est une manière de détourner l’attention des gens et de créer une habitude», a-t-il affirmé à l’émission 60 minutes, sur les ondes de CBS, au printemps dernier. Devant le flux continu des statuts Facebook, la lecture automatique de vidéos sur Twitter, les jeux transmetteurs de dopamine tels Candy Crush ou Tricky Shot, on est faits comme des rats dans un casino. Heureusement, il existe des trucs pour venir à bout du brainhacking (littéralement «piratage de cerveau»).

POUR DES APPLIS AU SERVICE DU BONHEUR

Et si le succès d’une appli pouvait se mesurer par sa capacité à nous rendre heureux et non accros? Un sondage mené sur le site Time Well Spent révèle que les utilisateurs apprécient l’utilisation d’applis comme Google Calendar, The Weather, My Fitness Pal et Fitbit, mais déplorent le temps perdu sur les réseaux sociaux, tels que Facebook, WeChat, Snapchat et Instagram. «On est constamment tiraillés entre le besoin d’être connectés à nos réseaux — notre attention est alors sans cesse accaparée — et celui d’être off — on craint alors de rater quelque chose (le fameux Fear Of Missing Out ou FOMO), dit Tristan Harris lors d’une conférence TED. Le rôle de la technologie devrait consister à nous simplifier ce choix.» En attendant, essayons de nous en détacher un peu, pour finalement mieux l’apprécier!


SÉJOURS DE «DIGITAL DETOX» POUR HYPERCONNECTÉS

Il existe des destinations débranchées qui proposent des séjours sans wifi ou «forfaits de sevrage numérique», comme l’Option déconnexion du Spa Eastman ou les week-ends Digital Detox de Reclaim Your Self, des retraites situées un peu partout dans le monde. «Cette approche demeure toutefois irréaliste, met en garde Marie-Anne Sergerie. Quand on revient, on retombe là-dedans si on n’a pas remis en question notre utilisation.»

 

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