Psychologie

Qu'est-ce que le neurofeedback et comment ça peut nous aider?

Qu'est-ce que le neurofeedback et comment ça peut nous aider?

  Photographe : Shutterstock

Transformer certains aspects de notre vie en entraînant notre cerveau, voilà ce que propose le neurofeedback.

Des problèmes comme l’anxiété, les troubles du sommeil, le TDA, le TDAH et la dépression peuvent être réduits de façon durable grâce à cette approche.

Ainsi, on renforce son potentiel... et on profite plus (et mieux) de la vie!

La Dre Johanne Lévesque, fondatrice de l’Institut de neurofeedback du Québec, résume ce qu’est le neurofeedback. «C’est une technique qui permet à quelqu’un de prendre le contrôle de l’activité électrique de son cerveau, afin de l’optimiser», dit celle qui est aussi docteure en neuro- psychologie clinique et fondatrice de la clinique Neurodezign.

Quand on vit une certaine problématique — anxiété, dépression, trouble de l’attention ou d’apprentissage, etc. —, cela se traduit par des «anomalies» neuroélectriques perceptibles dans notre activité cérébrale.

Une fois ces «anomalies» détectées, on peut utiliser le neurofeedback pour s’entraîner à moduler nos ondes cérébrales, en stimulant ou en apaisant certaines régions du cerveau — ou même les connexions entre elles —, afin de les corriger. Parce que oui, il s’agit d’un véritable entraînement. C’est à nous de découvrir comment notre cerveau doit «travailler» pour retrouver notre mieux-être et atteindre notre pleine capacité.

 

neurofeedback

© Getty Images

 

Comment ça fonctionne?

Lors de la première rencontre, le spécialiste réalise un électroencéphalogramme quantitatif afin d’évaluer notre situation. «On mesure et on analyse les résultats. On observe ce qui se passe sur le plan électrique dans le cerveau. Quand il y a un problème, on le voit», indique la Dre Lévesque. Ce sont ces zones touchées qui font en sorte qu’on n’exploite pas tout notre potentiel. Cela peut nous affecter autant sur le plan cognitif que sur le plan affectif, et même sur le plan moteur.

Une fois ces zones identifiées, le spécialiste placera une ou deux électrodes à des endroits précis sur notre tête, là où l’on souhaite opérer des changements. Celles-ci transmettent à l’ordinateur — devant lequel on est assis — les ondes produites par le cerveau. L’objectif souhaité sera associé à un feedback (une rétroaction) couplé à un signal auditif ou visuel. Cela veut donc dire que lorsque les ondes cérébrales correspondent à l’objectif, la rétroaction se produit: la chanson ou la vidéo se déclenche.

Le seuil de déclenchement de la rétroaction varie selon le patient. Il se situe entre 70 et 75 % pour les adultes et entre 80 et 90 % pour les enfants. Chaque fois qu’on réussit à moduler l’activité cérébrale de la façon souhaitée, le signal se déclenche, et si l’on s’éloigne du but, tout s’arrête. Cela nous permet de comprendre ce qui se passe dans notre cerveau et de nous entraîner à répéter ce qu’on fait pour produire le déclenchement. Ultimement, on arrive à faire travailler notre cerveau de façon optimale. «Petit à petit, les cellules réapprennent et s’ajustent. À force de s’entraîner et de rester concentré, on découvre l’état qui oblige notre cerveau à bien faire son travail. Tout est mesuré. Ensuite, le seuil est ajusté en conséquence, selon la progression», explique Johanne Lévesque.

Voilà pourquoi on dit que le neurofeedback est une technique d’entraînement. L’acteur du changement, c’est soi-même! Il s’agit d’explorer les stratégies pour réussir à atteindre nos objectifs. Puis, tranquillement, on pourrait nous demander d’y arriver lorsqu’on fait une autre tâche, dans le but de peaufiner nos nouvelles habiletés.

Ces entraînements permettent au cerveau de se réguler et de reproduire les fréquences souhaitées. Ainsi, il se réorganise en quelque sorte et transfère ensuite ses acquis dans le quotidien. C’est là que des changements s’observent dans notre vie. 

 

À quelle fréquence?

On utilise le neurofeedback pour réduire l’anxiété, les symptômes dépressifs, les effets des commotions cérébrales, les troubles de l’attention et les douleurs chroniques, entre autres. «Habituellement, entre 25 et 30 séances sont nécessaires pour traiter, par exemple, un adulte qui présente un TDA avec anxiété. Pour un enfant avec le même problème, on prévoit entre 35 et 40 séances. C’est un long processus.

Parfois, le patient doit attendre quelques semaines avant de s’apercevoir qu’il est plus concentré qu’avant», dit la spécialiste. Toutefois, les résultats sont durables. Si la première rencontre dure environ deux heures et demie — car elle comprend entre autres un électroencéphalogramme —, les autres séances durent une heure. On nous recommande deux séances par semaine pour ne pas perdre nos acquis.

 

Notre cerveau... ce champion!

Le processus n’entraîne aucun effet secondaire, et tout se déroule sans douleur. Toutefois, il est normal de ressentir beaucoup de fatigue, surtout après les premières séances. Un entraînement, c’est exigeant, mais les bienfaits sont nombreux: amélioration des capacités d’attention, d’apprentissage et de contrôle moteur, meilleure maîtrise des émotions, réduction de l’anxiété, plus grande efficacité au travail, diminution des symptômes post-commotion, optimisation des performances, etc.

En somme, c’est grâce à la plasticité du cerveau — l’incroyable capacité des neurones de modifier leurs connexions et leurs communications, dans l’optique d’une meilleure efficacité — qu’on y parvient! L’apprentissage et l’entraînement permettent ces transformations et, en conséquence, on se sent mieux.

 

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