Psychologie
Arrêter de s'en faire pour son poids? Me semble, oui...
Photographe : Coup de Pouce
Samedi, c'est la Journée internationale sans diète, une initiative de l'organisme Équilibre. Objectivement, je sais très bien que les régimes ne fonctionnent pas.
95% des gens qui entreprennent un régime auront repris tout le poids perdu au bout de 5 ans. Pire, 60% de ceux-là en reprendront encore plus que le poids perdu. Bon, c'est dit. Mais le mirage est extrêmement alléchant. Parce que tout le monde sait, n'est-ce pas, que les femmes minces sont toujours bien dans leur peau, ont des amoureux qui ressemblent à des mannequins, qu'elles ne vivent aucun conflit au quotidien, qu'elles ont accès à tous les plus beaux vêtements qui leur vont toujours comme un gant, qu'elles arrivent toujours à se satisfaire de bâtons de céleri à la collation et d'une poitrine de poulet avec brocoli vapeur au souper. Le gâteau au chocolat? Bien peu pour elles, elles en n'ont même pas envie! Me semble, oui.
Dans les faits, la minceur ne rime pas nécessairement avec bonheur ou volonté de fer, tout comme le bourrelet bien garni n'est pas automatiquement signe de désespoir et de paresse. Mais dans ma tête, il y a quand même une partie de moi qui en doute. C'est comme si quelqu'un qui aurait gagné 50 millions de dollars à la loto te disait que ce n'était pas tout, dans la vie, d'avoir de l'argent tandis que toi, tu peinais à payer ton dernier compte de Master Card car l'auto a (encore) eu besoin de réparations. T'as envie de le croire, mais t'as aussi envie de lui foutre un doigt dans l'oeil. La vérité, c'est que personne ne peut te convaincre que la minceur n'est pas un prérequis pour être belle et bien dans sa peau, même avec de très bons arguments. Pensez à Oprah. Depuis plus de 30 ans, elle a accès aux meilleurs experts du monde entier: coaches de vie, entraîneurs, psychologues, fins spirituels, médecins, nutritionnistes, chef personnel... et elle a encore une relation conflictuelle avec les aliments et son poids. Normal que les femmes "régulières" soient encore pognées avec ces fausses idées reçues pendant des années.
Même si on a lu des affaires vraiment convaincantes (dans mon cas, j'en ai même écrit comme Arrêter de manger ses émotions!), y'a pas d'autre façon que de repenser notre relation avec la nourriture. Je vais vous le dire dans sa forme la plus réduite. C'est le secret de Polichinelle le plus connu et le plus mal compris du monde: faut manger quand on a faim et arrêter quand on n'a plus faim. À la fois l'affaire la plus simple et la plus compliquée du monde pour une personne qui s'est bousillée l'esprit avec des régimes, des privations, des excès alimentaires, des idées reçues sur ce que son corps devrait avoir l'air dans sa tête, des commentaires mal placés ou qui a juste écouté trop de télé et vu trop d'affiches de filles en bikini. La vérité, c'est que le biscuit aux brisures de chocolat, le cornet de crème glacée molle ou le sac de chips du garde-manger, de la crèmerie ou du dépanneur ne vous veulent pas de mal. Ils ne vous veulent pas de bien non plus. Ben non, dans les faits, ils n'ont pas de pouvoir tant que vous ne leur en donnez pas. Je suis mal placée pour donner des conseils, mais je sais, JE SAIS, que rien de bon ne peut arriver tant que ça, on ne l'a pas bien compris. Samedi, pour fêter cette journée sans diète, je vais m'offrir une sucrerie quelconque (ce ne sera pas un événement, j'en mange tout le temps!) et je vais la manger avec la même attention et présence d'esprit et manque de culpabilité que je vais tantôt manger ma salade de lentilles pour dîner. Je vous invite à faire pareil. Et parlez-moi en, si le coeur vous en dit, je vous écoute!
Et si vous avez des questions auxquelles vous ne trouvez pas réponse, vous pouvez visiter le site de l'organisme Équilibre, où des professionnels de la santé peuvent vous répondre.
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