Psychologie
4 trucs pour faire face à ses regrets
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«Si j’avais...», «J’aurais donc dû…», on traîne nos regrets comme de véritables boulets! Les conseils d’une spécialiste pour s’en détacher.
Peut-on vivre toute une vie sans avoir le moindre regret? C'est peu probable. «Néanmoins, certaines personnes semblent n'avoir que très rarement des regrets, alors que chez d'autres, ceux-ci prennent une place démesurée», remarque Rose-Marie Charest, présidente de l'Ordre des psychologues du Québec. Ce qui les distingue? Les premières, souvent optimistes, savent tirer le positif de toute expérience, alors que les secondes sont généralement plus pessimistes. Les perfectionnistes, les gens qui craignent l'échec et ceux ayant une forte tendance à la procrastination sont aussi plus susceptibles d'accumuler les regrets.
Par ailleurs, la nature de nos regrets a aussi un impact sur la façon dont on les gérera. Selon plusieurs recherches, il semble qu'il soit un peu plus facile de vivre avec le regret de quelque chose qu'on a fait que de quelque chose qu'on n'a pas fait. Alors que le premier a tendance à se dissiper avec le temps, le second, plus insidieux, peut prendre racine pour longtemps. Mais quel que soit le regret qui nous empoisonne la vie, on peut arriver à s'en défaire. Une bonne raison d'y travailler: selon une étude de l'université Concordia de 2011, lorsqu'on se compare avec plus mal loti que soi, on arrive mieux à surmonter nos regrets, et ça a une incidence positive sur notre bien-être émotionnel. En revanche, entretenir des regrets engendrerait un trouble émotionnel qui affecterait jusqu'à notre santé physique.
Pour y arriver, un pas à la fois
1. Faire preuve d'indulgence envers soi-même. Qu'on regrette d'avoir refusé tel emploi ou de ne pas avoir dit: «Je t'aime» à telle personne, quelle que soit la nature de notre regret, on doit d'abord accepter qu'on ne pourra pas changer les choses. Et se pardonner. «On doit aussi réaliser que regarder le passé avec notre regard présent est un exercice biaisé, note la psychologue. On n'est pas tout à fait pareille, on a évolué. On peut avoir oublié l'état d'esprit dans lequel on se trouvait alors, ainsi que les raisons qui ont motivé notre choix.» Dans le cas d'un regret dû à l'inaction, on doit se rappeler qu'on ne sait pas ce qui serait arrivé si on avait posé tel geste ou dit telle chose.
2. Faire le deuil des choix qu'on ne fait pas. «On peut généralement associer un regret avec un choix qu'on a fait, dit Rose-Marie Charest. Or, ce choix s'est fait au détriment d'un autre. Si on commence à jouer avec les «si» en s'imaginant les mille possibilités qui en découlent, on n'a pas fini! On assume nos choix et on accepte ceux qu'on ne fait pas.»
3. Notre personnalité est-elle en cause? Peut-être aurait-on avantage à travailler sur notre personnalité, surtout si on est du genre à regretter souvent. S'attarder davantage au positif dans notre vie, apprendre à reconnaître nos bons coups, à apprécier nos résultats même s'ils sont plus modestes qu'on ne l'avait espéré, travailler sur notre tolérance à l'échec, etc. Enfin, se servir de nos regrets pour tirer des leçons: «Je ne lui ai jamais avoué mes sentiments, désormais je vais m'efforcer de m'exprimer davantage...»
4. «Il faut se concentrer sur le présent et se projeter dans l'avenir, dit Rose- Marie Charest. À partir d'aujourd'hui, qu'est-ce qui est important? Qu'est-ce que je veux vraiment? Il est essentiel de focaliser sur ici et maintenant, et de faire des plans pour le futur. Si on ne prévoit jamais rien, qu'on se laisse toujours aller au gré du hasard, les occasions de regretter seront assurément plus nombreuses», affirme la psychologue.
Un livre pour s'aider:
Ne laissez plus les regrets vous gâcher la vie, par Serge Ciccotti, Marabout, 2010, 256 p., 9,99$.