Couple

L’amour qui dure

L’amour qui dure

  Photographe : Illustration Marie-Ève Tremablay/Colagene.com

Un couple sur deux se sépare entend-on souvent… Mais ceux qui restent ensemble, ils font comment? Notre journaliste nous raconte les dessous de sa belle histoire d'amour qui dure depuis 15 ans.

Les yeux qui s’écarquillent. La mâchoire qui tombe. Puis un «ah ouais!» qui ne tarde pas à fuser… c’est souvent la réaction à laquelle j’ai droit quand je réponds à la question: «depuis combien de temps es-tu avec ton chum?»

Cela va faire 15 ans. J’en ai 33. Nous avons donc passé près de la moitié de notre vie en couple, ensemble. La surprise (et parfois l’admiration) qui apparaît sur le visage des gens une fois le calcul opéré me rappelle à quel point je suis chanceuse. Mais il n’y a pas que ça... Parce que si on peut considérer que la chance, le hasard ou encore le destin (appelez ça comme vous voulez) entre en ligne de compte dans l’épisode de la rencontre, il faut qu’il y ait autre chose pour que les saisons s’enchaînent et que la relation soit un succès. «Lorsqu’on est en couple avec quelqu’un, la chance n’a pas grand-chose à voir avec le fait qu’on est bien ou pas», confirme François St Père, psychologue spécialisé en thérapie de couple et en médiation familiale. «C’est plus une question d’attitude, de volonté, de comportement, de compétence et de loyauté.»

De la volonté, il en a fallu à Maria Teresa pour que son histoire d’amour dépasse les frontières, les différences culturelles et la distance géographique. Les débuts avaient tout de la comédie romantique: une séance de cinéma bondée pousse la jeune femme à aller s’installer sur une terrasse avec une amie. C’est là qu’elle rencontre son futur mari, un militaire français en escale au Pérou pour qui elle quitte son pays, sa famille et ses repères. Trente-quatre ans plus tard, ils sont toujours ensemble. Quel scénariste n’en aurait pas fait un film?! Pourtant, la réussite de leur couple ne tient pas à des tapis de pétales de roses ou à des déclarations enflammées. C’est le respect et la confiance qui leur ont permis de maintenir leur relation.

«Et nous communiquons énormément, ajoute t- elle. Nous partageons nos doutes, nous nous consultons pour chaque grande décision. Si nous ne sommes pas d’accord, nous finissons par faire des concessions chacun de notre côté pour arriver à trouver une solution.» Pour François St Père, le dialogue, c’est bien, et s’écouter, c’est encore mieux. Il n’est pas toujours facile d’entendre ce que l’autre a à dire, d’accepter qu’il émette des critiques à notre sujet. C’est toutefois une preuve d’ouverture et d’intérêt pour son partenaire, une façon de limiter les frustrations et, finalement, l’une des clés du bien-être à deux.

Mon chum et moi, nous nous sommes rencontrés à 18 ans sur les bancs de l’université. Nous avons grandi ensemble et nous avons appris à nous connaître tous les deux en même temps que nous nous sommes forgés et découverts à titre individuel. Cela n’a pas toujours été facile, il y a eu des hauts et des bas, des envies différentes avec lesquelles nous avons essayé de composer sans jamais les renier ou tenter de changer l’autre. Et je sais aujourd’hui que cette façon de faire nous a été bénéfique. Le laisser partir faire un stage à l’étranger, accepter de déménager pour se rapprocher de ma famille, m’accompagner dans mon désir de changement de carrière... Nous avons toujours considéré les envies de l’autre sans pour autant s’oublier ou se sacrifier. «Avoir une relation harmonieuse, respectueuse, d’entraide, où chacun des individus encourage le développement personnel de l’autre, c’est vraiment ce à quoi on peut aspirer de mieux», dit François St Père.

Et la flamme dans tout ça? «On l’entretient à travers des petites attentions», me livre Maria Teresa. Un sourire partagé sans raison, son plat préféré concocté pour le souper, un encouragement envoyé avant un événement important, un «bonne nuit» lancé avant de se coucher. «Être heureux à deux, c’est une cascade de petits gestes quotidiens bienveillants envers l’autre», explique le psychologue avant de conclure: «Quand on voit l’amour comme un travail qu’on aime, avec un désir d’apprendre, de se remettre en question, de s’améliorer et de se dépasser, habituellement, ça fonctionne.» Moi, je vois l’amour comme un gâteau au chocolat. Des pacanes en garniture, de la farine de riz plutôt que de la farine de blé, avec ou sans oeufs... Chacun y va de sa recette, mais il y a un ingrédient qui me semble indispensable: le chocolat, euh, le respect!

 

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