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Comment reconnaître une intolérance alimentaire

Comment reconnaître une intolérance alimentaire

  Photographe : Pexels | Adrienn

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Comment reconnaître une intolérance alimentaire

L’intolérance à un aliment est une réponse physiologique qui, contrairement à l’allergie ou à la sensibilité, n’implique pas l’activation du système immunitaire. 

Bien que l’intolérance alimentaire se manifeste souvent sur le plan de la digestion, des symptômes aussi peu spécifiques que la fatigue et les maux de tête peuvent apparaître. Ce qui rend le diagnostic encore plus difficile...

Environ 4 % de la population québécoise est aux prises avec des allergies alimentaires. Quelque 10 allergènes expliquent 90 % des réactions allergiques (lait de vache, soya, blé, pois- son, fruits de mer, arachides, noix, graines de sésame, sulfites, moutarde). Quant aux intolérances, il est difficile d’obtenir des données précises, mais les plus connues restent celles au lactose et au fructose, ainsi que la sensibilité au gluten non cœliaque.

Selon les données d’Allergies Québec, une intolérance apparaît lorsque l’organisme est incapable de digérer un aliment ou l’un de ses composants. En fait, d’innombrables aliments et leurs composants ont le potentiel de provoquer une intolérance alimentaire. Voilà pourquoi on peut être intolérant à des composants aussi divers qu’un sucre comme le fructose, un additif alimentaire, un colorant ou encore un composé, comme la caféine.

L’intolérance alimentaire a de nombreuses causes possibles. Elle peut être engendrée par l’absence d’une enzyme qui facilite la digestion d’un aliment ou bien par le syndrome du côlon irritable. Le stress est un autre facteur qui entre en jeu, tout comme la prise de certains médicaments, la consommation d’alcool et certains critères environnementaux. Une sensibilité aux additifs alimentaires que sont les sulfites, les colorants ou le glutamate monosodique complète cette liste.

 

Pas seulement digestif...

Si les symptômes d’une intolérance alimentaire sont d’ordre digestif, on parle alors de nausées, vomissements, diarrhées, changement dans la fréquence des selles, douleurs abdominales et gaz. S’ils sont d’ordre extradigestif, on observe alors de la fatigue, des maux de tête, de l’irritabilité, des éruptions cutanées, de la nervosité, des engourdissements et des douleurs articulaires. Ces derniers symptômes, non spéci- fiques, rendent le diagnostic difficile.

Lorsque les mêmes symptômes reviennent fréquemment et qu’on soupçonne une intolé- rance alimentaire, il faut d’abord en parler avec son médecin. Afin d’y voir plus clair, il est aussi essentiel de noter dans un journal tout ce qu’on mange, de même que les symptômes qui s’ensuivent pour déterminer, au fil de nos analyses, l’aliment ou le composant susceptible de déclencher nos symptômes. 

 

Un véritable casse-tête

Trouver la source d’une intolérance peut devenir un véritable casse-tête, puisque l’apparition des symptômes peut survenir rapidement après l’ingestion d’un aliment ou quelques heures, voire quelques jours plus tard. Pour compliquer les choses, une petite dose de l’aliment auquel on est sensible est parfois parfaitement tolérée par notre organisme, ce qui brouille les pistes. De nos jours, avec tous les produits sans gluten et sans lactose sur le marché, il est possible de procéder par essais et erreurs sans trop d’efforts ou de sentiment de privation. Néanmoins, l’aliment ou le composant responsable est parfois très difficile à cerner ou à supprimer de notre alimentation. Un plus long processus est alors nécessaire. C’est la réapparition des symptômes, après avoir réintroduit l’aliment retiré de notre menu, qui nous permet de savoir si l’on y est sensible ou non.

Il est également possible de faire des tests de sensibilité alimentaire dans certaines cliniques. Dans le cas du gluten, la sensibilité peut être diagnostiquée par une analyse sanguine. En ce qui concerne le lait, un test à l’hydrogène ou une analyse sanguine peut nous indiquer une intolérance au lactose. Selon la clinique et les services proposés, il est possible de tester plus de 270 aliments et additifs.

Malheureusement, il n’existe actuellement aucun traitement dans le cas des intolérances alimentaires. De fait, la seule manière d’éviter les symptômes consiste à ne plus consommer les aliments mis en cause.

 

mal ventre

© Pexels | Polina Zimmerman

 

Est-ce une allergie ou intolérance alimentaire?

 

Alergie
  • Le phénomène est reproductible
  • La quantité ingérée n’est pas importante (même une dose infime peut déclencher l’allergie)
  • L’apparition des symptômes est rapide (quelques secondes ou quelques minutes)
  • La plupart des allergies alimentaires sont provoquées par un petit nombre d’allergènes (Santé Canada a établi à 10 le nombre d’allergènes prioritaires)

 

Intolérance
  • Le phénomène peut ne pas être reproductible
  • L’intolérance dépend souvent de la quantité ingérée (les petites doses peuvent être tolérées)
  • L’apparition des symptômes n’est pas toujours rapide (ils peuvent prendre des jours à apparaître)
  • Tous les aliments et leurs composants sont susceptibles de provoquer une intolérance alimentaire chez un individu donné

 

Sans gluten: besoin ou marketing?

Selon la docteure en nutrition Isabelle Huot, pour 95 % de la population, le gluten ne pose aucun problème. Or, pour les 5 % qui souffrent d’allergie ou d’intolérance, il est à éviter. Comme on trouve du gluten dans le blé, l’orge, le seigle, le kamut, l’épeautre et dans certaines avoines, on doit s’assurer d’y être réellement intolérant, en faisant des tests auprès d’un professionnel de la santé, avant de retirer ces aliments qui équilibrent notre menu au quotidien.

Des chercheurs français ont prouvé que plusieurs produits sans gluten contiennent de nombreux additifs parfois très nocifs pour la santé. En plus, certains produits sans gluten sont souvent bien plus chers que les aliments ordinaires. Pourquoi dépenser plus si ce n’est pas nécessaire? Pour l’industrie alimentaire, il s’agit d’une stratégie commerciale qui fait croire aux gens moins informés que ces produits sont meilleurs pour la santé, alors que ce n’est pas le cas. 

 

Suis-je intolérant au lactose?

Plusieurs personnes disent, à tort, qu’elles sont allergiques au lactose, le sucre du lait. En réalité, l’allergie au lait est causée par une ou plusieurs protéines contenues dans le lait, alors que le lactose n’est qu’un sucre qu’il renferme, auquel on peut être intolérant. Les laits de vache, de brebis et de chèvre en contiennent environ 50 g/L, et le lait humain, 70 g/L.

Composé d’une molécule de glucose et d’une molécule de galactose, le lactose, pour être absorbé par l’organisme, doit être coupé en deux par une enzyme nommée lactase, qui se trouve dans l’intestin grêle. L’activité de la lactase, maximale à la naissance, diminue à partir de l’âge de cinq ans chez environ 70 % de la population mondiale. Un déficit en lactase peut apparaître à la suite d’une altération de la muqueuse intestinale en raison de pathologies infectieuses, comme une gastroentérite (voilà pourquoi il ne faut jamais consommer de lait en cas de diarrhée aiguë), ou d’affections chroniques de l’intestin, comme la maladie de Crohn, la maladie cœliaque et les allergies alimentaires à formes digestives.

Lorsque l’activité de la lactase est réduite, le lactose non absorbé reste dans l’intestin, provoquant une diarrhée. De plus, dans le gros intestin, le lactose dégradé par la flore bactérienne aboutit à la formation de gaz responsables d’une aggravation de la diarrhée et des ballonnements. En cas d’insuffisance en lactase, l’ingestion d’un aliment contenant du lactose provoque dans les deux heures des douleurs abdominales, des ballonnements et une diarrhée.

 

Qu’est-ce que la sensibilité chimique?

Elle survient lorsque des substances chimiques naturellement présentes ou ajoutées dans des aliments provoquent une réaction indésirable chez un individu. Peuvent en être responsables: la caféine comprise dans le café, la tyramine que contiennent les fromages vieillis, ainsi que le glutamate de sodium, un rehausseur de saveur.

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