Santé

4 conseils pour soulager les allergies saisonnières

4 conseils pour soulager les allergies saisonnières

  Photographe : Getty Images

Tous attendent le printemps avec impatience... sauf ceux pour qui cette saison rime avec le retour des allergies. 

Selon l’Institut de la statistique du Québec, un Québécois sur cinq est incommodé par des symptômes liés à l’exposition au pollen. Pour traverser les beaux mois en respirant librement, suivez ces conseils!

 

Ce qu’on appelle «rhinite saisonnière» est en fait le fameux rhume des foins, comprenant les réactions allergiques à différents types de pollen (arbres, graminées et herbacées). À la fonte des neiges, c’est le pollen des arbres qui prédomine. De mai à juillet, ce sera plutôt le pollen des graminées, comme le foin et le gazon, qui sera de plus en plus présent. Le pollen des mauvaises herbes s’impose de la fin juillet jusqu’aux premiers gels.

 

1. Détecter les premiers signes

Si, en mars, on a le nez qui picote, les yeux qui nous démangent et qu’on tousse, on doit avoir le réflexe de vérifier si l’on est aux prises avec des allergies, un rhume ou un virus. Effectivement, la ressemblance entre les manifestations de ces maux peut porter à confusion. Toutefois, ce qui différencie les symptômes, c’est que ceux des rhinites saisonnières vont changer selon la météo et reviendront, année après année, à peu près à la même période. Lors des jours chauds et très venteux, le pollen circule davantage, alors qu’une journée de pluie est souvent considérée comme une trêve. Cependant, une fois que l’inflammation est exacerbée, les malaises ne réussissent pas à s’estomper malgré la variation de température.

La similarité avec un rhume retarde souvent le début des traitements et augmente le risque que l’allergie se transforme en otite, en asthme ou en sinusite. Et quand le brasier est alimenté, il est plus ardu d’éteindre le feu. 

 

2. Chercher une aide professionnelle

Le réflexe initial devrait être de consulter son pharmacien pour un traitement de première ligne. Plusieurs options existent parmi les médicaments en vente libre pour soulager les symptômes, notamment les antihistaminiques qui réduisent les effets de l’histamine – une molécule du corps qui réagit après le contact avec l’allergène en déclenchant les signes d’allergie –, les antidouleurs et les décongestionnants en vaporisateur.

Mais attention à l’envie de choisir sans avis professionnel. «Certaines personnes prennent un décongestionnant en pompe et sont rapidement capables de respirer. Mais dès qu’elles arrêtent, avec l’effet rebond, la congestion revient plus forte qu’avant», met en garde le pharmacien Yann Gosselin-Gaudreault. C’est pourquoi il faut les utiliser que très sporadiquement.

Attention aussi aux médicaments ayant un effet décongestionnant. «Ils contiennent souvent des stimulants qui ne conviennent pas à ceux qui font de la haute pression, par exemple. Avant de choisir des médicaments, il faut considérer les facteurs de risque ainsi que les mélanges nocifs. Il est important d’individualiser la thérapie», souligne le pharmacien.

Ensuite, pour traiter l’inflammation causée par l’allergène, il nous faudra peut-être des corticostéroïdes intranasaux que notre médecin pourra nous prescrire. «Non seulement ces traitements guérissent l’inflammation, mais ils redonnent au nez son rôle principal, soit de filtrer les allergènes», note le pharmacien. Si nous avons déjà eu une ordonnance pour ce type de traitement, un pharmacien pourra la retrouver dans notre dossier et la renouveler. Dans ce genre de cas mineurs, les pharmaciens peuvent être des prescripteurs autonomes.

 

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© Pexels | Karolina Grabowska

 

3. Agir en amont

Évidemment, le mieux est d’agir avant même le début des allergies en adoptant, par exemple, une bonne hygiène nasale. Chaque jour, on recourt à une solution d’eau saline qui soutiendra le filtrage des allergènes, protégera les muqueuses et préviendra l’inflammation. Même chose pour les gouttes oculaires qui nettoient les yeux. «Quand on sait à quoi s’attendre, on agit avant d’avoir des symptômes, on pose différents gestes de prévention», indique Rémi Gagnon. 

Aussi, certaines modifications dans notre mode de vie nous aideront à réduire notre exposition aux allergènes. On peut vérifier le taux de pollen sur un site de météo, faire une sortie en vélo une journée où il ne vente pas, confier la tonte de la pelouse à un tiers, ne pas étendre ses draps dehors, etc.

Sans oublier que certains traitements moins connus sont également aidants. C’est le cas de l’acupuncture qui, en réduisant l’intensité et la fréquence des symptômes, nous permet parfois de diminuer la prise de médication.

«En majorité, les gens arrivent au premier rendez-vous en pleine crise d’allergie. Dans un monde idéal, on suggérerait de venir environ deux semaines avant le début de la saison. Comme les effets sont cumulatifs, on aura besoin de quelques rendez-vous rapprochés, au départ, pour stabiliser les symptômes. Ensuite, on pourra les espacer, selon la réponse», indique Yoan Lefebvre, acupuncteur et vice-président de l’Association des acupuncteurs du Québec.

Lors d’un traitement, le spécialiste travaillera en même temps sur les facteurs aggravants concomitants (stress, insomnie, digestion, etc.). «Le fait d’avoir des allergies peut causer des perturbations du sommeil qui, lui, agit aussi sur les manifestations des symptômes», constate Yoan Lefebvre.

 

4. Se désensibiliser

L’immunothérapie allergénique – la désensibilisation – devrait être une solution de troisième ligne, c’est-à-dire quand on est incommodé par des rhinites saisonnières depuis deux saisons au moins et qu’on ne répond pas bien aux traitements classiques.

Parce qu’il faut se le dire, se tourner immédiatement vers un allergologue n’est pas une mince tâche. L’attente est longue. Selon l’Association des allergologues, il y aurait environ 73 000 demandes en attente pour... environ 73 allergologues! «De nombreuses demandes sont faites sans que les traitements de première ligne aient été essayés», note Rémi Gagnon.

Il reste que la désensibilisation est un traitement qui peut avoir de bons résultats, mais il n’existe aucune garantie. On commence par rencontrer le spécialiste qui examinera nos antécédents médicaux et nous fera subir des tests d’allergie afin de poser un diagnostic et choisir le bon traitement. Deux options sont possibles: par injection ou par comprimé sublingual. La première option, couverte par la RAMQ, exige plus de visites en clinique et dure de trois à cinq ans, mais les effets se font habituellement sentir dès la première année. La deuxième ne traite que quatre allergènes (graminées, herbe à poux, bouleau et acariens) dont un seul (graminées) est couvert par la RAMQ et s’étend sur trois saisons polliniques.

Si certains clament que la désensibilisation a changé leur vie, d’autres avouent avoir baissé les bras. La désensibilisation est un processus long qui exige de la rigueur, du temps, de l’assiduité et un suivi médical soutenu. Il faut être prêt à se lancer sans croire que ce sera facile et miraculeux.

 

Dire adieu à ses allergies

En fin de compte, si une multitude de petits gestes peuvent soutenir notre lutte contre ces allergènes microscopiques qui bousculent notre vie, la clé réside véritablement dans la connaissance de notre adversaire. Observer le schéma qui se répète, de saison en saison, nous aide à agir au plus vite pour mettre K.-O. les allergènes et mieux profiter – sans larmes, ni éternuements, ni yeux rougis – du beau temps qui s’annonce!

 

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