Nutrition

Pourquoi devient-on végane?

Pourquoi devient-on végane?

  Photographe : iStock

Décider de manger peu ou plus du tout de viande et de poisson représente déjà un virage alimentaire important pour les plus carnivores d’entre nous.

Alors, pourquoi mettre en plus une croix sur tous les produits laitiers et d’origine animale? Coup de Pouce a posé la question à deux végétaliens.

 

Alyssa Fontaine, 30 ans, y a pensé sérieusement avant d’emboîter le pas de son amoureux et d’embrasser un régime végétalien. «Je trouvais ça beaucoup trop restrictif», se rappelle celle qui a été végétarienne quelques années avant de renoncer pour de bon à son bien-aimé fromage, en 2019. Ce qui l’a convaincue? Une journée de bénévolat au Sanctuaire pour animaux de ferme de l’Estrie, répond-elle. «J’y ai croisé une vache qui arrivait d’une ferme où elle avait été maltraitée. J’ai pleuré ma vie dans la voiture en revenant à Montréal, et je n’ai plus jamais mangé de produits animaliers.» Avec l’environnement, l’éthique animale arrive en effet en tête de liste des raisons qui motivent les gens à devenir végétaliens.

Pour Michel Parent, 57 ans, c’est plutôt une question de santé qui l’a amené à adopter le végétalisme en 2014. Cinq mois après le grand remaniement de son garde-manger, il avait 7 kilos en moins (une perte de poids se produit souvent avec la végétalisation de son alimentation) et son pneumologue lui annonçait qu’il pouvait vendre son appareil pour l’apnée du sommeil sur Kijiji. Son médecin de famille lui a, par la suite, annoncé que ses bilans sanguins étaient excellents, avec un taux de cholestérol plus bas que jamais. «On avait déjà une bonne alimentation à la maison, on cuisinait tous nos repas, on achetait peu d’aliments transformés, assure- t-il. Mais on consommait beaucoup de fromages, de produits laitiers et au moins une portion de viande quotidiennement.»

 

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© Shutterstock

 
Une transition qui peut être ardue

Alyssa étudiait la nutrition à l’Université McGill lorsque son chum a décidé de devenir végétalien du jour au lendemain. Malgré toutes ses connaissances en alimentation, elle avoue que la transition a été tough. «Quand je suis rentrée à l’épicerie, je me suis demandé: “Mais qu’est-ce que je vais lui donner à manger?” Je n’en avais aucune idée!» À l’époque, son programme n’abordait pas l’alimentation végétale. «On parlait un peu des légumineuses et des noix, mais je n’en cuisinais pas», soutient la nutritionniste qui, depuis, s’est spécialisée dans l’accompagnement des gens qui souhaitent adopter une alimentation végétale.

Michel a, quant à lui, suivi des cours de cuisine végétalienne avec son épouse à la Clinique Renversante, à Montréal, avant de faire le grand saut culinaire en famille, avec leurs fils de 10 et 12 ans. «Avec des enfants à la maison, c’est particulier comme transition. Disons que ça demande de l’ingéniosité et de bonnes recettes pour les convaincre de ne plus manger de viande et de fromage», admet-il.

Dans les deux cas, leurs nouvelles habitudes alimentaires se sont vite ancrées. «Au bout d’un mois, je savais quoi faire», clame Alyssa. La clé, selon les deux végétaliens, c’est de ne pas chercher à reproduire des recettes connues. «Tous les plats de mon enfance contenaient soit du fromage, soit de la viande, poursuit-elle. Si je cuisinais quelque chose de similaire, c’était fade ou mauvais. Alors, je me suis mise à essayer des recettes végétaliennes et à explorer les cuisines asiatique et indienne, qui sont très savoureuses, même sans viande.»

Grâce à tous les nouveaux produits végétaliens offerts à l’épicerie, la nutritionniste admet que l’alimentation végétale est plus facile à adopter aujourd’hui. Elle tient toutefois à nous mettre en garde: même s’ils ne contiennent pas de viande, les produits ultratransformés ne sont pas plus sains pour autant. «C’est correct d’en manger à l’occasion, convient-elle, mais je recommande à mes clients de privilégier les aliments les moins transformés possibles, qu’ils soient omnivores ou végétaliens.»

 

Manger végé ailleurs?

Manger végétalien chez soi, c’est bien, mais est-ce que ça ne décourage pas l’amateur de viande cuite sur le barbecue de nous inviter à souper ou de venir manger à la maison? «Mes amis et ma famille sont pour la plupart très compréhensifs. Ils nous préparent des options végétaliennes lorsqu’ils nous reçoivent», se réjouit Alyssa.

De son côté, Michel ne veut pas «imposer» son régime à son entourage. «Quand je suis invité quelque part, je mange ce qu’on m’offre, dit-il. Je peux prendre une petite portion de viande, que j’accompagne de tout ce qui est végé.» Ses fils, aujourd’hui âgés de 18 et 20 ans, qui habitent toujours avec lui, ont pour leur part réintroduit les protéines animales dans leur alimentation. «Ce sont des adultes maintenant. Alors, on les laisse aller. On respecte leur choix.»

Quant aux restaurants, Alyssa ne manque pas d’options végétaliennes à Montréal. Cependant, Michel demeure dans la petite municipalité montérégienne de Saint-Constant, où la restauration rapide règne en maître. «C’est très rare qu’on mange au restaurant, précise-t-il. Quand on souhaite le faire, on se paie une bonne table, et les chefs sont ravis de relever le défi.» Parce qu’il faut le dire: modifier ses habitudes culinaires n’est pas chose facile, que l’on soit ingénieur comme Michel, nutritionniste comme Alyssa ou même le chef d’un grand restaurant...

 

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