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Cuisiner pour pallier le TDAH

Cuisiner pour pallier le TDAH

Cuisiner pour pallier le TDAH Photographe : istockphoto.com Auteur : Catherine Mainville-M. Source : Coupdepouce.com

Pour cuisiner, il faut être concentré, organisé. Il faut aussi avoir la patience de mener le projet jusqu’au bout. Étonnamment, cela en fait une activité idéale pour les jeunes souffrant d’un déficit d’attention.
 

Selon la Dre Christiane Laberge, non seulement cuisiner est une activité concrète, mais cela permet aux jeunes souffrant d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité TDAH, de mieux exercer diverses fonctions du cerveau comme l’attention, la mémoire de travail, l’organisation, la planification, le jugement et l’autocritique.

C’est dans cette optique que le programme Apprenti-Chef offre depuis cinq ans des ateliers culinaires à des jeunes souffrant de TDAH. Un avant-midi durant, de jeunes cuistots se joignent à une brigade culinaire pour confectionner un repas sous la supervision d’un chef pendant que leurs parents assistent à une conférence sur le TDAH. Ensuite, les cuisiniers en herbe servent à leurs parents le repas qu’ils ont préparé.

«C’était très touchant! Elle était fière», confie Geneviève Laberge, la maman de Jasmine. Cette participante de 11 ans souffre d’un déficit d’attention, de dyslexie et de dysorthographie (difficulté à acquérir et à maîtriser l’orthographe). Supervisée par le chef Pasquale Vari, la brigade de Jasmine a confectionné des tartes aux pommes dans les cuisines de l’ITHQ, à Montréal.

Les vertus de la cuisine

Jasmine adore cuisiner depuis qu’elle y a été initiée par sa mère. Pour l’intéresser, cette dernière lui a d’abord montré des trucs simples: faire des boules de pâte à biscuits, éplucher des pommes, etc. À six ans, Jasmine faisait déjà des crêpes! «Pour moi, c’est un passe-temps, dit l’adolescente. Cuisiner m’aide aussi à me concentrer, parce qu’il y a des ingrédients à mesurer et des consignes à suivre pour la cuisson.»

Lancé en partie par la Dre Laberge, le programme Apprenti-Chef outille les jeunes et leurs parents pour pallier les difficultés qu’engendre le déficit d’attention, tant au niveau de l’organisation et des apprentissages que de l’estime de soi. «Les jeunes qui ont ce trouble sont souvent stigmatisés dans leur milieu, explique la Dre Laberge. Grâce à ce projet, ils gagnent de la confiance en leurs capacités. Ici, ils réussissent à coup sûr!»

«La cuisine est géniale avec les enfants comme Jasmine parce que c’est une activité qui développe plusieurs compétences, acquiesce Geneviève Laberge. En plus de lui faire travailler son autonomie, cuisiner lui demande de lire, de faire des mathématiques et de suivre des étapes. Et comme c’est un travail actif, elle ne s’ennuie pas. Elle veut aussi contribuer à la préparation des repas familiaux.»

En initiant les jeunes avec un TDAH à la cuisine, ce programme vise également à les sensibiliser à l’importance d’une saine alimentation. Parce que si la médication pour le déficit d’attention peut engendrer une perte d’appétit, ce trouble est aussi une cause d’obésité, rappelle la Dre Laberge.

Le programme Apprenti-Chef a lieu annuellement à Montréal, Gatineau et Québec en collaboration avec des organismes œuvrant auprès de clientèles touchées par le déficit d’attention.

 

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