13 ans et plus
Au secours, mon ado conduit!
Au secours, mon ado conduit! Photographe : Anne Villeneuve
Quand mon plus vieux a eu son permis de conduire, j’ai pensé qu’un vent de liberté allait bientôt souffler sur notre quotidien.
Après une année intense à faire le taxi pour l’amener à ses cours de conduite, mais aussi à son emploi du week-end, chez ses amis, chez sa copine et à ses activités parascolaires (et je ne vous parle pas de son jeune frère, qu’il fallait aussi conduire à ses pratiques sportives!), j’avais l’impression que toute notre vie était organisée autour des lifts qu’on devait donner à nos garçons.
Je voyais donc l’obtention du permis de conduire comme une vraie libération! Pourtant, les premières fois que mon fils a pris le volant seul, j’étais incapable de me détendre. Au lieu de profiter du temps que j’avais enfin pour faire autre chose que le taxi, je me suis mise à m’imaginer des scénarios catastrophes: «Et s’il ratait un virage? Et s’il prenait mal une sortie d’autoroute et qu’un camion le frappait? Et si un policier sonnait à notre porte?» Et évidemment, quand mon fils prenait l’auto le soir, je ne m’endormais pas tant que je ne l’entendais pas arriver dans l’entrée. Une vraie folie!
«Cette réaction est normale, assure Nathalie Hamel, travailleuse sociale et conseillère clinique à LigneParents. On voit les avantages du permis de conduire, mais on pense aussi à toutes ces histoires dramatiques d’adolescents qui ont eu des accidents graves au volant. On aime notre ado, on en est responsable: c’est normal de s’inquiéter pour lui. Chaque fois qu’il gagne de l’autonomie, on vit des émotions. Mais il faut se fier à l’attitude qu’il avait avant d’avoir son permis de conduire.» S’il s’est montré irresponsable dans le passé, on a sans doute de bonnes raisons de s’inquiéter, et il est bon de faire le point avec lui pour établir certaines règles. «Mais s’il a toujours eu un comportement responsable et qu’on s’est assuré qu’il avait une conduite sécuritaire en auto, il faut lui faire confiance, explique la travailleuse sociale. On peut se dire qu’on lui a donné le meilleur, mais qu’on ne peut pas lui éviter tous les problèmes. Il doit apprendre à faire son chemin.»
À ce chapitre, je trouve que mon amie Janik a su aborder la situation avec beaucoup de sérénité avec son garçon et sa fille, âgés de 18 et 20 ans. «C’est sûr qu’il y a toujours un petit stress, parce que même si mes enfants sont prudents, je crains le comportement des autres automobilistes. Mais je ne me suis jamais empêchée de dormir parce qu’ils n’étaient pas rentrés. Ce qui m’a rassurée, c’est de repenser à moi quand j’ai commencé à conduire. Je me suis souvenue que j’avais le souci d’être prudente et de faire attention aux autres. Si j’avais cette maturité à leur âge et que mes parents m’ont fait confiance, je devais faire la même chose avec mes enfants.»
Après quelques semaines, j’ai bien vu, moi aussi, que tout se passait très bien pour mon jeune conducteur. Mes craintes démesurées pour mon grand, qui est pourtant si sérieux, se sont apaisées. Aujourd’hui, j’apprécie plutôt les petits services qu’il nous rend... en allant parfois conduire son frère à notre place! La liberté, je commence à y goûter!
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