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Votre métier en 5 questions: musicothérapeute

Votre métier en 5 questions: musicothérapeute

Jean Hugues Bonin Photographe : Jean Hugues Bonin Auteur : Coup de Pouce

On part explorer ce métier plus en détail avec Sylvain Larouche, de Lachine, qui occupe un poste de musicothérapeute à l'école John-F.-Kennedy, de la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, depuis 25 ans. 

Comment avez-vous choisi votre métier ?

Voulant allier mes 2 passions lorsque j'étudiais, soit la musique et la psychologie, je suis tombé sur le programme de musicothérapie tout en m'orientant plus particulièrement au cours des années auprès d'enfants en déficience intellectuelle, troubles d'apprentissages, autisme par exemple.

Votre journée-type au boulot ressemble à quoi ?

J'ai l'opportunité de travailler à l'école John-F.-Kennedy de la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys et d'avoir à charge de 4 à 5 groupes d'élèves par jour ainsi que de voir en séance individuelle certains jeunes qui démontrent une prédisposition pour la musique comme moyen d'interaction entre eux et le musicothérapeute. Ma journée consiste donc à utiliser de façon judicieuse la musique et ses éléments comme le définit l'Association de musicothérapie du Canada (AMC) « ... afin de favoriser, de maintenir et de rétablir la santé mentale, physique, émotionnelle des élèves. La musique comporte des caractéristiques non verbales, créatrices, structurelles et émotives. Ces caractéristiques sont utilisées dans la relation thérapeutique pour faciliter le contact, l'interaction, la connaissance de soi, l'apprentissage, la libre expression, la communication et le développement personnel ». En des mots plus simples, j'interviens musicalement avec les élèves mais avec une intention thérapeutique basée sur la musique qui en découle.

Qu'est-ce qui vous passionne dans votre travail et qui vous rend fier d'exercer ce métier?

La relation d'aide fait partie de mes valeurs profondes et il est passionnant de pouvoir aider par le biais d'une autre de mes grandes passions, la musique. Après 25 ans de métier, Il est devenu évident pour moi, et ce, hors de tout doute, que la musique a un impact sur nous et un grand rôle à jouer auprès d'enfants présentant de l'autisme et des troubles d'apprentissage.

J'ai toujours voulu faire quelque chose de différent des autres et la musicothérapie, bien qu'elle soit une forme de thérapie parmi plusieurs, est à mon avis unique car elle parle et répond là où les mots ne peuvent s'exprimer. La musique nous rejoint et nous traverse sans que l'on ait à tenter de la décrypter comme nous devons le faire avec le langage. Que nous soyons espagnols, arabes, français ou anglais, la musique est le langage universel qui nous unit et nous rassemble sans que nous ayons à nous parler.

Si vous aussi, vous souhaitez nous parler de votre métier, écrivez-nous !

Qu'est-ce que les gens ne savent pas, ou ne soupçonnent pas de votre métier et qu'aimeriez-vous qu'ils sachent à propos de votre travail ?

Pour être musicothérapeute accrédité par l'AMC, il faut avoir suivi une formation universitaire soit un baccalauréat, une maîtrise ou un certificat de 2e cycle en musicothérapie, un internat clinique supervisé de 1000 heures et avoir complété le processus d'accréditation. Les qualités essentielles comprennent l'empathie, la connaissance de soi, l'écoute ; il faut être un bon musicien versatile et capable de s'exprimer à travers sa musique tout en ayant la capacité de soutenir l'autre dans sa musicalité.

C'est une belle profession car nous avons le privilège d'aider les autres par le biais de notre art et que nous partageons notre personnalité musicale avec le client. Elle est noble aussi car elle rejoint un large éventail de client dans le besoin. Pour ma part mon domaine reste celui de la déficience intellectuelle, l'autisme et autres troubles envahissants du développement mais il existe plusieurs autres champs où la musicothérapie est active tels que: les soins gériatriques, la santé mentale, les soins palliatifs, le contrôle de la douleur, le développement personnel, les troubles du langage et j'en passe. À mon avis, il existe peu de personnes qui sont insensible à la musique et les gens qui en doutent peuvent se poser la question : « Que serait la vie sans la musique? »

Quels conseils donneriez-vous à des personnes qui veulent faire le même métier que vous ?

La première question à se poser avant de devenir musicothérapeute et vouloir aider les autres est bien évidemment de s'assurer qu'en tant que personne nous ayons pris les dispositions nécessaires pour nous aider nous-même, nous connaître et être une personne saine ayant la capacité psychologique d'être une personne aidante. Il faut aussi être un bon musicien, ne pas avoir peur de jouer et d'utiliser la musique avec les autres. La formation puis l'accréditation auprès de l'AMC est aussi incontournable. Il existe cinq universités au Canada qui offrent la formation en musicothérapie. À Montréal, deux programmes d'études sont offerts à l'Université Concordia soit la maîtrise et le certificat de deuxième cycle. Pour tous renseignements supplémentaires n'hésitez pas à consulter l'AMC ou l'Association québécoise de musicothérapie aux adresses suivantes: https://www.musictherapy.ca/fr/ et https://www.musicotherapieaqm.org/

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