Travail
Votre métier en 5 questions: consultante en lactation
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On part explorer ce travail plus en détail avec Chantal Lavigne, de Montréal, qui occupe cet emploi depuis 9 ans.
Pourquoi avez-vous choisi ce métier?
C'est lui qui m'a choisi! À la naissance de mon deuxième enfant, une infirmière m'a invitée à joindre le groupe de soutien en allaitement Nourri-Source de mon quartier. Comme j'avais allaité ma fille pendant 33 mois et que l'allaitement de mon fils se passait très bien, je me suis dit que ce serait chouette de rencontrer des femmes et de remettre à d'autres le soutien que j'avais reçu en fréquentant la Ligue La Leche. Au fil du temps, je me suis découvert une réelle passion. Aider les nouvelles mamans est très gratifiant! Après 5 ans de bénévolat, mes enfants n'étant plus des bébés, j'ai dû faire un choix: retourner dans le domaine du design industriel ou me lancer comme consultante en lactation. J'ai écouté mon cœur!
À quoi ressemble votre journée-type?
Il n'y a pas vraiment de journée-type. La semaine commence généralement avec un agenda vide, puis, au fil des jours, les demandes fusent. Il y a des semaines très occupées, d'autres moins. Comme je travaille au privé, mon emploi du temps varie énormément selon les besoins des femmes. Les délais d'attente pour les consultations sont très courts, car les mamans dont l'allaitement ne va pas bien ont besoin d'aide très rapidement.
Qu'est-ce qui vous passionne dans votre travail?
Le sentiment de faire quelque chose d'utile et de concret, où le résultat est immédiat. Ça donne un sens à ma vie d'aider. Voir une maman allaiter sans douleur, souvent pour la première fois, c'est une petite victoire!
J'aime aussi le volet «recherche»: comprendre l'origine d'une problématique et la vulgariser aux parents. Il est beaucoup plus facile pour ces derniers de s'investir quand ils comprennent pourquoi ça ne se passe pas comme prévu. Dans ces circonstances, j'assiste parfois à de petits miracles.
Évidemment, il y a aussi le travail d'équipe. J'ai développé des alliances avec d'autres professionnelles (médecin, dentiste, ostéopathe), ce qui me permet d'échanger des connaissances et de diriger rapidement les familles vers les bonnes ressources.
Pourquoi êtes-vous fière d'exercer ce métier?
Je ne sais pas si c'est la fierté qui m'anime, mais le sentiment d'accomplissement est immense. Même s'il n'y a pas toujours de solution et que parfois, certaines mères doivent faire le deuil de l'allaitement imaginé, le fait de comprendre est souvent un soulagement en soi pour les familles. Par expérience, je sais que les mamans tentent de s'informer auprès de différentes sources, incluant Internet, et malheureusement les réponses qu'elles trouvent ne sont pas toujours les bonnes. Au final, elles sont souvent mélangées et ne savent plus quoi faire. Alors, quand on arrive à tout démêler, il y a ce «enfin! on peut aller de l'avant et profiter de ce bébé!»
Qu'est-ce que les gens ne savent pas de votre métier?
Que la consultante en lactation peut être issue de différents milieux et que, selon notre clientèle ou notre lieu de travail, nos expertises sont différentes. Par exemple, les consultantes qui œuvrent dans les unités de soins néonatals, dans les CLSC ou celles qui, comme moi, sont en pratique privée, n'exercent pas nécessairement le même travail auprès des familles.
Il faut aussi savoir que, pour être diplômée et certifiée IBCLC (International Board Certified Lactation Consultants), on doit faire de la formation continue et réussir notre examen (pour la licence) tous les 10 ans.
Qu'aimeriez-vous que les gens sachent à propos de votre emploi ?
Que ce qui est visible, l'intervention auprès des familles, n'est qu'une petite partie de notre boulot.
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui voudraient faire ce métier?
De le pratiquer par passion et avec le plus d'humilité possible. Le faire par amour des mamans et des bébés, surtout si c'est en pratique privée, puisque gagner sa vie convenablement comme consultante en lactation n'est pas vraiment possible, surtout au début. Malheureusement, la profession n'est pas très connue ni reconnue. Les familles sont parfois réticentes à payer ou ne peuvent simplement pas s'offrir ce service, mais il faut savoir qu'un allaitement qui va bien permet aux parents (et à la société en général) d'économiser pas mal d'argent.
Si vous aussi vous souhaitez nous parler de votre métier, écrivez-nous!