Travail
Votre métier: bibliothécaire disciplinaire en milieu universitaire
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Connaissez-vous le métier de bibliothécaire disciplinaire en milieu universitaire? Savez-vous à quoi ressemble son travail au quotidien?
On part explorer ce travail plus en détail avec Andrée-Anne Léonard, qui occupe un poste de bibliothécaire disciplinaire en milieu universitaire à l'École supérieure de mode de l'ESG UQAM depuis huit mois.
Comment avez-vous choisi votre métier?
Il s'agit en fait d'une deuxième carrière. Quand, à l'origine, j'ai effectué mon bac en communication, je n'aurais jamais cru que je deviendrais bibliothécaire un jour. À la base, je voulais apprendre et rencontrer des gens intéressants, tout en étant passionnée par la mode. J'ai donc commencé ma carrière dans les magazines de mode. J'ai apprécié l'adrénaline des multiples échéanciers à respecter, puis une fois dans la trentaine, j'ai commencé à m'en lasser. J'avais envie de changer de métier! Je suis allée voir un orienteur pour étudier différentes options. Et puis une amie qui s'était inscrite à la maîtrise en sciences de l'information m'avait dit que les perspectives d'emploi étaient très bonnes dans ce secteur. J'ai toujours aimé les livres, les textes, lire, consulter les images...Cette formation rejoignait tout ça et pouvait, en plus, me mener à ce que je recherchais: un travail stimulant sur le plan intellectuel, mais ne me donnant pas le sentiment d'être constamment engagée dans un contre-la-montre.
À quoi ressemble votre journée-type au boulot?
Mon poste consiste grandement en du service à la clientèle, alors chaque jour est unique. J'alimente quotidiennement les professeurs pour leurs recherches. À partir des bases de données (sites Web accessibles par abonnement et répertoriant des articles scientifiques), je recherche de nouveaux articles, j'en lis les résumés et en analyse la pertinence pour les professeurs.
Les étudiants viennent aussi me voir s'ils ont besoin d'articles ou d'ouvrages pour documenter un travail. Je leur apprends comment chercher dans les bases de données, je les guide et les aide à faire leurs recherches.
J'ai aussi le rôle d'expliquer la méthodologie pour certains travaux (comment faire une bibliographie, comment intégrer des références dans un texte).
Je gère également la collection: je choisis les livres, DVD et périodiques qui seront achetés et je fais le tri entre les ouvrages devenus désuets et ceux à conserver.
Qu'est-ce qui vous passionne dans votre travail et vous rend fière?
Le contact avec les gens. C'est très stimulant. Faire preuve d'empathie envers les étudiants, souvent stressés, qui ont besoin d'information tout de suite. Leur dire et leur faire comprendre que je suis là pour les aider et qu'on trouvera la solution ensemble. C'est très satisfaisant, car on a l'impression qu'on fait du bien aux gens.
Je suis fière d'être une personne de soutien et d'agir en tant qu'alliée des étudiants. Le centre de documentation est comme un grand coffre à outils, et moi, je leur montre quel outil utiliser et comment l'utiliser. Être accessible aux étudiants, c'est aussi une grande source de satisfaction.
Je suis contente également quand j'envoie un article à un professeur qui l'aidera à préparer une conférence ou la rédaction d'un article. Je facilite son travail et je participe d'une certaine façon au prestige de l'institution.
Je ne suis là que depuis huit mois, mais déjà, j'ai la chance de m'investir dans le programme de plusieurs façons, notamment en animant un blogue et en planifiant l'aménagement du centre de documentation de la nouvelle École qui sera inaugurée en janvier prochain.
J'adore ce que je fais. Et le faire à l'École supérieure de mode quand on est passionnée par ce domaine, comme moi, c'est le rêve!
Qu'est-ce que les gens ne savent pas ou ne soupçonnent pas de votre métier?
Certaines personnes ne font pas vraiment la distinction entre le travail du commis, du technicien et du bibliothécaire qui, lui, est formé pour développer des collections, classifier et rechercher des documents (livres, articles, films, images) sur des sujets parfois très spécifiques et offrir de l'aide à la recherche. Avec Google, les gens ont souvent l'impression qu'ils peuvent tout trouver eux-mêmes. Or, ils ne savent pas qu'avec l'aide d'un bibliothécaire, ils pourraient trouver encore plus de choses sur les sujets qui les intéressent!
Qu'aimeriez-vous que les gens sachent à propos de votre travail?
Qu'il ne faut jamais hésiter à demander de l'aide à un bibliothécaire! Celui-ci étant habituellement de nature curieuse et serviable, il est toujours content d'aider un usager. On ressent une grande satisfaction à aider les autres.
Le métier de bibliothécaire peut être vu parfois comme poussiéreux, mais la formation est très poussée dans les technologies. La profession évolue beaucoup.
Quels conseils donneriez-vous à des personnes qui veulent faire le même métier que vous?
J'encourage toutes les personnes qui souhaiteraient vivre de leur passion, que ce soit l'art, l'histoire, la musique, le cinéma ou, comme moi, la mode, à considérer le programme de maîtrise en sciences de l'information qui peut les mener vers un emploi qui leur permettra de toucher tous les jours au sujet qui les grise. De plus, le métier de bibliothécaire ne s'intéresse pas qu'aux livres. Dans certains milieux, il implique d'acquérir, de classifier et de rechercher des archives audio, télé ou numériques ou encore de faire de la veille sectorielle. Bref, il y a une infinité de postes qu'on peut occuper avec cette formation et ils sont tous plus passionnants les uns que les autres.
Si vous aussi vous souhaitez nous parler de votre métier, écrivez-nous!