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Sondage : les femmes et leur salaire

Sondage  : les femmes et leur salaire

istockphoto.com Photographe : istockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

Le salaire, c'est notre récompense après une dure semaine de labeur. C'est aussi le baromètre de nos compétences, de notre pouvoir d'achat et de notre indépendance financière. Tabou pour les unes, fierté pour les autres, l'enjeu salarial a été au coeur d'un sondage mené cet été en ligne par l'équipe de Coupdepouce.com. Merci aux quelque 200 lectrices qui ont répondu à nos questions. Et maintenant... place aux résultats!

78% des femmes acceptent de dévoiler leur salaire à leurs proches
Ce qui veut dire que seulement 22% des répondantes ne révèleraient jamais leur salaire à leurs amies ou à leur famille immédiate. Un chiffre qui a agréablement surpris la psychologue organisationnelle et présidente d'InterSources, Josée Blondin, qui s'attendait à plus de réticences. «C'est une bonne nouvelle, parce que ça montre une ouverture et, surtout, une évolution: l'argent, longtemps tabou au Québec, semble l'être de moins en moins.»

Le fait de parler de salaire avec nos collègues permettrait de briser le cercle de l'isolement dans lequel plusieurs travailleurs - souvent autonomes - sont plongés, selon Julia Posca, chercheuse à l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS) et doctorante en sociologie. Elle partage la surprise de Josée Blondin, mais nuance les résultats. «Affirmer dans un sondage qu'on est à l'aise de révéler son salaire, c'est une chose, mais le faire dans la vie de tous les jours, c'en est une autre. Dans les faits, il me semble que ce n'est pas un sujet dont on parle beaucoup...»

Il faut dire que les répondantes à notre sondage ont de quoi être fières: 46% d'entre elles gagnent annuellement 50 000$ et plus. Et ce n'est pas tout: près d'une femme sur trois gagne plus que son conjoint, et 15% d'entre elles ont un salaire égal.

Celles qui préfèrent garder leur salaire secret évoquent diverses raisons: la peur d'apprendre qu'une amie gagne beaucoup moins qu'elles et que celle-ci ne les regarde plus de la même façon; peur que l'entourage n'apprenne qu'elles vivent au-dessus ou en dessous de leurs moyens; pression d'une famille où l'argent est tabou; et, dans une infime proportion, peur de représailles de la part de l'employeur.

78% des femmes n'ont pas négocié leur salaire à l'embauche
Pour Julia Posca, plusieurs facteurs peuvent expliquer ce résultat, dont le fait «qu'en ce moment, le rapport de force n'est clairement pas du côté des travailleurs, qu'ils soient hommes ou femmes. En plus du contexte économique défavorable, les femmes n'ont pas été éduquées à mettre leur poing sur la table pour obtenir quelque chose». Il faut préciser que 41% des répondantes de notre sondage sont syndiquées.

Mais si les femmes ne négocient pas leur salaire, c'est aussi parce qu'elles ne savent pas toujours comment s'y prendre. «Il faut faire valoir nos compétences, mettre de l'avant ce qu'on peut apporter à l'entreprise et s'appuyer sur nos succès passés. Au lieu d'argumenter sur des chiffres, on propose d'améliorer le rendement de l'entreprise», nous conseille Josée Blondin.

Les femmes sont majoritairement satisfaites de leur salaire...
Ah bon? Dans les faits, 49% des répondantes pensent obtenir un salaire juste en regard des efforts consentis, 26% sont satisfaites d'avoir un emploi dans une économie difficile, 22% sont insatisfaites de leur salaire, car il ne tiendrait pas compte de leurs compétences, et seulement 3% se disent insatisfaites au point de songer à démissionner.

«Les gens pensent généralement qu'ils sont dans une meilleure position qu'ils ne le sont en réalité. Par exemple, beaucoup trop de gens prétendent faire partie de la classe moyenne. C'est normal. Personne n'aime constater qu'il est pauvre!» dit la sociologue, qui a consacré son mémoire de maîtrise à cette fameuse classe moyenne.

Pour la psychologue Josée Blondin, ces résultats en disent long sur le besoin de stabilité professionnelle des femmes. La preuve: selon notre sondage, une femme sur quatre se contenterait de son emploi, faute de trouver mieux. Comme le souligne Julia Posca, la satisfaction peut aussi cacher une certaine résignation. Dès le début de leur carrière, les femmes gagnent en moyenne 6% à 15% moins que leurs homologues masculins.

... notre salaire, est-ce vraiment si important?
Les deux expertes consultées s'entendent pour dire qu'au-delà du salaire, de nouvelles préoccupations émergent chez les femmes, comme la conciliation travail-famille. «Plusieurs études ont montré que, tous sexes confondus, le salaire arrive en cinquième position des facteurs de rétention sur le marché du travail, après la reconnaissance des compétences, l'ambiance au travail, la compétence du gestionnaire et les avantages sociaux», révèle Josée Blondin. Voilà qui est dit!

Source: Les femmes gagnent 6 à 15% moins que les hommes en début de carrière
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