Travail
Les nouvelles règles de la recherche d’emploi
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Étape 1: Trouver les emplois disponibles
On identifie ce qu'on cherche. On définit le genre de poste qu'on souhaite, les tâches et responsabilités qui nous intéressent, les conditions de travail qu'on désire et les valeurs d'entreprise qu'on est prête à défendre. «C'est ce qui guide notre recherche et définit les emplois et les entreprises à cibler», dit Angela Dupuis, directrice principale des succursales Ville Saint-Laurent et Parc Jarry de l'agence de placement Randstad. «Quand on sait ce qu'on veut, on a de meilleures chances de trouver», ajoute Josiane Moisan, vice-présidente, dotation, relève et carrières chez Desjardins.
On utilise les sites de recherche d'emploi. «On consulte les sites généralistes comme Jobboom.com, Workopolis.ca et Monster.com, dit Geneviève Gosselin, conseillère d'orientation pour la firme Brisson Legris. Et, selon notre domaine, on poursuit notre recherche sur les sites spécialisés. Par exemple, Isarta.com propose des emplois dans les domaines du marketing, de la vente et des communications et Techjobs.ca offre des postes en ingénierie.» Il y a aussi Emploisante.ca pour les postes en santé et Legaljob.ca pour le domaine juridique. Pour d'autres sites, on consulte Travailler.ca, qui présente une liste des sites de recherche d'emploi par spécialité.
Placement en ligne, d'Emploi Québec est un autre incontournable, ajoute Cybèle Rioux, une conseillère en ressources humaines agréée qui assiste notamment des PME dans leur processus d'embauche. «C'est le site de recherche d'emploi le plus utilisé au Québec. On peut y consulter librement les offres d'emploi et s'inscrire dans une banque de candidats auxquels les employeurs ont accès.»
On utilise les médias sociaux. «Les médias sociaux facilitent la création de notre réseau de contacts, qui constitue la base de notre recherche d'emploi, explique Geneviève Gosselin. Il faut en profiter.» Sonia Sansfaçon l'a bien compris. En décembre 2010, alors directrice en développement des affaires pour une entreprise de services en technologie de l'information, elle a décidé de changer d'emploi. «Je voulais travailler strictement dans le domaine du recrutement. J'ai lancé à mes contacts dans LinkedIn et Facebook un message indiquant que j'étais à la recherche d'un emploi. Le lendemain, j'ai reçu un appel d'un de mes contacts de LinkedIn. Il m'a donné le nom d'une personne qui cherchait un recruteur. Je l'ai appelée et c'est comme ça que j'ai obtenu mon poste actuel de spécialiste en recrutement en technologie de l'information et des communications pour FXinnovation, à Québec.»
On va sur les sites des entreprises qui nous attirent. «La plupart des entreprises ont des sections carrières ou emplois sur leur site, dit Josiane Moisan. Il faut les consulter. Par exemple, sur le site de Desjardins, on présente des capsules de nos différents métiers, en plus d'un lien vers notre site de recrutement en ligne. On y donne aussi des conseils pour la présentation du CV et la préparation à l'entrevue.»
On surveille les salons de l'emploi. «Avant de s'y rendre, on consulte leur site Internet pour voir la liste des employeurs présents et les offres d'emploi, dit Cybèle Rioux. S'il y a des compagnies ou des postes qui nous intéressent, on y va avec quelques copies de notre CV, et on prépare une petite présentation d'environ 20 secondes.» Geneviève Gosselin ajoute: «On se présente comme si on allait à une entrevue d'embauche. C'est surprenant, le nombre de personnes qui se rendent dans ces salons en jean, avec l'attitude relaxe de la personne qui s'en va au Salon de l'habitation. Erreur! Les employeurs sur place sont là pour recruter, ils vous regardent comme un candidat potentiel. Pensez-y!»
On fait appel à une agence de placement ou à des chasseurs de tête. «Si on est intéressée par des emplois dans le domaine de l'administration, du secrétariat, du service à la clientèle, du travail en usine et dans les centres d'appels, les agences de placement peuvent être utiles, dit Cybèle Rioux. Elles travaillent pour des entreprises de ces domaines où il y a un fort taux de roulement.» Toutefois, prévient Geneviève Gosselin, «les agences fournissent souvent des emplois temporaires». Mais certaines, comme Randstad, offrent aussi des emplois à temps plein et des postes permanents. Il faut s'informer. «L'avantage, c'est qu'on a accès à des entreprises qui ne recrutent nulle part ailleurs», précise Angela Dupuis.
Si on a une expertise pointue dans un domaine, les chasseurs de tête peuvent nous aider. «C'est souvent eux qui obtiennent les contrats de recrutement pour des postes de haut niveau, par exemple dans les domaines de la comptabilité, des finances, de la vente et du marketing», note Geneviève Gosselin.
On approche directement les entreprises qui nous intéressent. C'est ainsi que Martine Michon a obtenu un poste de responsable de l'amélioration continue, de la recherche, du développement et de la formation pour Emballage Novus, à Richmond, à 5 minutes de chez elle. «J'ai consulté le répertoire des entreprises manufacturières du Québec sur le site icriq.com et je suis allée porter mon CV directement à l'usine qui m'attirait pour proposer mes services. En relançant la responsable des ressources humaines quelques jours plus tard par courriel et par téléphone, j'ai réussi à obtenir une entrevue.»
Étape 2: Soigner notre réseau et notre image numérique
On priorise LinkedIn dans notre recherche d'emploi. C'est l'outil idéal pour faciliter le réseautage professionnel, selon Geneviève Gosselin. «On se crée un profil qui est comme notre CV pour se présenter, et on y indique le genre de poste que l'on cherche. Il faut aussi être active en invitant des gens sur notre réseau.» Cybèle Rioux ajoute: «On essaie de se lier à toutes les personnes que l'on connaît sur LinkedIn. On communique, par exemple, avec nos anciens collègues, nos connaissances professionnelles, nos amis et les membres de notre famille présents sur LinkedIn.» L'avantage, c'est qu'on a accès aux contacts de nos contacts. On va voir leur profil: ce qu'ils font, où ils travaillent. «Ainsi, si mon amie Sophie a un contact dans une compagnie qui m'intéresse, je lui demande si elle peut me mettre en lien avec cette personne», illustre Geneviève Gosselin.
De plus, le système fait des liens avec des offres qui pourraient nous intéresser. Plusieurs entreprises du domaine financier, comme Desjardins, affichent sur LinkedIn. «Avec notre site Internet, LinkedIn est notre outil privilégié pour le recrutement sur le Web, confirme Josiane Moisan. «Beaucoup de recruteurs consultent d'ailleurs les profils sur LinkedIn comme une banque de candidats, ajoute Angela Dupuis. C'est bon d'y être.»
On fait appel à nos contacts Facebook. Pour activer notre réseau personnel, on annonce sur notre babillard qu'on cherche un emploi. On peut aussi cibler des amis qui pourraient nous aider et on les informe qu'on cherche un emploi. «Sur notre page Facebook, on met un lien pour accéder à notre profil LinkedIn», conseille Cybèle Rioux.
On fait un petit ménage de notre profil Facebook. «Il faut garder en tête que les recruteurs peuvent consulter Facebook pour en savoir plus sur un candidat, prévient Angela Dupuis. On s'assure d'avoir une photo de qualité professionnelle et on fait appel à notre jugement pour retirer des infos embarrassantes.» «On ajuste nos paramètres de confidentialité, pour décrire ce qu'on veut qui soit vu ou pas, ajoute Cybèle Rioux. On peut réserver les renseignements plus personnels, comme nos photos, à nos amis et non aux amis de nos amis.»
On se crée une adresse courriel professionnelle. «Groslolos ou tata.com, ça ne passe pas, dit Cybèle Rioux. On s'assure que le courriel qu'on donne aux recruteurs pour nous joindre est neutre, professionnel et sérieux.»
Étape 3: Préparer notre CV
On privilégie l'ordre chronologique. «Les recruteurs ne veulent rien savoir du CV par compétences», dit Cybèle Rioux. Ils veulent lire nos expériences professionnelles par ordre chronologique en commençant par l'emploi le plus récent. «C'est la meilleure façon pour nous de consulter rapidement un CV, explique Angela Dupuis. Et on ne laisse pas de trous: si on a arrêté de travailler deux ans pour s'occuper de nos enfants, on l'indique.»
On commence par un profil de compétences. «Ce qui est très tendance et apprécié des recruteurs, c'est de mettre un petit sommaire de compétences après nos coordonnées et avant nos expériences professionnelles, note Geneviève Gosselin. En cinq ou six points on présente notre expertise et nos compétences, nos qualités personnelles, nos connaissances linguistiques et informatiques.» En quelques lignes vite lues, le recruteur sait à qui il a affaire.
On opte pour une mise en page aérée et claire. Le CV doit demeurer un document sur lequel les recruteurs prennent des notes. Pour respecter la consigne du deux pages, on peut réduire un peu les marges, mais on n'utilise pas une police plus petite que 11 ou 12 points. Pour s'assurer que la mise en page reste intacte, on sauvegarde le CV en format PDF.
On joint une lettre de présentation à notre CV. «Même si elle est souvent oubliée, la lettre de présentation est toujours de mise, note Geneviève Gosselin. Elle permet de présenter notre CV.» «Mais on ne veut pas un modèle général, avertit Josiane Moisan. La lettre doit changer et s'adapter au poste pour lequel on postule. Elle fait le lien entre qui on est et ce qu'on a comme bagage par rapport à ce qui est exigé. Les gestionnaires avec qui je travaille lisent toujours ces lettres.»
Geneviève Gosselin suggère de ne jamais dépasser une page pour la lettre de présentation.
À éviter dans un CV:
- S'étendre sur plus de trois pages.
- Les fautes d'orthographe: il vaut mieux faire réviser notre CV pour s'assurer qu'il n'y en a pas.
- La fantaisie dans la présentation (en utilisant une police de caractère artistique ou en intégrant une image, par exemple): c'est le contenu qui doit attirer l'attention.
Étape 4: Poser notre candidature
On envoie notre CV par courriel. «L'idéal est de mettre la lettre de présentation en pièce jointe dans le même document que notre CV, suggère Geneviève Gosselin. On facilite ainsi la tâche du recruteur.» Dans notre courriel, on mentionne simplement qu'on est intéressée par le poste en donnant la raison et en mentionnant que les détails de nos compétences sont décrits dans le CV ci-joint. On n'envoie plus notre CV par la poste. «Ça dénote qu'on n'est pas à jour avec les nouvelles technologies», note Angela Dupuis.
Même si on postule en ligne, on essaie de joindre notre CV avec une lettre. «Sur notre site de recrutement en ligne, les candidats remplissent un formulaire commun, mais il y a toujours possibilité d'y joindre son CV, explique Josiane Moisan. Je recommande de le faire systématiquement: ça permet de se démarquer.»
On s'assure que notre CV s'est bien rendu. «Quand on envoie un CV par courriel, on demande une réponse automatique pour confirmer sa réception», conseille Josiane Moisan. Dans notre système de messagerie, on peut arranger les paramètres pour demander un accusé de réception automatique de nos courriels. On s'assure ainsi que notre CV s'est bien rendu, sans déranger personne, et on est rassurée.
Si on répond à une offre d'emploi, on attend la fin du concours avant de demander des nouvelles. Et si l'offre indique de ne pas appeler, on respecte la consigne. Si on a envoyé notre CV sans ouverture de poste, on appelle après deux jours. «On demande à parler à la personne à qui on a envoyé le CV. On mentionne notre intérêt pour le poste et on demande s'il est possible de la rencontrer sous peu, conseille Geneviève Gosselin. Si la personne n'est pas là, on lui laisse un message. Si elle ne rappelle pas, on peut la relancer une fois par courriel, mais on s'arrête là pour ne pas devenir harcelante.» «Ce suivi peut attirer l'attention du recruteur, lui montrer qu'on est débrouillarde, dynamique et déterminée», croit Angela Dupuis.
Étape 5: Passer des entrevuesOn s'informe sur l'entreprise. «Avec Internet, c'est facile, dit Cybèle Rioux. On va voir quel est l'historique de la compagnie, sa mission, ses produits et services, où sont ses succursales, etc.» «Si on postule un poste de cadre, aller voir le rapport annuel n'est pas une mauvaise idée», poursuit Josiane Moisan. Angela Dupuis note que les recruteurs sont toujours impressionnés quand un candidat parle de ce qu'il sait et aime de l'entreprise.
On s'exerce. «C'est avec mon frère que j'ai pratiqué plusieurs entrevues d'embauche, raconte Sonia Sansfaçon. Ça m'aidait à me préparer.» Cybèle Rioux confirme que s'exercer à se présenter nous met les mots en bouche. «Ça crée des chemins dans notre cerveau et ça nous évite de bégayer ou de chercher nos mots en entrevue.»
On se renseigne sur la suite des choses. À la fin de l'entrevue, on demande quelles sont les prochaines étapes ou à quel moment le recruteur prévoit faire son choix. «Cela permet de savoir le moment idéal pour rappeler afin d'assurer le suivi, dit Geneviève Gosselin. C'est bon de demander si on peut appeler après ce délai si on n'a pas eu de nouvelles.» De son côté, Josiane Moisan privilégie le courriel de suivi, dans lequel on précise qu'on demeure disponible pour parler au recruteur.
On peut envoyer un mot de remerciement après une entrevue. «J'aime recevoir une petite note par courriel qui dit que cela a été un plaisir de nous rencontrer et que la personne est toujours très intéressée par notre entreprise,» avoue Mme Moisan. Ça démontre une belle motivation!» Geneviève Gosselin signale de son côté que c'est gentil de le faire, «mais selon les études, ça ne change rien au niveau du processus de sélection.»