Travail
Être Programmeur en chef en 5 questions
On part explorer ce métier plus en détails avec Catherine Barbeau, de Greenfield Park, qui occupe un poste de Programmeur en chef chez Ludia depuis 7 ans.
Comment avez-vous choisi votre métier ?
J'ai développé très jeune un intérêt pour les ordinateurs, les mathématiques, la logique et la résolution de problème. C'était donc tout naturel pour moi d'étudier l'informatique. Je jouais beaucoup à des jeux vidéo, et la perspective de travailler dans un milieu créatif me souriait. J'ai donc joint l'utile à l'agréable, et ce qui était à l'origine un passe-temps est devenu une carrière.
Votre journée-type au boulot ressemble à quoi ?
Mon rôle en tant que programmeur en chef est de bien comprendre les attentes des artistes et des designers ainsi que les objectifs d'affaires pour le produit, et de faire le design technique des différents modules du jeu. Une grande partie de mon travail consiste donc à discuter avec des gens de diverses disciplines et à m'assurer que l'on arrive à un design réalisable dans les délais prescrits et qui respecte nos contraintes, technologiques ou autres. Ensuite, je réfléchis à la direction technique que je dois donner à mon équipe, je planifie leurs tâches, je m'assure qu'ils comprennent bien ce qu'ils doivent accomplir et qu'ils ont à leur disposition toutes les ressources dont ils ont besoin pour y arriver. La plupart de mon temps est donc occupé par des réunions, du design technique et de la planification, et quand le temps le permet je fais de la programmation.
Qu'est-ce qui vous passionne dans votre travail et qui vous rend fière d'exercer ce métier?
La technologie et le marché évoluent très rapidement et je dois constamment garder mes connaissances à jour. C'est un marché très compétitif et même quand on convainc les gens d'installer gratuitement un jeu, on a à peine quelques minutes pour les convaincre qu'il vaut la peine d'être joué. La qualité du produit doit donc être irréprochable et on doit constamment s'améliorer. Certains des jeux sur lesquels j'ai travaillé ont été joués par des millions de personnes. C'est très valorisant de voir un projet évoluer du concept initial jusqu'au produit final, et de voir que le jeu est apprécié par un public aussi large. On propose des expériences divertissantes, et quand on voit que les joueurs reviennent jour après jour, on sait qu'on a bien fait notre travail.
Si vous aussi, vous souhaitez nous parler de votre métier, écrivez-nous !
Qu'est-ce que les gens ne savent pas, ou ne soupçonnent pas de votre métier et qu'aimeriez-vous qu'ils sachent à propos de votre travail ?
Le métier de programmeur ne ressemble pas à ce que l'on voit au cinéma, où des programmeurs tapent furieusement sur leur clavier sans s'arrêter. On passe plus de temps à penser à l'architecture de notre code qu'à l'écrire. Un programmeur qui travaille a souvent l'air d'un programmeur... qui ne fait rien. Le jeu vidéo, ce n'est pas une industrie uniquement pour les programmeurs introvertis qui veulent passer la journée devant leur ordinateur. On travaille au sein d'équipes multidisciplinaires, et c'est crucial de pouvoir bien articuler nos idées. Comme nos jeux visent le grand public, on bénéficie d'avoir des équipes diverses. Le processus de design d'un jeu est très démocratique et les opinions de tous les membres de l'équipe comptent. Il faut non seulement bien comprendre la technologie avec laquelle on travaille, mais aussi être créatif et communicateur.
Quels conseils donneriez-vous à des personnes qui veulent faire le même métier que vous ?
La meilleure façon d'être engagé dans une compagnie de jeux vidéo, c'est d'en avoir déjà fait. J'invite les gens à laisser aller leur talent et leur créativité, qu'ils se pratiquent à développer un concept du début à la fin. Par exemple, concevoir un jeu simple sur téléphone intelligent pour démontrer concrètement aux compagnies de jeux vidéo de quoi ils sont capables leur donnera plus de chances d'être engagés.
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