Travail
Comment concilier travail et enfant malade?
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Un enfant atteint d’une maladie grave ou d’un handicap lourd bouscule une vie... et un horaire de travail. Conseils pour concilier boulot et rendez-vous médicaux.
L’arrivée d’enfants, même en parfaite santé, amène souvent les parents à revoir leur horaire de travail. Que ce soit pour aller les chercher à la garderie ou pour les soigner lorsqu’ils font de la fièvre, plusieurs choisissent d’avoir une certaine flexibilité professionnelle.
«Mais lorsque notre enfant nécessite plus de soins que les autres parce qu’il est malade ou différent, la flexibilité est incontournable. C’est une question de survie», dit Catherine Chevrette, présidente des Ressources humaines Delta et maman d’une jeune fille autiste non autonome.
La flexibilité professionnelle peut prendre plusieurs formes.
- Un accommodement professionnel
Si le type d’emploi qu’on occupe le permet, on peut proposer à notre patron de faire du télétravail les jours de rendez-vous médicaux. Ou encore, de reprendre nos heures de travail les soirs et les week-ends. «Au Québec, rien n’oblige un employeur à accepter de nous accommoder parce que notre enfant a besoin de soins, prévient toutefois Mme Chevrette. Mais si on est un bon employé et que notre employeur est bienveillant, il y a souvent moyen d’être créatif pour trouver des solutions.» Peu importe l’accommodement souhaité, une chose est claire: «Vous aurez plus de chances de l’obtenir si vous arrivez dans le bureau de votre patron avec une solution bien structurée et fixée dans le temps, assure Catherine Chevrette. Ça aidera votre employeur à avoir une meilleure idée de la situation. Et le fait de situer votre demande dans un espace-temps évitera qu’elle paraisse excessive. Un mois ou deux après, vous pourrez réévaluer vos besoins.» Attention tout de même à l’épuisement! Aussi accommodant que soit notre horaire, la conciliation travail / enfant malade peut être extrêmement épuisante, physiquement et émotivement. «Il faut penser à soi, souligne Mme Chevrette. Personnellement, deux fois par mois, je prévois des plages horaires où j’ai du temps libre pour moi. C’est essentiel, surtout dans des situations où on sait que ça n’arrêtera jamais. Ma fille est autiste pour toujours.»
- Une situation professionnelle adaptée
On peut aussi repenser sa vie professionnelle. Pourrait-on trouver un emploi similaire près de la maison, afin d’éviter les heures de transport? C’est souvent possible et surtout souhaitable. «L’objectif est de répondre aux besoins de l’enfant sans y laisser sa peau», dit Mme Chevrette. Lorsqu’elle a reçu le diagnostic concernant sa fille, elle a d’ailleurs quitté un poste de direction dans une entreprise pour devenir consultante. «J’avais besoin d’une certaine latitude côté horaires. Pour y arriver, on doit tout faire pour s’aider le plus possible. C’est le choix que j’ai fait.»
- Congé sans solde: les normes du travail
Quand les accommodements deviennent impossibles ou trop épuisants, on peut aussi se tourner vers les congés sans solde. Les normes du travail nous permettent de nous absenter — sans salaire — 10 jours par année afin de remplir nos obligations familiales. Mais habituellement, ces journées servent aux rendez-vous de routine et aux simples grippes. Quand notre enfant a besoin de suivis très fréquents, il y a fort à parier que ces 10 jours ne suffiront pas. La loi prévoit donc qu’on peut s’absenter jusqu’à 104 semaines, sans salaire, pour s’occuper de la santé de notre enfant gravement malade ou victime d’un grave accident.
Qu’importe le type de solution qu’on choisit, la clé est l’organisation familiale.
«Si on veut réussir à mener une vie professionnelle sereine, il faut s’organiser. La famille devient une entreprise où tout le monde doit avoir un rôle et des responsabilités. C’est exigeant, mais ça facilite énormément les choses», conclut Catherine Chevrette.