Travail
Comment composer avec un patron difficile
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La définition d’un patron difficile est subjective et délicate à établir. «Un supérieur bon pour l’un peut ne pas l’être pour l’autre; tout est une question d’atomes crochus», explique Alain Samson, spécialiste du marché du travail et auteur de Mon boss chez le psy. Il s’agit de savoir comment interagir avec lui et, surtout, jusqu’à quel point on peut tolérer certains de ses comportements sans que cela nous nuise.
Manon Lagacé, vice-présidente aux ressources humaines de TC Media, a déterminé cinq irritants patronaux qui pourraient faire passer l’expérience professionnelle de bonne à exécrable:
1) Une communication défaillante ou l’envoi de messages contradictoires. Par exemple, un supérieur qui dit faire confiance à ses employés, mais qui les surveille sasn cesse ou qui parle beaucoup, mais qui n'écoute pas.
2) Le manque d'autonomie du patron ou son peu de confiance en lui et en ses décisions.
3) La mauvaise gestion du stress. Par exemple, un chef d’équipe qui perd les pédales à l'approche d'une échéance.
4) L'autoritarisme ou le fait d'ordonner au lieu de demander.
5) La trahison ou les promesses non tenues.
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L’importance d’une bonne communication
«La première chose à faire en cas de problème est de tenter d'en parler, estime Manon Lagacé. Les patrons sont en général très ouverts et devraient être à l'écoute. C'est seulement si les tentatives de communication sont vaines qu'il faut prendre d'autres mesures.» Comme parler au supérieur du patron ou rencontrer les ressources humaines de l’entreprise. Une avenue que les employés n'empruntent pas à temps ni assez souvent, déplore Mme Lagacé. «C'est pourtant recommandé et sans conséquence pour eux. La personne des ressources humaines, qui fait partie d’un ordre professionnel doté d'un code d'éthique qui lui interdit de prendre parti, peut intervenir pour régler un désaccord.»
Alain Samson suggère d'ouvrir le dialogue et d'exprimer son mécontentement. «Mais il faut le faire avec diplomatie et respect. On ne peut pas changer une personne, mais il est possible de demander un nouveau comportement.» Et si le patron promet de nous revenir sur une question dans deux jours et que, deux semaines plus tard, on est toujours sans nouvelles de lui? On lui explique, par exemple, qu'un délai de réponse trop long nous empêche de bien accomplir nos tâches et retarde tout le service. «On le confronte positivement en insistant sur le fait que si nos besoins ne sont pas comblés, le travail ne sera pas bien exécuté», poursuit Alain Samson.
Agir au lieu de réagir
En plus de favoriser la communication, Manon Lagacé conseille de contrôler sa propre attitude pour ne pas envenimer la situation. «On évite d'être toujours sur la défensive. Comme le patron ne sait pas qu'on est insatisfait, il ne comprendra pas nos réactions, dit-elle. Si on en ressent le besoin, on peut en parler à un collègue, mais en restant discret et en évitant de médire de son supérieur. Et, surtout, on ne démissionne pas sans avoir épuisé tous ses recours.»
Alain Samson ajoute qu'il faut essayer d'être fin psychologue et d'encourager les comportements positifs. «On pense à tort que les félicitations ne vont que de haut en bas, alors que remercier et complimenter un patron pour ses bons coups va renforcer son estime et l'encourager à continuer.»
On a tout fait pour arranger les choses, et malgré tout, la situation reste pénible au boulot? «On va chercher un nouveau patron ailleurs! Ça ne vaut pas la peine de souffrir au quotidien, même pour un salaire intéressant», conclut le spécialiste du marché du travail.
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Suggestion de lecture
Mon boss chez le psy, par Alain Samson, Éditions Transcontinental, 2011.
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