Travail
5 faits sur la vie d’une peintre en bâtiment
Photographe : Charles Briand
Stéphanie Cliche, 44 ans est peintre en bâtiment, un métier traditionnellement masculin. Elle nous partage cinq faits sur sa vie.
1. C’est encore difficile pour les femmes dans la construction.
J’en ai vraiment arraché pour trouver mon premier emploi. Pour être embauchées après l’obtention de notre diplôme, on doit connaître des entrepreneurs généraux ou des entrepreneurs peintres, ce que nous, les filles, n’avons pas nécessairement dans notre cercle d’amis. Arriver à convaincre un contremaître qu’on est bonnes et travaillantes, c’est de l’ouvrage! Sur certains chantiers, les hommes ne nous acceptent pas d’emblée. En vue d’améliorer notre situation, je m’implique beaucoup auprès des Elles de la construction, un regroupement qui vise à aider et à soutenir les femmes qui travaillent dans le domaine.
2. On peint surtout en blanc.
Je dirais qu’environ 90% des contrats se font en blanc, surtout quand on fait la peinture de nouvelles constructions. Heureusement, quand on a des contrats résidentiels, il y a un peu plus de couleur! On peut nous consulter sur le choix des teintes— moi, j’adore faire ça! —, mais finalement, ça reste la décision du proprio. Et comme je suis passionnée de peinture, j’en fais aussi à la maison, et là, je me gâte, côté couleur!
3. On ne peint pas seulement des murs et des plafonds.
Une peintre, ça travaille sur une foule de matériaux: le gypse, le bois, mais aussi le métal et le béton. L’été, je peins des bancs et du mobilier urbain dans différents parcs de Montréal. Notre métier ne nous amène pas souvent à travailler dehors, alors de pouvoir le faire quelques mois par année, c’est le bonheur. Chaque contrat de peinture offre ses défis, et je trouve ça super stimulant.
4. Un pro peut peindre 2000 pieds carrés... en une seule journée!
Quand on prend de l’expérience, il est possible d’arriver à peindre une telle surface quotidiennement. Je ne suis pas encore rendue là, mais c’est un objectif que j’aimerais atteindre!
5. On peut commencer à n’importe quel âge.
Après une longue carrière dans la fonction publique, je suis entrée à 40 ans à l’École des métiers de la construction pour y faire un DEP. Afin d’assurer une relève féminine dans ce domaine, on y réserve quelques places aux femmes.