Travail
5 faits dans la vie d'une pêcheuse de homards
Marie-Josée Moreau, 48 ans est la propriétaire du bateau Julia des mers. Elle pratique le métier de pêcheuse de homard depuis 18 ans. Elle nous confie les dessous de son quotidien.
1. On me traite comme une reine! Dans ce métier, les femmes ne représentent environ que 1%. Je sais quel est mon rôle, et le travail physique, je le laisse aux plus forts. En tant que propriétaire de mon bateau, c'est moi la patronne! On me respecte et on prend bien soin de moi. Et ce n'est pas vrai que les hommes sont moins mémères!
2. On les dorlote, nos homards. Sans les blesser, on remet doucement à l'eau les petits, les gros géniteurs de 145 cm et plus et les femelles qui portent leurs oeufs. Sinon, on risque de payer une amende.
3. On ne travaille pas qu'au printemps! Cette année, la saison de pêche a commencé le 24 avril, et elle durera 10 semaines intensives, soit 68 jours en ligne. Durant cette période, on travaille de 10 à 12 heures par jour. Le reste de l'année, je m'occupe du bateau, des cordages et des 235 cages à préparer. Certains de mes pêcheurs touchent du chômage, d'autres ont des boulots saisonniers.
4. On doit être prudent. Il y a toujours les risques de se prendre un pied dans le cordage ou de se faire jeter par-dessus bord. La mer peut aussi changer rapidement, et les matins de tempête, on ne la brave pas. Le homard sera là demain.
5. On en vit de mieux en mieux. La pêche aux homards connaît une belle remontée depuis deux ou trois ans. La petite bête a plus de valeur, elle est plus demandée localement, mais aussi en Asie. L'industrie, consciente de l'importance de cette ressource, est mieux réglementée, grâce à quoi on a de plus en plus de homards chaque année. L'an dernier, mon record a été de 1280 livres de homard en une journée!
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