Travail
5 faits dans la vie d'une goûteuse professionnelle
Photographe : Collection personnelle
Marie-Claude Dessureault, 51 ans, est goûteuse professionnelle depuis 30 ans et consultante alimentaire pour l’organisme Me to We depuis 1 an. Elle nous partage 5 choses que vous ignorez peut-être sur son métier.
1. Chaque goûteur a une spécialité. Personnellement, je suis goûteuse professionnelle de café, de thé et de chocolat. Mon palais arrive à discerner les subtilités du pays d’origine des produits, tant dans les saveurs que dans les arômes. Ma nouvelle spécialité? Le cacao de l’Équateur, que je peux reconnaître même par sous-régions! C’est un métier pour lequel il n’y a pas meilleure formation que d’être sur le terrain et de goûter.
2. Comme les sommeliers, on doit s'entraîner. Goûter demande une excellente discipline alimentaire. Il ne faut pas goûter trop d’aliments différents et, surtout, ne pas influencer nos papilles en consommant des aliments aux saveurs trop prononcées avant une dégustation. De l’ail au dîner, c’est non! Chaque jour, je déguste des produits à l’aveugle, afin de continuer à stimuler mon palais. Boire du thé et du café, et manger du chocolat, c’est quand même sympathique comme boulot!
3. C'est un travail très créatif. En plus de goûter, certains d’entre nous participent aussi à la création de produits. Par exemple, chez DAVIDs Tea, j’ai jonglé avec des milliers de concepts pour que l’entreprise puisse mettre 100 nouveautés en marché chaque année. Ainsi, au-delà d’un nez et d’un palais très fins, il faut aussi posséder l’imagination nécessaire pour composer des mélanges uniques.
4. Il y a des modes dans le goût. Les goûteurs professionnels sont à l’affût des tendances alimentaires. Présentement, les consommateurs s’intéressent beaucoup à la provenance des produits, mais aussi aux conditions dans lesquelles ils sont fabriqués. Cela dit, on aime aussi tout ce qui est design et lifestyle... incluant les couleurs Pantone!
5. On voyage beaucoup. Rencontrer les producteurs, c’est la meilleure façon d’apprendre à bien connaître un aliment. Je visite régulièrement l’Afrique, l’Asie et l’Amérique du Sud, qui comptent de nombreux producteurs de cacao et de café. C’est en discutant avec eux que j’ai vraiment compris comment un commerce plus équitable et une approche plus saine peuvent être bénéfiques, autant pour les travailleurs (meilleures conditions de vie et de travail, par exemple) que pour les consommateurs (produits de meilleure qualité, réduction de l’impact environnemental pour tous, etc.).