Psychologie

Réseaux sociaux: comment s'en servir à bon escient

Réseaux sociaux: comment s'en servir à bon escient

Auteur : Coup de Pouce

1. Facebook: ami ou pas?

On reçoit une demande d'amitié d'un copain qu'on n'a pas vu depuis le primaire. Le problème, c'est qu'on ne meurt pas vraiment d'envie de savoir ce qu'il devient...

De nos jours, on a l'impression que tout le monde est sur Facebook, et c'est un peu vrai! Pour bien profiter de ce réseau social et éviter de se poser la question à chaque nouvelle demande d'amitié, il faut prendre le temps de réfléchir à la façon dont on veut gérer notre compte. Est-ce qu'on accepte tout le monde? les membres de notre famille? les amis de nos enfants? nos collègues de bureau? Ou est-ce que on en restreint l'accès à seulement quelques personnes? Et, dans ce cas, qui choisir et rejeter?

En ce qui concerne les vieilles connaissances surgies du passé, Mario Asselin, spécialiste des questions Web, suggère d'envoyer d'abord un message à la personne pour lui demander de ses nouvelles. «On peut utiliser cette technique pour obtenir un peu plus d'information avant de se décider. C'est une façon diplomate d'en savoir plus sur quelqu'un qu'on a perdu de vue depuis des décennies.»

Si on choisit de refuser, la façon la plus délicate de le faire est d'envoyer un petit mot lui expliquant pourquoi on n'accepte pas sa demande. On peut évoquer l'utilisation qu'on en fait: «Je réserve Facebook à des amis proches.» ou: «J'ai comme politique de n'accepter aucun collègue de travail.»

Il faut aussi penser que les amis avec qui on partage des informations sur Facebook n'ont pas forcément les mêmes paramètres de confidentialité que nous. Si un de nos amis laisse son compte public, il sera possible à ses amis à lui (ou à d'autres internautes qui consultent sa page) de lire ses commentaires sur un de nos statuts ou sur nos photos privées. Si on préfère garder nos activités sur Facebook plutôt privées, on a intérêt à limiter le nombre de nos amis. De même, pour être moins sollicitée par d'anciennes connaissances, on peut programmer nos paramètres de confidentialité de façon que ni notre photo ni notre nom ne s'affichent dans les moteurs de recherche comme Google.

2. Surfer sur le web au boulot

Lorsqu'elle s'ennuie au bureau, notre collègue Caroline n'a aucun scrupule à naviguer sur Internet, à utiliser les réseaux sociaux ou encore à chatter avec des amis. «On travaille dans des bureaux fermés. Personne ne s'en rend compte», dit-elle.

Avant de se mettre à surfer sur le Web pendant nos heures de bureau, il est important de connaître les règles de notre entreprise à ce sujet. Certains employeurs le tolèrent à certains moments, d'autres l'interdisent formellement, d'autres encore prennent l'initiative de restreindre l'accès de certains sites, jugés frivoles. «En fin de compte, c'est une question de professionnalisme, commente Philippe Martin, auteur et conférencier spécialisé dans les nouvelles technologies. Consulter Facebook durant son heure de lunch, ce n'est pas comme regarder des vidéos sur YouTube en pleine période de rush

De plus, il est important de savoir que ce qu'on fait sur un ordinateur de la compagnie pour laquelle on travaille peut être examiné et retenu contre nous. «Si l'employeur soupçonne des abus, il est en droit d'aller vérifier sur votre ordinateur, et sachez qu'il est impossible de camoufler ses traces! Ce qu'il y trouvera pourrait constituer un motif de réprimande ou même de congédiement», explique Catherine Morissette, avocate spécialisée dans les nouvelles technologies.

3. Lis ce courriel et tes voeux se réaliseront

Vidéos de petits minous, chaîne de lettres, blagues, présentations Powerpoint de photos quétaines... Il ne se passe pas une semaine sans que notre collègue Lucie nous envoie un de ces courriels importuns qui nous dérangent dans notre travail et encombrent notre boîte aux lettres.

La meilleure façon de résoudre ce genre de situation est d'exprimer notre malaise franchement, surtout si l'espace de stockage de notre boîte de courriels est limité. Dans ce cas précis, on peut répondre à son prochain courriel en lui expliquant qu'il nous fait plaisir de savoir qu'elle pense à nous, mais qu'on préférerait avoir de ses nouvelles à elle.

Si on sent qu'elle sera peinée par notre réaction ou qu'on ne veut pas faire de vagues, il suffit de supprimer ces courriels sur réception. Et si ça nous embête vraiment de les recevoir, on peut identifier cette amie comme indésirable: ses courriels se retrouveront automatiquement dans un dossier particulier, qu'on pourra consulter, au besoin.

Par ailleurs, si on est de celles qui adorent envoyer ce genre de courriels, on se dit que ce n'est pas nécessairement notre carnet d'adresses au grand complet qui est intéressé par ce type de courriels. Dans le doute, on s'inspire des grandes compagnies et on inscrit au bas de notre message: «Si vous ne désirez plus recevoir ce genre de courriel, faites-le-moi savoir.» Ainsi, les personnes que cela embête ne se sentiront pas mal à l'aise de se manifester.

4. Des opinions qui choquent

Pierre a des opinions bien tranchées et il ne met pas de gants blancs pour les exprimer sur les forums et les blogues qu'il fréquente. Le hic, c'est qu'il reçoit fréquemment des volées de bois vert de la part d'internautes choqués par ses propos. Récemment, il a même reçu des menaces.

On a beau être seule devant notre écran, on n'en reste pas moins connectée au monde entier. «On devrait toujours faire attention à ce qu'on écrit en ligne, explique Nadia Seraiocco, consultante et conférencière en nouveaux médias, car les gens ne nous voient pas et ne peuvent donc pas savoir sur quel ton on écrit telle ou telle chose. De plus, quand on exprime des opinions tranchées, il faut s'attendre à recevoir des réponses du même calibre!»

Il ne faut pas non plus oublier que, si on publie quelque chose sur Internet, il en restera toujours une trace quelque part. Dans la vie, les avis changent, mais sur Internet, les écrits restent... Ce serait dommage que l'entreprise auprès de laquelle on sollicitera peut-être un poste dans six mois découvre en googlant notre nom qu'on a écrit, il y a quelques années, que ses cadres étaient une bande d'imbéciles.

Finalement, on a beau écrire sous un pseudo dans un monde virtuel, il n'en reste pas moins qu'on est responsable de nos paroles et qu'on ne peut pas écrire n'importe quoi sur n'importe qui: porter atteinte à la réputation d'une personne ou d'une entreprise peut nous causer des ennuis juridiques bien réels. «Partager son expérience est une chose, mais porter atteinte à la réputation d'autrui en est une autre. Légalement, on a tout à fait le droit de partager nos expériences et d'exprimer notre avis, mais, dès qu'on le fait, on prend le risque de se faire poursuivre si la personne visée se sent attaquée», explique Catherine Morrissette.

5. Ma vie privée... aux yeux de tous

Notre soeur tient un blogue où elle raconte les menus détails de son quotidien et partage ses pensées intimes sur sa vie conjugale et sur les gens qui l'entourent. N'est-ce pas dangereux de tout révéler sur soi comme ça?

Aujourd'hui, grâce à Internet, tout le monde a accès à une tribune pour s'exprimer et s'autodiffuser. En racontant ce qu'on vit, ce qui nous arrive, ce qu'on pense de telle ou telle situation, on se crée une personnalité sur Internet. C'est ce qu'on appelle l'identité numérique. Or, cette identité, comme notre réputation, on doit la gérer, et, pour cela, il faut apprendre à tracer une frontière entre ce qu'on pense et ce qu'on publie en ligne, ce qui n'est pas évident, car, cachée derrière notre écran, on se sent plus brave et moins pudique, et on ne pense pas toujours aux conséquences de nos confidences intempestives. Autrement dit, il est important d'adopter un code de conduite et de définir ce qu'on y dira ou non.

Par exemple, il vaut mieux éviter de mentionner nos proches si on ne parle pas d'eux en termes positifs. On a des choses à leur reprocher? Mieux vaut gérer nos conflits en privé que de laver notre linge sale à la face du monde entier. Un truc facile pour bien sentir les limites de ce qu'on peut dire: lorsqu'on met quoi que ce soit en ligne - photos, commentaires, etc. -, on se demande si on serait à l'aise de le faire devant une salle remplie de dizaines de personnes. Si on s'en sent incapable, mieux vaut s'abstenir!

6. Prise de bec virtuelle

Sur notre forum de mamans, une certaine Caroline82 a eu une vive prise de bec avec une autre maman du groupe. Il y a maintenant un malaise dans le groupe.

Les communautés virtuelles regroupent des individus qui partagent des idées ou des passions communes. Ce sont d'excellentes façons d'échanger, mais qui dit discussion dit aussi choc d'opinions. Or, les disputes peuvent sérieusement miner l'ambiance au sein du groupe. Ça nous arrive? Nadia Seraiocco nous conseille, dans un premier temps, de régler le conflit en privé: on envoie un courriel à la personne avec qui ont est en conflit pour essayer de s'expliquer plus calmement. Ensuite, afin de dissiper le malaise dans le groupe, elle suggère d'enterrer la hache de guerre en public en annonçant que le dossier est clos. «J'ai déjà appliqué cette méthode avec succès. Une fois le problème réglé, cela devient une presque plaisanterie entre les deux protagonistes.» Par la suite, connaissant mieux les susceptibilités de l'une et de l'autre, on peut continuer à échanger en ménageant les susceptibilités.

7. Écrivez-moi au bureau

Au boulot, on utilise notre adresse professionnelle pour envoyer des courriels perso, s'inscrire à des concours ou s'abonner à certains blogues.

«Il faut savoir que l'employeur a un droit de regard sur votre compte. Si vous utilisez une adresse professionnelle à des fins personnelles, vous prenez le risque de voir votre patron lire vos courriels!» explique Catherine Morissette. En effet, comme l'entreprise lui appartient, il peut demander à avoir accès à tous nos courriels.

Ici encore, il est important de vérifier la politique de l'entreprise concernant l'utilisation du courriel avant de prendre nos aises. Mario Asselin est d'avis qu'il vaut mieux s'abstenir. En utilisant cette adresse, on engage l'image et la réputation de notre employeur et cela peut facilement entraîner des faux pas. Exemple: si on a tendance à être polémique et qu'on laisse des commentaires incendiaires sur la toile signés de notre adresse au boulot. C'est particulièrement maladroit si nos valeurs personnelles ne coïncident avec celles de l'entreprise, mais, même si c'était le cas, l'entreprise ne nous choisirait très probablement pas comme porte-parole, surtout si on a tendance à jouer les électrons libres.

8. Attention: amis paparazzis!

Un de nos amis s'amuse à prendre des photos cocasses (et pas toujours flatteuses) lors des fêtes et des partys et les met sur sa page Facebook. Ça nous dérange au plus haut point lorsqu'il en met de nous.

On ne peut pas retirer une photo mise en ligne par un autre utilisateur, mais on peut toujours retirer notre nom de la liste qui apparaît sous la photo. Ce faisant, on ne sera plus associée à cette photo et on ne pourra plus être retracée dans les moteurs de recherche.

On voudrait que les photos de vacances et de fêtes où on n'est pas à notre meilleur cessent totalement de circuler? Le mieux est encore d'intervenir à la source: on fait plus attention à ceux qui prennent des photos de nous et on leur demande ce qu'ils comptent en faire. «On a le droit de ne pas vouloir qu'une collègue ou notre patronne tombe sur une photo de nous les yeux embrumés d'alcool. Souvent, les gens laissent aller par timidité, mais il ne faut pas avoir peur de poser clairement nos limites pour éviter les malentendus», explique Nadia Seraiocco.

Et si c'est notre mère qui publie des photos de nos enfants sans notre consentement? Dans ce cas, on peut d'emblée dire aux gens qui les prennent en photo qu'on préfère qu'elles ne circulent pas sur Facebook. S'ils tiennent à les mettre en ligne, on les dirige vers les sites, comme Flickr, qui permettent un partage contrôlé et restreint.

 

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