Psychologie
Narcissique, je me moi?
L'origine mythologique
Le narcissisme réfère à la fixation maladive qu'une personne a pour elle-même. Le terme tire ses origines de la mythologie grecque. Narcisse était un jeune homme d'une très grande beauté. Alors qu'il se promenait en forêt, il se pencha au-dessus d'une fontaine et aperçut son image à la surface de l'eau. Obnubilé par la magnificence de son reflet, il demeura immobile à se contempler, à tel point qu'il prit racine et se changea en fleur, le narcisse.
L'excès de soi
Il est tout à fait sain et même essentiel de s'intéresser à soi, mais si cet intérêt devient le centre de votre univers et vous empêche de fonctionner adéquatement au travail, avec votre famille ou vos amis, on parle alors de trouble de la personnalité narcissique. On estime que ce trouble psychiatrique affecte moins de un pour cent de la population et se manifeste habituellement au début de l'âge adulte.
Les causes exactes de ce désordre demeurent inconnues. Toutefois, les spécialistes ont identifié plusieurs facteurs qui peuvent contribuer au développement de cette affection: parents surprotecteurs qui ont des attentes démesurées pour leur enfant et enfants qui ont été victimes d'abus, de traumatisme ou de négligence.
La reconnaître
En général, la personne qui souffre d'un trouble de la personnalité narcissique surestime ses réalisations et ses capacités. Elle est absorbée par ses projets grandioses et a soif de pouvoir, de succès et de reconnaissance. Elle a un constant besoin d'être admirée, félicitée et encensée. À ses yeux, elle est si spéciale qu'elle doit toujours être traitée avec beaucoup d'égards. Arrogante et hautaine, elle n'hésite jamais à exploiter les autres pour arriver à ses fins ou pour obtenir ce qu'elle désire. Elle manque cruellement d'empathie envers quiconque et elle croit que tous l'envient. On la qualifie souvent de personne égocentrique.
Manque de confiance en soi
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ces personnes masquent leur insécurité derrière leur façade grandiose, comme l'explique le docteur Pierre Doucet, psychiatre psychanalyste à l'Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal. «Ce sont des personnes qui ont eu des déficiences dans leurs relations avec les êtres humains, en commençant par leurs parents. Elles manquent d'une personnalité de base, d'une confiance de base. Pour renflouer, pour essayer de réparer leur personnalité, elles ramènent tout à elles, en se complimentant et en se donnant toutes les qualités.»
Cette fragilité de l'estime de soi les rend très vulnérables aux critiques, qu'elles soient constructives ou pas. Facilement insultées, elles réagissent avec rage ou ressentent de l'humiliation. Elles peuvent parfois devenir déprimées.Relations désastreuses
Lors d'un contact initial, ces personnes peuvent facilement charmer un employeur et séduire une conquête amoureuse. Généralement, elles se présentent bien et elles ont le tour de se mettre en valeur et de faire une bonne première impression. Elles peuvent même, pour l'occasion, complimenter l'autre, mais ce n'est que de courte durée. Ultimement, ces relations ne servent qu'à valider leur perception exagérée de soi.
«Les relations avec les autres sont pratiquement impossibles. En amour, elles les changent, les brisent ou les quittent. Elles sont souvent impulsives, si ça ne marche pas, elles coupent tout. En général, ça ne dure pas. Au niveau du travail, ce sont les mêmes attitudes ou comportements. Elles ont de la difficulté à partager les responsabilités et à diviser les tâches. Habituellement, les gens ne veulent pas travailler avec elles et vice versa», affirme le psychiatre.
De l'espoir en vieillissant
Selon le docteur Doucet, il est plutôt rare de voir de jeunes narcissiques consulter un professionnel de la santé pour leur état. Toutefois, lorsqu'ils atteignent la cinquantaine, ils sont souvent aux prises avec des épisodes dépressifs, ce qui les motive à demander de l'aide. Généralement, deux types de traitements peuvent leur être offerts: la psychanalyse ou la psychothérapie psychodynamique et la thérapie cognitivo-comportementale.
Suggestion de lecture:
La personnalité narcissique, d'Otto Kernberg, aux éditions Dunod. Publié en 1991, ce livre demeure un incontournable.
Autres sources:
DSM-IV Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux
www.mayoclinic.com
Le narcissisme réfère à la fixation maladive qu'une personne a pour elle-même. Le terme tire ses origines de la mythologie grecque. Narcisse était un jeune homme d'une très grande beauté. Alors qu'il se promenait en forêt, il se pencha au-dessus d'une fontaine et aperçut son image à la surface de l'eau. Obnubilé par la magnificence de son reflet, il demeura immobile à se contempler, à tel point qu'il prit racine et se changea en fleur, le narcisse.
L'excès de soi
Il est tout à fait sain et même essentiel de s'intéresser à soi, mais si cet intérêt devient le centre de votre univers et vous empêche de fonctionner adéquatement au travail, avec votre famille ou vos amis, on parle alors de trouble de la personnalité narcissique. On estime que ce trouble psychiatrique affecte moins de un pour cent de la population et se manifeste habituellement au début de l'âge adulte.
Les causes exactes de ce désordre demeurent inconnues. Toutefois, les spécialistes ont identifié plusieurs facteurs qui peuvent contribuer au développement de cette affection: parents surprotecteurs qui ont des attentes démesurées pour leur enfant et enfants qui ont été victimes d'abus, de traumatisme ou de négligence.
La reconnaître
En général, la personne qui souffre d'un trouble de la personnalité narcissique surestime ses réalisations et ses capacités. Elle est absorbée par ses projets grandioses et a soif de pouvoir, de succès et de reconnaissance. Elle a un constant besoin d'être admirée, félicitée et encensée. À ses yeux, elle est si spéciale qu'elle doit toujours être traitée avec beaucoup d'égards. Arrogante et hautaine, elle n'hésite jamais à exploiter les autres pour arriver à ses fins ou pour obtenir ce qu'elle désire. Elle manque cruellement d'empathie envers quiconque et elle croit que tous l'envient. On la qualifie souvent de personne égocentrique.
Manque de confiance en soi
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ces personnes masquent leur insécurité derrière leur façade grandiose, comme l'explique le docteur Pierre Doucet, psychiatre psychanalyste à l'Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal. «Ce sont des personnes qui ont eu des déficiences dans leurs relations avec les êtres humains, en commençant par leurs parents. Elles manquent d'une personnalité de base, d'une confiance de base. Pour renflouer, pour essayer de réparer leur personnalité, elles ramènent tout à elles, en se complimentant et en se donnant toutes les qualités.»
Cette fragilité de l'estime de soi les rend très vulnérables aux critiques, qu'elles soient constructives ou pas. Facilement insultées, elles réagissent avec rage ou ressentent de l'humiliation. Elles peuvent parfois devenir déprimées.Relations désastreuses
Lors d'un contact initial, ces personnes peuvent facilement charmer un employeur et séduire une conquête amoureuse. Généralement, elles se présentent bien et elles ont le tour de se mettre en valeur et de faire une bonne première impression. Elles peuvent même, pour l'occasion, complimenter l'autre, mais ce n'est que de courte durée. Ultimement, ces relations ne servent qu'à valider leur perception exagérée de soi.
«Les relations avec les autres sont pratiquement impossibles. En amour, elles les changent, les brisent ou les quittent. Elles sont souvent impulsives, si ça ne marche pas, elles coupent tout. En général, ça ne dure pas. Au niveau du travail, ce sont les mêmes attitudes ou comportements. Elles ont de la difficulté à partager les responsabilités et à diviser les tâches. Habituellement, les gens ne veulent pas travailler avec elles et vice versa», affirme le psychiatre.
De l'espoir en vieillissant
Selon le docteur Doucet, il est plutôt rare de voir de jeunes narcissiques consulter un professionnel de la santé pour leur état. Toutefois, lorsqu'ils atteignent la cinquantaine, ils sont souvent aux prises avec des épisodes dépressifs, ce qui les motive à demander de l'aide. Généralement, deux types de traitements peuvent leur être offerts: la psychanalyse ou la psychothérapie psychodynamique et la thérapie cognitivo-comportementale.
Suggestion de lecture:
La personnalité narcissique, d'Otto Kernberg, aux éditions Dunod. Publié en 1991, ce livre demeure un incontournable.
Autres sources:
DSM-IV Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux
www.mayoclinic.com