Psychologie

Les bienfaits du silence

Les bienfaits du silence

Les bienfaits du silence Photographe : iStock Auteur : Amélie Cournoyer

On a l’impression qu’il est impossible de ralentir la cadence, que la vie défile sous nos yeux? C’est peut-être le temps de refaire connaissance avec le silence. Conseils pour l’apprivoiser.

Il y a plusieurs formes de silence: le silence qui traduit un malaise, celui du tabou, le silence imposé (l'omerta), celui qui sert au recueillement... Quant à l'absence de bruit, c'est un silence que peu de gens côtoient au quotidien, pour toutes sortes de raisons. Parce que la ville génère un environnement sonore extrêmement bruyant, où le silence devient presque un luxe. Mais aussi parce qu'on est nombreux à accompagner tous les moments de notre vie d'un bruit de fond (musique, radio, télé), aussi bien en mangeant, en travaillant, en conduisant qu'en faisant l'amour.

Un tête-à-tête avec soi-même

Comme toute chose qui nous est inconnue, le silence peut faire peur. «On est devenus dépendants aux stimulations présentes dans notre environnement, aux nouvelles technologies, à notre rythme de vie effréné et à la productivité. Dans ce contexte, insérer des plages de silence dans une journée peut être contre-intuitif», avance Pascal Auclair, enseignant de méditation et de pleine conscience.

Se couper de tout bruit environnant nous propulse effectivement en tête-à-tête avec soi-même. «Le silence permet de se connecter à soi-même et à sa sensibilité, de développer sa réceptivité et sa conscience», ajoute Pascal Auclair. D'autres bienfaits lui sont attribués: réduction du stress et de l'anxiété, régulation des émotions, amélioration des capacités cognitives et obtention d'un sommeil plus réparateur, entre autres. C'est également un terreau fertile pour la pensée et la créativité.

Mais, le silence extérieur n'est pas synonyme de silence intérieur. Amélie l'a découvert lorsqu'elle a fait sa première retraite silencieuse de trois jours l'an dernier. «Au départ, j'ai eu l'impression de remplacer la cacophonie ambiante par le vacarme de mes pensées, confie-t-elle. J'ai finalement réalisé que je devais apprivoiser le silence extérieur pour éventuellement accéder à une paix intérieure.»

La psychologue clinicienne et adepte de méditation Marielle Paradis préfère d'ailleurs parler de l'écoute du silence plutôt que de silence tout court. «C'est très rare que l'on parvienne au silence absolu, et ce n'est pas nécessairement l'objectif, souligne celle qui prépare actuellement un doctorat sur la pleine conscience. Grâce à la pratique du silence, le rapport avec notre bavardage mental change: on arrive à moins s'identifier à nos pensées, et cela crée un apaisement naturel.»

Apprivoiser le silence

Avant d'obtenir tous les bienfaits du silence, il faut apprendre à le côtoyer. On l'approche donc tout doucement en planifiant au début quelques minutes de silence par jour, de petits moments ou rituels qu'on peut intégrer dans notre quotidien de plusieurs façons:

  • en gardant une minute de silence avant les repas ou en mangeant les cinq premières minutes du repas en silence;
  • en cuisinant un repas sans bruit de fond (radio, télévision, téléphone);
  • en lisant, en faisant du tricot, de la peinture ou du bricolage dans le silence;
  • en planifiant des plages horaires «zéro bruit» au travail;
  • en éteignant la radio et le téléphone lors des déplacements en voiture;
  • en se réappropriant les lieux de la ville où le silence est roi (bibliothèques, musées, cimetières);
  • en multipliant les sorties en forêt, en montagne ou en campagne;
  • en s'initiant à la méditation, au qi gong ou au taï-chi.

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