Psychologie
La ronronthérapie: thérapeutiques, les chats?
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Les vertus de la zoothérapie ne sont plus à prouver, mais les chats auraient en plus un certain pouvoir de guérison grâce à leur ronronnement. La ronronthérapie, mais quessé chat?
On dit souvent que les chats ronronnent quand ils sont heureux, mais ils peuvent produire ce même grondement sourd et régulier lorsqu’ils rendent visite au vétérinaire, qu’ils sont blessés ou qu’ils mettent bas. Mais pourquoi? «C’est principalement un moyen de relaxer, de s’apaiser ou de réduire un état de stress élevé», répond Daniel Filion, consultant en comportement félin (educhateur.com) et auteur de Mon chat le psy.
Des ronrons qui soignent
Selon la chercheuse Elizabeth von Muggenthaler, de l’Institut Fauna Communications, en Caroline du Nord, le ronronnement est également une façon naturelle pour les félins de se guérir. Les chats domestiques ronronnent en effet à des fréquences basses variant entre 25 à 50 Hz, et l’exposition aux vibrations de ces fréquences pourrait contribuer, entre autres, au soulagement de la douleur, à l’augmentation de la densité osseuse et à la guérison des tendons et des muscles.
Les recherches à ce sujet se poursuivent, mais plusieurs — dont le vétérinaire français Jean-Yves Gauchet qui a écrit le livre Mon chat et moi, on se soigne! — soutiennent que les vertus thérapeutiques du ronronnement des chats pourraient être aussi efficaces chez l’humain. Ce qu’on appelle la ronronthérapie permettrait de diminuer le stress, l’anxiété et l’insomnie, mais aussi de soulager la douleur, de soigner les fractures et d’accélérer la cicatrisation des lésions.
«L’exposition à des fréquences avoisinant celles du ronronnement des chats est notamment utilisée en médecine sportive pour accélérer la guérison des fractures et des lésions tendineuses chez les athlètes. La NASA aussi l’utilise pour aider les astronautes à retrouver plus rapidement l’usage de leurs jambes après un séjour prolongé dans l’espace», précise Daniel Filion.
Les cafés à chats: de plus en plus populaires
Le chat est un animal domestique populaire, mais plusieurs ne peuvent pas s’en faire un animal de compagnie pour diverses raisons, que ce soit parce que le propriétaire de leur logement le leur interdit, qu’un membre de leur famille ou un colocataire y est allergique ou par manque de temps pour s’en occuper.
C’est pour offrir un lieu permettant à ces personnes d’interagir avec les chats et de retirer les bienfaits de la ronronthérapie que les cafés et les bars à chats (ou cat cafés) ont fait leur apparition dès la fin des années 1990 à Taïwan et au Japon. Très populaires, ils offrent aux clients la possibilité de prendre un café ou un verre tout en profitant de la présence des nombreux chats qui vivent sur place. En Amérique du Nord, c’est à Montréal que le premier café à chats a ouvert ses portes, en 2014. Aujourd’hui, on en retrouve plusieurs à Montréal, mais aussi un peu partout dans la province.
«C’est important de choisir un endroit qui a à cœur le bien-être des chats, avertit toutefois Daniel Filion. Les chats doivent par exemple être sélectionnés en fonction de leur tempérament plus social et actif, et des règlements clairs doivent être imposés aux clients, comme de ne pas les réveiller ou les nourrir.» Les chats doivent aussi avoir la possibilité de se retirer dans une autre pièce ou de se réfugier en hauteur au besoin. Puis, les employés doivent être formés en comportement félin.
Allergique? On a une autre solution pour vous!
Les poils vous transforment en grippée permanente? Vous pourriez également bénéficier des avantages de la ronronthérapie en téléchargeant une application qui reproduit le ronronnement du chat. Évidemment, l’effet calmant d’un minou lové contre soi n’y est pas, mais le son profond et régulier pourra aussi vous aider à masquer les bruits environnants.
Pour en savoir plus:
- La ronronthérapie, de Véronique Aïache, Courrier du livre, 2010.
- Mon chat et moi, on se soigne!, de Jean-Yves Gauchet, Courrier du Livre, 2015.