Psychologie
Fini la crise de la quarantaine!
Photographe : Lucila Perini | agoodson.com
Parfois, je ne me reconnais plus... et j’adore ça!
Je ne sors plus de mes gonds aussi promptement qu’avant. Je ne me prive plus d’heures de sommeil (précieuses) à peser le pour et le contre pour prendre une décision. Même que j’arrive à trancher avec une rapidité déconcertante. Qu’est-ce que ça fait du bien!
Après une crise de la quarantaine houleuse qui a débuté autour de 37 ans pour se terminer quelque part au milieu de la pandémie, je savoure un état postcrise complètement décomplexée.
Comme si enfin, à 43 ans, j’étais plus libre, plus sûre de moi, plus assumée... MOI, entièrement. Sans m’excuser. Sans m’en faire. Sans craindre de déplaire. Sans creuser sans fin ma ride du front à la moindre peccadille. Avec, en prime, un petit «je m’en fous» qui décoince et que je n’affichais pas à 23 ans. Le bonheur! Je n’aurais jamais cru, à cet âge, que j’aimerais autant ma mi-quarantaine.
«Si, pendant la crise de la quarantaine, on a fait face à tous les questionnements qui montaient, qu’on a pris des décisions et fait des changements, c’est sûr qu’après, un certain calme s’installe», explique Judith Petitpas, travailleuse sociale et auteure de Bien vivre la crise de la quarantaine.
«L’horizon se dégage. On se connaît mieux. On est plus “groundée”. On arrive à dire ce qu’on pense, même si l’on n’est pas d’accord, en assumant pleinement les conséquences. On va directement où l’on veut aller en prenant moins de détours. Les doutes se dissipent, car on sait où sont nos forces. On a un nouveau “front de bœuf” basé sur l’expérience de nos 40 ans et non plus sur l’arrogance de nos 20 ans.»
En effet, juste du point de vue professionnel, on se sent plus en contrôle. Nos expériences, nos connaissances et même nos erreurs passées (celles qu’on dit qu’on ne refera plus) nous aident à avoir confiance en nous et à nous rassurer. «Quand je me suis lancée dans les affaires, à la mi-vingtaine, ce que les autres allaient penser ou dire me paralysait, reconnaît Karen, 44 ans.
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Aujourd’hui, tout est beaucoup plus facile, plus plaisant! Je ne sens plus que j’ai quelque chose à prouver aux autres. Les décisions que je prends le sont en fonction de mes intérêts et non plus des qu’en-dira-t-on.»
L’aplomb et l’assurance, c’est en plein ce que je remarque chez les quadragénaires autour de moi. Et ça fait du bien! C’est tellement inspirant! «La certitude de ma valeur tant personnelle que professionnelle me donne des ailes, raconte Sophie, 41 ans. Je sais ce que j’aime et ce que je n’aime pas, n’en déplaise aux autres. J’ai appris à m’entourer de gens qui me font du bien et à m’éloigner de ceux qui me tiraient vers le bas, même s’ils étaient proches de moi.»
Sur le plan personnel, j’ai l’impression de m’être recentrée sur l’essentiel. «Pendant des années, on a consacré notre énergie à gérer la crise et tout ce qu’elle a chambardé dans nos vies, note Judith Petitpas. Après, on la récupère pour des projets qui nous animent. C’est pourquoi de nombreuses femmes sentent qu’elles reprennent leur erre d’aller.» Ce n’est pas idyllique en tout point, tout le temps. Bien sûr, j’ai encore des sautes d’humeur, des événements me secouent (bonjour, périménopause et les derniers soubresauts de certains questionnements!). Toutefois, les vagues sont moins intenses et moins dévastatrices.
«Comme une partie du boulot de réflexion sur ce qu’on souhaite pour notre deuxième partie de vie est faite, on est moins déstabilisée, ou on l’est moins longtemps», confirme l’auteure. Cette meilleure connaissance de soi est une force puissante. J’ai les deux pieds plantés dans ma vie. Je suis prête à aller de l’avant dans mes mille projets. Et, chaque jour, je peux affirmer: «Enfin, je me reconnais de plus en plus!»