Psychologie
Faut-il toujours être positif?
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À l’ère du positivisme absolu, on doit savoir tirer des leçons des épreuves et ne jamais sombrer dans le négativisme… Voir la vie en rose, la solution à tous les maux?
Pas nécessairement, selon Marie-Claude Élie-Morin, journaliste et scénariste, qui vient juste de publier un premier livre, sur la dictature... du bonheur! «Je ne suis pas contre le bonheur! Je m'intéresse surtout aux répercussions de la pensée actuelle, qui valorise l'optimisme à tout prix», explique-t-elle. Une problématique à laquelle elle a été confrontée quand, coup sur coup, elle a perdu son père, connu l'infertilité et vécu une rupture amoureuse.
«On croit qu'on pourra tout vaincre en demeurant positif. C'est faux. Parfois, la vie, c'est injuste. Et on y est bien mal préparé.» Que ce soit dans le domaine de la santé, du travail ou même de l'amour, l'auteure explique, à l'aide de nombreux exemples, les effets négatifs d'une vision perpétuellement rose bonbon. «Certaines personnes malades en viennent à se blâmer de ne pas être assez positives et pensent qu'elles vont mourir parce qu'elles n'ont pas la bonne attitude. C'est déplorable de les culpabiliser ainsi à un moment où elles vivent une si grande détresse.»
Pour un plus juste équilibre des choses, l'auteure encourage les lecteurs à être indulgents envers eux-mêmes et à accepter les moments difficiles quand ils surviennent. «Curieusement, le fait de se donner la permission de ne pas être bien nous permet d'en ressortir plus vite», soutient-elle.
La Dictature du bonheur, VLB, 2015, 174 p., 19,95$.