Psychologie

Euthanasie: «La manifestation la plus triste du désespoir»

Euthanasie: «La manifestation la plus triste du désespoir»

� �ditions Voix parall�les Photographe : � �ditions Voix parall�les Auteur : Coup de Pouce

Le Dr Daneault souligne qu'on a tort de croire que se sont les grands malades, ceux qui vomissent de douleurs qui demandent l'euthanasie, si on se fie à l'expérience des pays qui autorisent l'euthanasie et le suicide assisté. « Les demandes surviennent bien avant la fin de vie, parfois des mois, voire des années », souligne le Dr Daneault. Il y voit le signe d'une société individualiste et un refus de la personne d'être brisée par des souffrances intolérables. « On ne veut plus vivre sa mort. Mais passer à côté de sa mort, c'est passer à côté de sa vie. »

Des moments d'une valeur inestimable

Les derniers instants de vie ont une valeur inestimable, selon le médecin qui écrit dans Être ou ne plus être, débat sur l'euthanasie, avoir « trop vu de vie où l'inattendu survient sans avertir, où un bonheur ultime se glisse au détour d'un mot, d'un clignement d'yeux, d'un pardon, d'un dernier je t'aime pour risquer une seule fois d'empêcher ce bonheur par la provocation délibérée de la mort. Il ne faut pas oublier que la dignité et la noblesse sont aussi du coté de ceux qui souffrent sans requérir la mort.  »

Derrière cette insistance à légaliser l'euthanasie, le Dr Daneault perçoit l'illusion que l'on peut contrôler la vie. « Avant, le médecin accompagnait le patient dans sa trajectoire de vie. Mais à un moment, on a pensé qu'on pourrait déjouer la mort. Sauf qu'un médecin, il va en sauver combien? La majorité des médecins vont accompagner leurs patients, leur apprendre à accepter la mort. On a erré en pensant reculer la mort », souligne le Dr Daneault qui croit qu'on doit se tourner vers des soins palliatifs accessibles pour procurer confort et dignité aux mourants.

Pour le Dr Daneault, bien que la différence entre la sédation palliative et l'euthanasie soit mince, elle est très importante. Avec la sédation, la médecine aide à supporter la souffrance, alors que dans le cas de l'euthanasie, elle la supprime en supprimant la personne souffrante, explique-t-il en s'inquiétant des conséquences que pourraient avoir une légalisation de l'euthanasie sur le principe du consentement éclairé. Déjà, les Pays-Bas ont étendu le protocole pour l'euthanasie aux enfants. Il se demande si on ne visera pas ensuite les schizophrènes, les handicapés mentaux ou d'autres groupes de personnes vulnérables qui sont difficilement en mesure de donner leur consentement.

  

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Suggestions de lectures

Être ou ne plus être, débat sur l’euthanasie, Serge Daneault et Marcel Boisvert, Éditions voix parallèles, 2010, 160 pages.

 

Ombres et lumières sur la fin de la vie, Patrick Vinay, Médiaspaul, 2010, 80 pages.

 

 

Pour en savoir plus

Commission spéciale sur le droit de mourir dans la dignité

Le médecin, les soins appropriés et le débat sur l’euthanasie (Collège des médecins du Québec)

Pour des soins appropriés au début, tout au long et en fin de vie (Groupe de travail en éthique clinique du Collège des médecins du Québec)

 

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