Psychologie

Chirurgie esthétique: J'assume!

Chirurgie esthétique: J'assume!

  Photographe : Marie-Eve Tremblay | Colagene.com

Ma première chirurgie esthétique, je l’ai subie à 28 ans. Je souhaitais redonner fière allure à mon nez, qui me déplaisait. Je n’ai jamais regretté cette intervention, pas plus que les suivantes, toutes destinées à corriger un aspect de mon apparence qui m’irritait quotidiennement et me rendait insatisfaite de mon image.

J’ai toujours considéré que mon nez me donnait un air sévère. Si je ne souriais pas, j’avais l’air fâché. Je mettais donc beaucoup d’efforts à me montrer extravertie et de bonne humeur pour compenser.

Mon copain de l’époque, qui avait des parents d’origines libanaise et égyptienne, était culturellement très ouvert à la chirurgie. Il avait un rapport complètement décomplexé à cette pratique. 

Voyant mon inconfort vis-à-vis de mon nez, il m’a dit, un jour: «Va voir un chirurgien. Tu seras fixée sur ce que tu peux faire.» Pour lui, c’était comme aller chez le dentiste. Il ne me mettait pas de pression, mais m’ouvrait une porte sur un monde totalement inconnu.

La réaction des gens de mon entourage immédiat a cependant été tout autre. Ils ne comprenaient pas, avaient de la difficulté à mettre leurs propres craintes de coté. Comme il s’agissait d’une décision très personnelle que j’allais devoir assumer, je considérais que de m’appuyer sur les autres, d’attendre leur feu vert pour me donner le droit, c’était bafouer l’acceptation de mes propres désirs. J’ai donc choisi de me faire confiance.

Pour la psychologue Annie Aimé, c’est «d’ailleurs la meilleure chose à faire: «Peu importe notre décision, celle-ci nous appartient. Vaut mieux qu’elle ne soit pas dictée par la peur ou par toute forme de pression sociale. Nos parents ou amis, par exemple, pourraient nous influencer, nous juger ou nous faire sentir coupable. Pour nous aider à réfléchir à tout cela, on peut consulter un professionnel de la santé, tel un psychothérapeute. Mais ultimement, trancher soi-même est la seule façon d’être en paix avec son choix.»

En ce qui me concerne, mes discussions avec des experts et des personnes qui avaient déjà eu une expérience chirurgicale ont été particulièrement éclairantes. Je pense d’ailleurs qu’on devrait davantage aborder les aspects techniques de la chirurgie esthétique plutôt que de revenir constamment avec la question inutilement polarisante du «pour ou contre» quand on en parle dans les médias. Le matin de l’opération, je ne vous cacherai pas que j’étais terrifiée. Mais j’étais heureuse aussi et en paix avec ma décision.

Après une chirurgie, il y a une certaine période d’adaptation pendant laquelle on peut ressentir une forme d’anxiété ou d’agitation qui, heureusement, est de courte durée. Il faut se rappeler que les enflures et autres marques apparentes, une fois guéries, laissent place à un beau résultat, et que les chirurgies ratées ne sont qu’une infime portion de toutes les chirurgies réalisées dans le monde. Le choix du chirurgien est crucial et s’informer demeure notre responsabilité de patient. C’est vrai pour la chirurgie esthétique comme pour toute autre intervention liée à notre santé.

Une fois mon nez guéri, la réaction des gens a été très positive. On avait peur que cela me change complètement, alors que le résultat était très discret; une question de millimètres qui, pour moi, faisait toute la différence.

Certaines personnes souhaitent avoir une grosse maison, une voiture luxueuse ou je ne sais quoi. Moi, je veux améliorer mon corps. Tout ça est lié à l’égo ou à une certaine image que l’on souhaite projeter. Les technologies récentes nous donnent de nombreuses possibilités. Je pense que si l’on remet moins en question les choix matériels que les autres, c’est qu’ils sont moins menaçants. Une femme qui assume ses désirs de beauté, de jeunesse, de séduction, voire de sexualité, c’est confrontant.

Vais-je recourir de nouveau à la chirurgie esthétique? Au besoin, pourquoi pas! Cela dit, je ne suis pas accro. Ce terme, qui y est souvent associé, laisse sous-entendre que les femmes (parce qu’il s’agit d’elles le plus souvent) qui en font usage sont fragiles et vulnérables. Ce n’est pas le cas. Il est vrai que de beaux résultats peuvent faire naître une certaine gourmandise. Mais, en fin de compte, je suis d’avis qu’une vie remplie de satisfactions nous assure un équilibre sain et nous permet de nous concentrer sur l’essentiel.

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