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Administrer la mort

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iStockphoto.com Photographe : iStockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

Dans son mémoire présenté à la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité, David J. Roy souligne que le principal défi est de transformer notre façon de soigner les mourants et de soulager la souffrance et non de légaliser l’euthanasie, « un acte qui pourrait trop facilement se substituer aux compétences de la médecine et des soins palliatifs, à la compassion et au soutien de la communauté ». À l’euthanasie, il préfère une humanisation des soins et réclament pour les médecins et les infirmières une meilleure formation sur la maîtrise de la douleur et de l’angoisse qui affligent les mourants.

Après trente ans à fréquenter les hôpitaux, David J. Roy en vient à la conclusion que mourir dans la dignité c’est mourir sans cette douleur qui obnubile la conscience. Une douleur qu’on peut apaiser par la médication ou la sédation palliative. Même si cette dernière pourrait abréger la vie de quelques heures. « Je ne crois pas qu’on doive prolonger la vie au prix d’une douleur qui réduit l’esprit à un trou noir et sépare le patient de sa famille. Quand la douleur domine tout, le patient est incapable de réfléchir, de porter attention aux gens qui l’entourent, d’exprimer ses pensées à sa famille, l’administration de médicament est une façon de lui donner la paix. »

L’euthanasie ne devrait pas être légalisée

David J. Roy s’inquiète des possibles dérives que pourraient entraîner la légalisation de l’euthanasie. Les Pays-Bas, où l’euthanasie est légalisée depuis 2002, la pratique a déjà été étendue aux enfants et aux personnes inaptes, mentionne-t-il en s’interrogeant sur les prochaines étapes.

L’éthicien croit important de maintenir la distinction clinique, éthique et légale entre l’euthanasie, l’abstention de traitement et la cessation des traitements de fin de vie. Mais propose tout de même de modifier le Code criminel du Canada pour que les médecins n’aient plus peur d'arrêter les soins médicaux de prolongement de vie et l'acharnement thérapeutique.

« Le droit à la mort dans la dignité est déjà une pratique courante dans les hôpitaux où les médecins mettent fin régulièrement à des traitements qu’ils jugent injustifiés en s’appuyant sur des principes éthiques reconnus. On n’a donc pas besoin de légaliser un geste qui va à l’encontre du serment des médecins », conclut-il.

  

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Suggestions de lectures

Être ou ne plus être, débat sur l’euthanasie, Serge Daneault et Marcel Boisvert, Éditions voix parallèles, 2010, 160 pages.

 

Ombres et lumières sur la fin de la vie, Patrick Vinay, Médiaspaul, 2010, 80 pages.

 

 

Pour en savoir plus

Commission spéciale sur le droit de mourir dans la dignité

Le médecin, les soins appropriés et le débat sur l’euthanasie (Collège des médecins du Québec)

Pour des soins appropriés au début, tout au long et en fin de vie (Groupe de travail en éthique clinique du Collège des médecins du Québec)

 

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