Psychologie
5 conseils pour se débarrasser d'un complexe
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Gros bras, bedon mou, jambes trop maigres… Des conseils pour surmonter nos complexes et vivre plus librement.
Est-on complexée? Pour Stéphanie Léonard, psychologue spécialisée dans le traitement des troubles de l'alimentation et des comportements alimentaires, un complexe se définit par le fait d'accorder une importance démesurée à une partie de soi qu'on n'aime pas, ce qui affecte négativement notre perception de nousmême et notre bien-être.
Un sondage mené aux États-Unis, en Europe et en Asie en 2014 par la compagnie Unilever a révélé que 90% des répondantes n'aimaient pas leur physique. Ce résultat n'étonne guère Stéphanie Léonard. Développer un complexe est facile, trop facile. «Parce que le modèle proposé est irréaliste, explique la spécialiste. On le sait intellectuellement, mais, marketing oblige, on est souvent prise émotionnellement par ce message. Parce que la beauté n'est pas qu'une question d'apparence. Elle est associée à la réussite, à la performance, au contrôle de soi.»
Pour y arriver, un pas à la fois
1. «Il faut d'abord prendre conscience qu'on a un complexe, dit la psychologue. Un complexe nous empêchera de faire certaines choses ou les rendra très difficiles.» Comme s'empêcher d'aller à la piscine, éviter l'intimité ou trouver mille stratégies pour camoufler la partie de notre corps qu'on n'aime pas.
2. Démystifier ce à quoi on se compare. «On a un gros nez? Par rapport à qui? On est grosse? Comparée à quel modèle? Notre choix de modèle est-il vraiment réaliste? demande Stéphanie Léonard. Célébrer le fait qu'on ne ressemble à personne d'autre, qu'on est unique et belle à notre façon, c'est un processus qui peut prendre du temps.»
3. Diminuer l'importance qu'on accorde à l'apparence. «L'idée n'est pas d'accorder zéro importance à son apparence, mais de viser un équilibre et de valoriser d'autres aspects de soi», insiste la psychologue. L'écoute, le sens de l'humour, l'intelligence vive, l'empathie... Autant de qualités qui nous façonnent de belle manière.
4. Cesser de focaliser sur ce qu'on n'aime pas et regarder l'ensemble de l'oeuvre. Et réaliser que c'est ainsi que les gens nous voient. «Quand on a un bouton, on croit que tout le monde ne voit que ça, dit la spécialiste. C'est faux. Les gens nous perçoivent généralement sous un bien meilleur jour que nous-mêmes.»
5. Dans certains cas, on devra faire un deuil: nos seins ne sont plus ceux de nos 20 ans et, oui, on a hérité des oreilles très notables de notre père. La chirurgie peut-elle nous sauver la vie? Parfois, ça peut aider à restaurer un peu de notre confiance. «Mais la plupart du temps, les attentes sont tellement irréalistes que ça ne marche pas, commente Stéphanie Léonard. La chirurgie ne change rien à notre inconfort. Le mieux est vraiment l'acceptation de soi, même si ce n'est pas facile. Mais ça vaut le coup.»
Un livre pour s'aider: Je gère mes complexes et mes déprimes, par Christophe André, Muzo, Points, 2010, 217 p., 15,95$.