Psychologie
4 astuces pour faire le deuil d’un rêve
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Chérir ardemment un rêve de carrière, de famille ou de voyage, puis réaliser qu’il ne deviendra jamais réalité, quelle tristesse! Des conseils pour surmonter ce deuil.
On nous répète sans cesse qu'il faut viser haut, toucher les étoiles, que rien n'est impossible. Il existe des centaines de livres sur l'importance de réaliser ses rêves, des milliers d'articles sur la façon d'y parvenir. Mais à peu près rien sur les rêves dont on doit faire le deuil, soit par obligation, soit, tout simplement, parce que c'est dans notre intérêt. «Il y a une pression sociale énorme à réaliser ses rêves, admet la psychologue Josée Jacques. Et quand on n'y parvient pas, c'est souvent perçu comme un échec.» Si on souhaite faire un peu de ménage dans nos rêves, il faut d'abord se demander à quoi ils répondent. À un désir réel? À des normes sociales? Aux projections que d'autres avaient pour nous? Mais, peu importe la raison, mettre une croix sur un rêve n'est jamais facile. Celui d'avoir un enfant, parce qu'on est infertile ou parce qu'on n'a pas rencontré la bonne personne. Celui d'être l'artiste qu'on aurait souhaité être, tout simplement parce que la vie nous a amenée ailleurs...
Pour y arriver, un pas à la fois
1. «On doit d'abord reconnaître que notre rêve ne se réalisera pas, dit la spécialiste, qui s'intéresse depuis plusieurs années au deuil et qui a d'ailleurs écrit Les Saisons du deuil (Quebecor, 2010). Pour la psychologue, il existe un parallèle entre le deuil d'une personne aimée et celui d'un rêve longtemps chéri. «Ce n'est pas la même chose, mais le processus pour y arriver est sensiblement le même.»
2. Accueillir les émotions qui découleront de ce deuil. «Une fois qu'on a pris conscience que notre rêve ne se concrétisera pas, on passera sans doute par toute une gamme d'émotions: colère, déception, culpabilité, etc. C'est tout à fait normal et légitime, insiste la spécialiste. Il faut se donner du temps pour vivre ces émotions, sans toutefois les entretenir indéfiniment. Si c'est trop difficile, on n'hésite pas à aller chercher de l'aide.»
3. Faire le bilan et, peut-être, tirer des leçons. On rêvait d'avoir notre propre entreprise, mais voilà qu'à 50 ans, on n'y est toujours pas parvenue. Le voulait-on vraiment? Est-ce que notre père, entrepreneur, ne nous a pas légué un rêve qui n'était pas le nôtre? Analyser les raisons pour lesquelles notre rêve ne s'est pas concrétisé nous aidera à progresser. Et on n'oublie pas non plus tout ce qu'on a accompli jusqu'à présent. «L'être humain a tendance à focaliser sur ce qu'il considère comme un échec, en oubliant tout ce qu'il a réalisé», rappelle Josée Jacques.
4. Faire naître de nouveaux rêves en se recentrant sur le présent et en visant l'avenir. Comment? «En se définissant de nouveaux rêves après avoir établi ce qui est vraiment important pour nous», dit la psychologue. On peut aussi se rapprocher de notre rêve ultime par des gestes plus petits. Exemple: impossible de partir un an pour faire le tour du monde? On retirera tout de même beaucoup de satisfaction en s'organisant pour voyager un peu plus souvent, en choisissant d'autres destinations.
Un livre pour s'aider:
Réveillez vos désirs, par Michel Lejoyeux, Plon, 2014, 272 p., 34,95$.
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