Psychologie
31 jours pour changer sa vie
Faire une minute d'exercice
J'ai reçu un diagnostic d'arthrose en novembre dernier. Mon médecin m'a donné une charte avec des exercices à faire pour renforcer mon dos. Je l'ai fait agrandir et je l'ai accrochée dans mon atelier, là où je fais de la couture, de la peinture sur bois... mais jamais d'exercice. Ce n'est pas par manque de temps, je suis retraitée. Chaque fois que je regardais la charte, je me sentais coupable. Quand j'ai accepté de relever ce défi, je riais parce que je me disais qu'une minute, ce n'est rien. Mais accomplir une tâche quotidiennement, c'est quelque chose! Comme je suis plus d'attaque le matin, identifier le bon moment de la journée a été un moyen d'y arriver. Quant à la minute, c'est un bon déclencheur!
Ce que j'y ai gagné: depuis que je fais de l'exercice, aucune douleur!
Lise Cloutier, 60 ans, adjointe administrative
Lire le journal
Je travaille de nombreuses heures à la pige et je passe de longues périodes sans lire. Je suis plutôt débranchée de l'actualité et, dans un 5 à 7, par exemple, je serais bien embêtée de donner mon opinion sur un tas de sujets... Pour le défi, j'ai décidé de me rendre dans un café sympathique et de prendre cet instant pour moi. L'intention était noble: m'informer le matin avant de commencer ma journée. Après, je suis dans le feu de l'action et je n'arrive plus à rester en place. Voilà pour la théorie... En pratique, je l'ai fait les premiers jours, et mon naturel est vite revenu: des horaires de fou et pas le temps le matin, ni pour le journal ni même pour la télé. M'informer sur Internet? Je n'y ai jamais pensé!
Ce que j'y ai gagné: j'ai pris conscience que je pourrais mieux gérer mes priorités.
Isabelle-Eugénie Lafortune, 32 ans, accessoiriste
Sourire à un inconnu
Je croyais avoir choisi le défi le plus simple de la liste, mais j'ai appris que, quand tu es en SPM, malade ou triste, ce n'est pas évident de sourire! Il y a a des jours où j'ai refusé, d'autres où j'ai carrément oublié! Dans la rue, c'est difficile. Tout le monde est dans sa bulle: les iPods, les portables, les gens pressés, ceux qui marchent en regardant le sol... C'est ironique d'avoir à rechercher le contact humain en pleine foule! J'ai aussi vu à quel point je pouvais parfois avoir l'air bête en entrant dans un commerce. Mais j'ai appris que s'obliger quand on n'a pas le goût, ça rapporte. Tu donnes un sourire et l'autre s'allume. Tu vois la transformation. Au départ, c'est un défi où tu donnes. Mais au final, c'est un défi où tu reçois.
Ce que j'y ai gagné: le pouvoir de changer mon état d'esprit. Quand ça va mal, sourire demande un effort, mais ça chasse la mauvaise humeur.
Christine, 41 ans, réalisatrice
Arrêter de bougonner
C'est un trait tellement marqué de ma personnalité que j'ai cru que ce serait facile de le régler. J'ai découvert que bougonner est ancré en moi. Mes amis ont dû intervenir parce que, 80 % du temps, je chiale sans m'en rendre compte. C'est ma façon d'aborder la vie qui est négative: je vois des problèmes partout, tout le temps! Bref, ce défi s'est vite transformé en prise de conscience majeure et je me suis soudain sentie en pleine thérapie publique! Je veux changer, mais c'est difficile d'enrayer en 31 jours un trait de caractère que j'alimente depuis toute une vie! Je ne crois pas que ce genre de défi puisse venir à bout d'un comportement dont les racines sont si profondes.
Ce que j'y ai gagné: une belle prise de conscience!
Sasha, 39 ans, régisseure
Faire l'amour
Ma fille a eu un an en mai. Depuis sa naissance, la fatigue constante n'aidant en rien la libido, notre vie intime est passée au second plan. Au moment d'entreprendre ce défi, je gérais de surcroît un retour au travail, plus la garderie et la nouvelle routine. Mais on s'est lancés... avec un résultat de 70 %! Premier constat: se rapprocher, ça fait du bien. Ça m'a redonné envie d'être jolie, et je me sens plus sexy. On a profité des moments où la petite dormait. Mais on n'a jamais forcé la note: on voulait recréer la magie, et non l'anéantir. Parfois, ce fut un collé-collé, parfois aussi, nous avons failli à la tâche, mais l'exercice a fait en sorte qu'on pense à l'amour tous les jours, qu'on le fasse ou pas. Comparé aux mois passés à apprivoiser notre vie de parents, c'est toute une différence!
Ce que j'y ai gagné: j'ai retrouvé une vie sexuelle saine et appris à ne pas reléguer cette dimension de notre vie aux oubliettes parce qu'on est parents.
Denise, 36 ans, webmestre
Dire «je t'aime» ou «je t'apprécie»
J'ai fait un burn-out l'an dernier, et ce défi arrivait à un moment où j'avais besoin de douceur et de plaisir dans ma vie. Je me suis dit qu'en donner, c'était le meilleur moyen d'en recevoir. Grosse surprise: les gens me demandaient pourquoi je leur disais ça! Ils se demandaient si j'allais mal, si c'était dans le cadre d'une thérapie. Les gens trouvent ça louche si tu leur dis, sans raison précise, que tu les aimes. C'est fascinant. J'ai peu reçu en retour, et ça m'a rappelé qu'il faut savoir donner sans attentes. Dire aux autres que je les apprécie fait partie de moi. J'avais juste oublié de le faire depuis trop longtemps. Je poursuis, c'est certain.
Ce que j'y ai gagné: de renouer avec qui je suis, fondamentalement.
Josée Gélinas, 42 ans, coordonnatrice
Étudier l'italien
J'ai une passion pour les langues. J'ai même déjà appris un peu de mandarin et je voulais depuis longtemps me mettre à l'italien. Mais on ne prend jamais le temps. Pour relever ce défi, mon plan de match était d'ouvrir mon cahier d'apprentissage dans le train, chaque matin. C'est le moment de la journée où je suis le plus réceptive. Mais, comme je tenais à prononcer les mots, c'est plutôt avant de me coucher que j'ai ouvert, 29 fois ce dernier mois, L'Italien pour les nuls (First). Le défi, c'est d'ouvrir le cahier. Après un mois, je pourrais me débrouiller à Rome, demander mon chemin, comprendre ma gauche de ma droite, lire un menu, bref je connais les mots d'usage des touristes et je peux les mettre en contexte. Et je n'ai pas envie de lâcher!
Ce que j'y ai gagné: ça a ravivé mon désir d'apprendre et de faire quelque chose pour moi. Je veux garder ça dans ma vie.
Louise Faucher, 50 ans, responsable cuisine, Coup de pouce
Pour lire la suite de cet article, consultez le numéro d'octobre de Coup de pouce
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