Couple
Reprendre avec son ex, est-ce possible?
Les conditions propices
Selon les experts, les conditions gagnantes d'une reprise de la relation sont l'évolution personnelle, la maturation et l'expérience acquise par les ex-conjoints durant la séparation. En fait, l'impression qui se dégage lorsqu'on examine un retour ensemble réussi est celle d'une interruption bénéfique, comme si le recul avait été nécessaire pour régler le bobo ou écarter l'obstacle qui empêchait la relation de se réaliser pleinement. Typiquement, dans bien des cas, les conjoints disent (après coup, évidemment) avoir toujours eu le sentiment qu'ils aimaient encore l'autre. «Si la première union, explique le psychologue Michel Huard, est basée sur une forte compatibilité et si des liens fondamentaux ont été tissés malgré des caractéristiques différentes, il y a de fortes chances que les ex-séparés reprennent avec succès la vie commune.»
«La première relation, commente Pauline St-Jacques-Levac, psychologue familiale, est souvent issue d'un coup de foudre, mais la passion ne résiste pas au quotidien. Les conjoints ne connaissent pas encore le prix de la relation et, parfois, les valeurs fondamentales ne s'installent que dans une seconde union. Certains ex-conjoints, ajoute la psychologue, se rendent compte qu'ils reproduisent les conflits qu'ils ont vécus ensemble dans leurs autres relations. Il ne faut pas se mentir, on ne change pas si facilement et il faut être conscient de ses limites et de ses responsabilités.»
«D'anciens amoureux, commente Michel Huard, peuvent se redécouvrir après avoir pris de l'expérience ailleurs et se convenir à nouveau. Ils retombent en amour avec une personne qui a inévitablement grandi, appris, et le sentiment amoureux est peut-être moins passionné, mais beaucoup plus mature.»
Pour réussir cette seconde vie à deux
1. On doit reprendre par amour. De mauvaises raisons de reprendre: le faire faute de mieux, par insécurité, par peur de la solitude, dans l'intérêt des enfants ou par sentiment de culpabilité face à l'autre.
2. L'engagement doit être mutuel.
3. S'accepter tels qu'on est. «Il est important de dire clairement à l'autre ce qu'on est devenu pour ne pas répéter les erreurs d'autrefois», prévient Pauline St-Jacques-Levac. Si, malgré notre bonne volonté, on ne parvient pas à surmonter seuls nos difficultés conjugales, on peut faire le tour de la question avec un psychologue ou un psychothérapeute conjugal.
4. Être prête à pardonner. Le ressentiment non digéré qu'on lance au visage de l'autre à la première dispute est un puissant facteur d'échec.
5. S'accorder du temps avant de reprendre la vie commune. «Une période de fréquentation est nécessaire pour se protéger d'un deuxième échec, affirme Michel Huard. Les ex-conjoints ne doivent pas aller trop vite. Il est important de réapprendre l'autre et, surtout, sur d'autres bases.
Et si c'était de nouveau l'échec?
Vivre un deuxième échec amoureux avec le même partenaire se révèle souvent difficile. «Cela vient intensifier nos sentiments d'impuissance et de dévalorisation», souligne la psychothérapeute conjugale et familiale Sheryl Gaudet. Mais c'est notre marmaille qui risque le plus d'écoper: le rêve de voir ses parents vivre sous le même toit s'envole pour de bon. Les enfants ressentent, par conséquent, un plus grand sentiment d'insécurité. Il est également possible que nos proches soient moins empathiques à notre cause et on risque d'entendre des remarques du genre: «Je te l'avais bien dit!» «Les enfants, la famille et les amis, commente le psychologue Michel Huard, ont bien sûr besoin d'une période d'adaptation, mais finalement, ils réagissent à ce qu'on leur communique, que ce soit de l'enthousiasme ou de l'inquiétude.»