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On s'est mariés tous les 4!

On s'est mariés tous les 4!

Auteur : Coup de Pouce

Annie Moulin, Française d'origine, est tombée en amour avec le Québec… et avec Sylvain Boisvert! Cinq ans de vie en concubinage et deux garçons plus tard, ils se mariaient. Ils voulaient un mariage tout simple et pas pompeux pour deux sous qui, justement, ne coûterait pas beaucoup de sous! Leur volonté: impliquer leurs invités d'honneur, leurs fils Baptiste et Simon, qui avaient alors trois et quatre ans. Récit d'un mariage sympathique et convivial, à leur image.

Cela faisait longtemps que Sylvain m'en parlait
«Pour ma part, je n'en voyais pas l'urgence, je trouvais qu'on était bien comme ça. Le 1er janvier 1998, Sylvain est revenu à la charge. Cette fois-ci, ça y était! Ce serait le 5 juin. J'avais maintenant envie de marquer notre union devant tout le monde. Et nous pensions que c'était préférable, pour nos enfants, de légaliser notre situation.»

Nous ne voulions pas d'une fête conventionnelle, solennelle et austère
«Sylvain, au début, souhaitait garder ça intime, avec une cérémonie au Palais de justice, sans réception. Comme je tenais quand même à célébrer avec nos proches même si nous ne voulions pas investir une tonne d'argent, nous avons donc organisé un souper communautaire dans un café du quartier, avec des jeux et de la danse. On a tout fait, tout organisé de A à Z.»

Mon Joe, ma lurette, au Palais de justice…
«Les seuls convives étaient mes beaux-parents, nos témoins et les enfants, puisque ma famille vit en France. La cérémonie a été jonchée de péripéties. D'abord, nous avions ajusté la caméra à la hauteur des invités. Or, en arrivant, le procureur nous a dit: «Levez-vous!» Constatant que nous aurions la tête coupée sur la vidéo, nous avons été pris d'un fou rire qui n'a plus cessé! Les enfants faisaient tout un bazar dans les rideaux et couraient partout. Et pendant toute la cérémonie, on entendait les paroles de la chanson que nous avions choisie, Mon Joe, ma lurette: «Faut changer de maîtresse, mon Joe…» Si cette chanson nous rappelait ma découverte du Québec et de notre amour, il fallait voir la tête du procureur! À la sortie du Palais de justice, Sylvain s'est écrié: «Je voudrais qu'on soit 300!» Heureusement, j'avais insisté pour qu'on invite les amis pour une petite fête, qui a finalement réuni 50 personnes au café communautaire.»Des jeux pour casser la glace
«Comme nous avions invité des gens de milieux différents et que la plupart ne se connaissaient pas, nous avons donc inventé des jeux pour faciliter les discussions et créer de l'ambiance. Chacun recevait à l'entrée une moitié de carte et devait retrouver celui ou celle qui détenait l'autre moitié. Une fois la carte reconstituée, nos invités devaient se livrer à des petits jeux rigolos. Par exemple, imiter le chant du coq, entonner une chanson de Piaf et d'autres trucs plus farfelus comme aller chercher un pot d'olives ou identifier toutes les personnes portant des lunettes! On s'est laissés aller à notre folie en préparant tout ça! Ma belle-famille a improvisé une chorale en adaptant les paroles d'une chanson, une amie avait apporté des disques, on a joué de l'accordéon, on a dansé.»

La danse des faux billets
«Comme une personne de notre entourage tenait à ce qu'on respecte cette tradition de la danse où on épingle des dollars aux vêtements des mariés, elle a conçu des faux billets à notre effigie! Nous ne voulions pas que nos invités déboursent le moindre sou, outre leur contribution au repas. Ils nous ont dit qu'ils ne s'étaient jamais tant amusés à un mariage!»

Nous avons demandé à chacun d'apporter un plat
«Nous fiant au hasard, nous avons eu le plus beau et le plus varié des buffets! Si les invités n'avaient apporté que des desserts, ça aurait été un buffet de desserts, voilà tout! Ce concept convivial nous plaisait. J'aime la fête mais pas l'idée d'avoir toujours la tête dans les fourneaux, comme j'ai vu tant vu ma mère le faire! L'important est de se retrouver en toute complicité et de partager de bons moments. Quand je veux déguster un repas fin, je vais au restaurant! De notre côté, nous avions acheté le mousseux pour le cocktail et le vin pour le repas.»

J'ai fabriqué ma robe… et tout le reste!
«J'ai d'abord confectionné une robe blanche inspirée de celles que je porte habituellement. Sylvain trouvait que j'avais l'air d'un sac de patates! J'en ai donc refait une autre, que j'ai assortie à une couronne de tulle qui entourait mes cheveux coiffés en tresses françaises. Le matin même, je me suis bricolé un bouquet avec des marguerites que suis allée cueillir. Sylvain était vêtu sobrement, mais sans smoking et tout le falbala. Nous avions choisi des joncs tout simples. Enfin, j'ai moi-même conçu les invitations en incluant des dessins humoristiques. Aucune n'était pareille!»

«Cela fait maintenant cinq ans que nous sommes mariés et ça demeure un beau moment, riche en émotions de toutes sortes! Les enfants se remémorent souvent toute la magie qui imprégnait cette belle fête toute simple!»

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