Couple
L'amour sur Internet: conseils d'amies
Malgré certains préjugés tenaces (les gens qui y font appel sont soit des cas désespérés, soit des pervers), les sites de rencontres sont de plus en plus populaires: 7 millions de Canadiens les visitent au moins une fois par mois. On en compterait aujourd'hui plus de deux millions à travers le monde! Ça se comprend: il y a de plus en plus de célibataires, et beaucoup ne savent plus que faire pour dénicher la perle rare. Quand on a épuisé tous les recours traditionnels (bars, activités sociales, amis d'amis, etc.), les sites de rencontres apparaissent comme une nouvelle avenue. À juste titre, d'ailleurs, car, si on y trouve en effet des coureurs de jupons et des raseurs (comme dans la vraie vie!), la plupart des abonnés sont simplement des gens qui cherchent à rencontrer quelqu'un. Cela dit, la démarche n'est pas toujours facile, et il est bon de savoir à quoi s'attendre et comment se préparer avant d'y plonger. Nous avons demandé à huit femmes qui en ont fait l'expérience de nous donner leurs meilleurs conseils.
Notre panel
Elles y sont inscrites:Catherine, 30 ans. Sur Réseau Contact depuis 6 mois.
Brigitte, 35 ans. Sur Réseau Contact depuis 1 an.
Judith, 43 ans. Sur Québec-Rencontres depuis environ 1 mois.
Carole, 52 ans. Clavarde sur Web connexion et Compagnie.com depuis bientôt 2 ans.
Elles y ont trouvé l'amour: Marilou, 25 ans. En couple depuis 6 mois.
Véronique, 28 ans. En couple depuis un peu plus de 1 an.
Julie, 32 ans. En couple depuis 6 mois.
Marie-Claude, 32 ans. En couple depuis 8 mois.
1re étape: on se lance
On se crée d'abord un profil. Notre objectif: ressortir du lot. «À peine un profil sur 15 se démarque, estime Catherine. C'est fascinant, le nombre de gars qui affectionnent "le bon vin, un bon film et les soupers entre amis"!»
On choisit soigneusement notre pseudonyme. «Sans être quétaine, il doit être suffisamment original pour attirer l'attention», dit Marilou. On peut en choisir un qui illustre une qualité ou un de nos intérêts (Grande voyageuse), mais on oublie les Cocotte_213, qui nous font passer pour un numéro ainsi que les pseudos à connotation sexuelle (Sexrider et autres), à moins, bien sûr, d'être à la recherche d'une aventure d'un soir.
... et notre photo. Ça nous gêne? «Se présenter dans ces sites sans mettre de photo, c'est pratiquement inutile», croit Marie-Claude. On choisit une photo où on apparaît clairement, naturelle et souriante. Ou encore, on se montre en train de pratiquer une de nos activités préférées, ce qui en dira plus à notre sujet. L'important: se montrer sous son meilleur jour, tout en restant fidèle à soi-même.
On rédige notre fiche. Faut-il en dire beaucoup ou le moins possible? Nos conseillères sont partagées. Certaines sont d'avis qu'en détaillant clairement nos intérêts et notre style de vie on a de meilleures chances d'attirer ceux qui sont compatibles avec nous. D'autres préfèrent donner quelques grandes lignes et préciser leurs affinités lors de conversations ultérieures. C'est le cas de Julie: «Pour moi, l'idée n'était pas de me reproduire virtuellement, mais de dire en trois lignes ce que je cherchais. N'empêche qu'au fur et à mesure des messages reçus, j'ai dû rectifier le tir et apporter des précisions.» Quelques conseils de base:
On évite de s'en tenir aux banalités. Dire qu'on aime le bon vin, ça n'en dit pas beaucoup sur nous. Il faut donner une idée de notre personnalité, même si on s'en tient aux grandes lignes.
Si la rédaction n'est pas notre fort, on peut demander l'aide d'une amie douée pour la plume. «J'ai fait une liste de ce que je voulais dire, et une copine m'a aidée pour l'écriture», dit Marilou.
On reste le plus honnête possible. On n'est pas obligée de tout dire, mais rien ne sert de se prétendre sportive si on est sédentaire. Si on préfère ne pas révéler d'emblée un fait important (on a trois enfants, on souffre d'un handicap), il faudra quand même en informer l'autre avant de se rendre à un rendez-vous avec lui.2e étape: on échange nos premiers messages
Au dire de plusieurs interviewées, il faudra affronter bien des montagnes russes, des blessures à l'ego et investir un temps fou avant d'en venir aux premiers rendez-vous. «Il ne faut pas penser que ça va être plus facile ou plus rapide que dans la vraie vie, prévient Brigitte. C'est simplement une autre façon de procéder.»
On prévoit beaucoup de temps. Au début, on peut être prise au dépourvu par l'ampleur de la tâche. «Ce fut un choc, raconte Marie-Claude. En deux semaines, j'ai reçu une bonne centaine de messages!» Les lire, regarder les profils de chacun et répondre à tout ce beau monde peut prendre un temps fou. «Tu y passes au moins une heure chaque soir et tu consultes très souvent tes messages durant la journée. Tu deviens vite accro!» lance Catherine.
On garde la tête froide. Recevoir des dizaines de messages d'hommes qui nous trouvent formidable, ça fait du bien! «Tu reçois beaucoup de compliments, ça flatte ton ego, dit Marie-Claude. Lorsque ça fait longtemps que tu n'as pas flirté, c'est une façon douce de se réapproprier la chose.» Il faut toutefois apprendre à relativiser cet afflux de louanges. «Au début, dès que j'avais une réponse, je m'imaginais qu'il s'agissait de la bonne personne», dit Carole. Or, même si quelqu'un apprécie notre profil, il ne nous connaît pas pour autant. Attention de ne pas croire trop vite au Prince Charmant!
On se blinde contre le manque de courtoisie. «T'es grosse de où?» s'est déjà fait demander Brigitte, qui avait admis sur sa fiche avoir quelques kilos en trop. «C'est facile d'être effronté ou irrespectueux sous le couvert de l'anonymat. Pour endurer cela, il faut être faite forte et ne pas être dépressive ou manquer d'estime de soi», estime Carole. Et il y a ceux qui disparaissent dans la brume! «Tu corresponds, ça va bien. Puis, à un moment donné, pouf! plus de nouvelles. Le gars disparaît sans explications. Ça fait mal!» avoue Catherine, qui a choisi de prêcher par l'exemple. «Maintenant, je réponds toujours, ne serait-ce qu'un petit mot: "Désolée, tu n'es pas la personne que je recherche. Merci tout de même pour ta lettre et bonne chance!"»
On garde notre fiche bien visible. «Après deux semaines, tu reçois considérablement moins de messages puisque les moteurs de recherche privilégient les nouvelles inscriptions», explique Marie-Claude. Brigitte suggère d'accroître sa visibilité en laissant le plus de traces possible: «On peut s'exprimer dans les forums et aller voir des fiches. Il ne faut pas hésiter à modifier légèrement mais régulièrement notre profil de façon que le moteur de recherche le fasse circuler.»
On prend une pause, au besoin. Si on en a ras le pompon, rien n'empêche de se débrancher pendant quelques semaines, comme l'a fait Marie-Claude à deux reprises, histoire de reprendre du poil de la bête. On en profite pour requinquer notre estime de soi en pratiquant des activités qu'on aime et en voyant nos amis et proches. On prend aussi du recul face à notre démarche, en mettant l'accent sur ce qu'on veut et ce qu'on ne veut pas.3e étape: ça semble cliquer
On a des papillons quand on aperçoit son pseudonyme? Il nous répond rapidement et avec enthousiasme? Ça s'annonce bien! Mais attention: on risque plus que jamais de se retrouver le coeur dans les montagnes russes si on ne garde pas la tête froide.
On débusque les mal-intentionnés. Comme dans la vraie vie, il y a sur Internet des gens qui cherchent des aventures d'un soir, qui ne sont pas prêts à s'embarquer dans une relation sérieuse ou qui jouent à redorer leur ego en se prouvant qu'ils sont toujours capables de séduire. Des cas qu'on voudrait bien identifier avant de tomber dans leurs filets. Comment?
«On peut vérifier certains indices, dit Marie-Claude. Par exemple, les gars qui disaient à la fois chercher l'amour, l'amitié, la sexualité. Ça m'apparaissait louche, comme s'ils ne voulaient pas avouer clairement ce qu'ils cherchaient vraiment. Comme le gars qui te demande dès les premiers contacts de lui envoyer une autre photo plain-pied de toi. Ou encore, s'il dit chercher l'amour et qu'il n'est célibataire que depuis deux semaines, ce n'est pas sérieux.»
Si on a des doutes, on peut poser des questions plus profondes. Le sérieux des réponses peut être révélateur de celui qui les écrit.
Le téléphone permet de détecter beaucoup de choses dans la voix, dit Carole. «Même chose en clavardant: on peut douter de la spontanéité de quelqu'un qui met trois minutes à écrire trois mots.»
N'empêche, «c'est pratiquement impossible de détecter les menteurs par leur fiche, prévient Carole. Je commence à pouvoir détecter les amers et les manipulateurs - ceux qui insistent beaucoup - au fil des échanges, mais il n'y a pas de recette magique. L'expérience joue pour beaucoup.» Toutes insistent: on se fie à notre instinct, notre meilleur allié!
On y va mollo sur les confidences. «Comme on n'est pas obligée de se protéger et de se censurer autant qu'en personne, on dirait que, sur Internet, on ne dit pas les mêmes choses», constate Judith. Contrairement à une discussion en tête-à-tête où l'on réoriente constamment notre discours en fonction de la réponse et des mimiques de notre interlocuteur. Résultat: on atteint très rapidement des sommets d'intimité avec de purs étrangers. Si la relation tourne court, on pourra se sentir mal à l'aise à l'idée que quelqu'un possède par écrit nos pensées les plus profondes...
On garder la tête froide, plus que jamais! Cette intimité qui grandit devient vite une machine à fantasmer. Difficile de rester réaliste alors qu'on jurerait correspondre avec le Prince Charmant. «Il faut rester ouverte et positive sans s'emballer, recommande Véronique. Je demandais souvent à une amie qui vivait, elle aussi, l'aventure des sites de rencontres: "Que penses-tu de lui?" et souvent, elle m'ouvrait les yeux sur ce que je ne pouvais voir.» Marie-Claude, elle, limitait ses espoirs à la prochaine étape. «Plutôt que de me dire "J'espère que c'est l'homme de ma vie", je me disais "J'espère qu'il va me répondre", se souvient-elle. Ça aide à garder les pieds sur terre et ça fait moins mal quand ça ne se réalise pas.»
On passe au réel sans trop attendre. Rien ne remplace une rencontre en chair et en os pour vérifier si oui ou non, ça clique avec quelqu'un. C'est pourquoi il vaut mieux ne faut pas attendre trop longtemps (une semaine à 10 jours max, selon la plupart de nos conseillères) avant de fixer le premier rendez-vous, question de ne pas continuer à s'enflammer pour rien.4e étape: la première rencontre
Toutes s'entendent pour dire que cette étape est très stressante! «Avant et pendant le rendez-vous, on reste accrochée à la question: vais-je plaire? Ce n'est pas facile», confesse Judith.
On choisit un endroit propice.
Carole suggère de commencer par aller prendre un café: «Comme ça, c'est moins long si ça ne fonctionne pas.» On privilégie les endroits calmes, question de s'entendre parler, et pas trop sombres [histoire de voir à qui on a affaire].
On choisit le bon type de rencontre. Si certaines ont un faible pour la formule 5 à 7, Catherine et Julie, elles, évitent l'alcool. «Ça brouille les cartes», constate la première. On peut aussi opter pour une sortie où on fait quelque chose ensemble. Marie-Claude avait suggéré à celui qui est devenu son chum d'aller magasiner leurs cadeaux de Noël ensemble. «Ça donne instantanément de bons sujets de conversation et ça permet aussi de voir la personne évoluer à l'intérieur d'actions concrètes. C'est une bonne façon d'en savoir plus sur elle», explique-t-elle.
On pare aux moments creux. Grâce aux échanges qui ont précédé le rendez-vous, les sujets de conversation ne devraient pas manquer. Mais il peut arriver que la nervosité transforme le plus volubile des hommes en acteur de films muets. Catherine a une formule-choc pour les cas du genre: «T'es gêné, ou tu trouves ça plate?» «D'habitude, ça brise la glace!» sourit-elle. Devant une ambiance glaciale, Brigitte, elle, pose des questions: «Les gens aiment tellement parler d'eux et moi, je suis curieuse et j'aime les écouter.»
Quand ça ne clique pas... Comment dire à Hector qu'on ne veut pas le revoir? On jauge. Si Brigitte a pris le pari de régler la question à la fin de la soirée, Marilou, elle, a préféré faire croire qu'ils allaient se rappeler. «De retour chez moi, je lui ai envoyé un courriel lui demandant de ne plus me contacter. C'est dur sur le moral. Tu sors de là et tu te sens nulle. Tu te dis que tu as perdu ton temps!»
Quand ça clique... mais pas pour lui. C'est difficile de se faire dire «Non, merci!» alors qu'on croit avoir trouvé celui qu'il nous faut. «On se dit: "Ah non, pas encore!" partage Véronique. C'est très difficile de garder confiance.» La meilleure façon de ne pas être trop déçue, c'est de prévenir: c'est en évitant de se créer de trop grandes attentes lors des étapes précédentes, en chouchoutant soigneusement notre estime de soi et en restant concentrée sur ce qu'on veut vraiment qu'on arrivera à passer par-dessus cette déception. «Je tenais le coup en pensant à mes enfants et à l'envie que j'avais de ne pas leur présenter n'importe qui», dit Véronique.
Ni mieux, ni pire
Malgré les ego abîmés et les innombrables heures consacrées à la recherche de l'amour sur Internet, aucune de ces braves ne regrette l'expérience, et toutes en viennent à la même conclusion: les sites de rencontre ne sont ni mieux ni pires que les autres bastions de la séduction. C'est simplement un microcosme de la société dans laquelle nous vivons. «Ça m'a permis de rencontrer des gens que je n'aurais jamais rencontrés autrement», observe Carole. Catherine et Brigitte trouvent aussi de bons côtés à cette façon de faire: «Ça t'apprend à fixer tes limites, ce qui est une bonne chose», retient la première. «Tous les gens que j'ai rencontrés grâce à cet outil ont fini par m'apprendre quelque chose sur la vie, sur l'amour et sur ce que je dégage», juge la seconde. Bref, une méthode qui réserve toutes sortes de surprises!
Quelques principes de sécurité
On se crée une adresse courriel dans laquelle n'apparaît pas notre nom complet.
On ne donne jamais notre numéro de téléphone à la maison. On lui demande le sien et on instigue l'appel, en n'oubliant pas de faire *67 avant, question de bloquer nos coordonnées sur son afficheur.
«Je m'organise pour avoir les coordonnées de la personne avant la première rencontre et je les vérifie sur Internet via le 411, mentionne Carole. Puis je préviens une amie de l'endroit où je vais, avec qui, je lui laisse les coordonnées de la personne et lui dis l'heure à laquelle je prévois revenir.»
On lui donne toujours rendez-vous dans un lieu public d'où on pourra facilement partir si les choses tournent mal.
À lire: Trouver l'amour sur Internet: l'avis des spécialistes
Notre panel
Elles y sont inscrites:
Elles y ont trouvé l'amour:
1re étape: on se lance
On se crée d'abord un profil. Notre objectif: ressortir du lot. «À peine un profil sur 15 se démarque, estime Catherine. C'est fascinant, le nombre de gars qui affectionnent "le bon vin, un bon film et les soupers entre amis"!»
On choisit soigneusement notre pseudonyme. «Sans être quétaine, il doit être suffisamment original pour attirer l'attention», dit Marilou. On peut en choisir un qui illustre une qualité ou un de nos intérêts (Grande voyageuse), mais on oublie les Cocotte_213, qui nous font passer pour un numéro ainsi que les pseudos à connotation sexuelle (Sexrider et autres), à moins, bien sûr, d'être à la recherche d'une aventure d'un soir.
... et notre photo. Ça nous gêne? «Se présenter dans ces sites sans mettre de photo, c'est pratiquement inutile», croit Marie-Claude. On choisit une photo où on apparaît clairement, naturelle et souriante. Ou encore, on se montre en train de pratiquer une de nos activités préférées, ce qui en dira plus à notre sujet. L'important: se montrer sous son meilleur jour, tout en restant fidèle à soi-même.
On rédige notre fiche. Faut-il en dire beaucoup ou le moins possible? Nos conseillères sont partagées. Certaines sont d'avis qu'en détaillant clairement nos intérêts et notre style de vie on a de meilleures chances d'attirer ceux qui sont compatibles avec nous. D'autres préfèrent donner quelques grandes lignes et préciser leurs affinités lors de conversations ultérieures. C'est le cas de Julie: «Pour moi, l'idée n'était pas de me reproduire virtuellement, mais de dire en trois lignes ce que je cherchais. N'empêche qu'au fur et à mesure des messages reçus, j'ai dû rectifier le tir et apporter des précisions.» Quelques conseils de base:
Au dire de plusieurs interviewées, il faudra affronter bien des montagnes russes, des blessures à l'ego et investir un temps fou avant d'en venir aux premiers rendez-vous. «Il ne faut pas penser que ça va être plus facile ou plus rapide que dans la vraie vie, prévient Brigitte. C'est simplement une autre façon de procéder.»
On prévoit beaucoup de temps. Au début, on peut être prise au dépourvu par l'ampleur de la tâche. «Ce fut un choc, raconte Marie-Claude. En deux semaines, j'ai reçu une bonne centaine de messages!» Les lire, regarder les profils de chacun et répondre à tout ce beau monde peut prendre un temps fou. «Tu y passes au moins une heure chaque soir et tu consultes très souvent tes messages durant la journée. Tu deviens vite accro!» lance Catherine.
On garde la tête froide. Recevoir des dizaines de messages d'hommes qui nous trouvent formidable, ça fait du bien! «Tu reçois beaucoup de compliments, ça flatte ton ego, dit Marie-Claude. Lorsque ça fait longtemps que tu n'as pas flirté, c'est une façon douce de se réapproprier la chose.» Il faut toutefois apprendre à relativiser cet afflux de louanges. «Au début, dès que j'avais une réponse, je m'imaginais qu'il s'agissait de la bonne personne», dit Carole. Or, même si quelqu'un apprécie notre profil, il ne nous connaît pas pour autant. Attention de ne pas croire trop vite au Prince Charmant!
On se blinde contre le manque de courtoisie. «T'es grosse de où?» s'est déjà fait demander Brigitte, qui avait admis sur sa fiche avoir quelques kilos en trop. «C'est facile d'être effronté ou irrespectueux sous le couvert de l'anonymat. Pour endurer cela, il faut être faite forte et ne pas être dépressive ou manquer d'estime de soi», estime Carole. Et il y a ceux qui disparaissent dans la brume! «Tu corresponds, ça va bien. Puis, à un moment donné, pouf! plus de nouvelles. Le gars disparaît sans explications. Ça fait mal!» avoue Catherine, qui a choisi de prêcher par l'exemple. «Maintenant, je réponds toujours, ne serait-ce qu'un petit mot: "Désolée, tu n'es pas la personne que je recherche. Merci tout de même pour ta lettre et bonne chance!"»
On garde notre fiche bien visible. «Après deux semaines, tu reçois considérablement moins de messages puisque les moteurs de recherche privilégient les nouvelles inscriptions», explique Marie-Claude. Brigitte suggère d'accroître sa visibilité en laissant le plus de traces possible: «On peut s'exprimer dans les forums et aller voir des fiches. Il ne faut pas hésiter à modifier légèrement mais régulièrement notre profil de façon que le moteur de recherche le fasse circuler.»
On prend une pause, au besoin. Si on en a ras le pompon, rien n'empêche de se débrancher pendant quelques semaines, comme l'a fait Marie-Claude à deux reprises, histoire de reprendre du poil de la bête. On en profite pour requinquer notre estime de soi en pratiquant des activités qu'on aime et en voyant nos amis et proches. On prend aussi du recul face à notre démarche, en mettant l'accent sur ce qu'on veut et ce qu'on ne veut pas.3e étape: ça semble cliquer
On a des papillons quand on aperçoit son pseudonyme? Il nous répond rapidement et avec enthousiasme? Ça s'annonce bien! Mais attention: on risque plus que jamais de se retrouver le coeur dans les montagnes russes si on ne garde pas la tête froide.
On débusque les mal-intentionnés. Comme dans la vraie vie, il y a sur Internet des gens qui cherchent des aventures d'un soir, qui ne sont pas prêts à s'embarquer dans une relation sérieuse ou qui jouent à redorer leur ego en se prouvant qu'ils sont toujours capables de séduire. Des cas qu'on voudrait bien identifier avant de tomber dans leurs filets. Comment?
N'empêche, «c'est pratiquement impossible de détecter les menteurs par leur fiche, prévient Carole. Je commence à pouvoir détecter les amers et les manipulateurs - ceux qui insistent beaucoup - au fil des échanges, mais il n'y a pas de recette magique. L'expérience joue pour beaucoup.» Toutes insistent: on se fie à notre instinct, notre meilleur allié!
On y va mollo sur les confidences. «Comme on n'est pas obligée de se protéger et de se censurer autant qu'en personne, on dirait que, sur Internet, on ne dit pas les mêmes choses», constate Judith. Contrairement à une discussion en tête-à-tête où l'on réoriente constamment notre discours en fonction de la réponse et des mimiques de notre interlocuteur. Résultat: on atteint très rapidement des sommets d'intimité avec de purs étrangers. Si la relation tourne court, on pourra se sentir mal à l'aise à l'idée que quelqu'un possède par écrit nos pensées les plus profondes...
On garder la tête froide, plus que jamais! Cette intimité qui grandit devient vite une machine à fantasmer. Difficile de rester réaliste alors qu'on jurerait correspondre avec le Prince Charmant. «Il faut rester ouverte et positive sans s'emballer, recommande Véronique. Je demandais souvent à une amie qui vivait, elle aussi, l'aventure des sites de rencontres: "Que penses-tu de lui?" et souvent, elle m'ouvrait les yeux sur ce que je ne pouvais voir.» Marie-Claude, elle, limitait ses espoirs à la prochaine étape. «Plutôt que de me dire "J'espère que c'est l'homme de ma vie", je me disais "J'espère qu'il va me répondre", se souvient-elle. Ça aide à garder les pieds sur terre et ça fait moins mal quand ça ne se réalise pas.»
On passe au réel sans trop attendre. Rien ne remplace une rencontre en chair et en os pour vérifier si oui ou non, ça clique avec quelqu'un. C'est pourquoi il vaut mieux ne faut pas attendre trop longtemps (une semaine à 10 jours max, selon la plupart de nos conseillères) avant de fixer le premier rendez-vous, question de ne pas continuer à s'enflammer pour rien.4e étape: la première rencontre
Toutes s'entendent pour dire que cette étape est très stressante! «Avant et pendant le rendez-vous, on reste accrochée à la question: vais-je plaire? Ce n'est pas facile», confesse Judith.
On choisit un endroit propice.
Carole suggère de commencer par aller prendre un café: «Comme ça, c'est moins long si ça ne fonctionne pas.» On privilégie les endroits calmes, question de s'entendre parler, et pas trop sombres [histoire de voir à qui on a affaire].
On choisit le bon type de rencontre. Si certaines ont un faible pour la formule 5 à 7, Catherine et Julie, elles, évitent l'alcool. «Ça brouille les cartes», constate la première. On peut aussi opter pour une sortie où on fait quelque chose ensemble. Marie-Claude avait suggéré à celui qui est devenu son chum d'aller magasiner leurs cadeaux de Noël ensemble. «Ça donne instantanément de bons sujets de conversation et ça permet aussi de voir la personne évoluer à l'intérieur d'actions concrètes. C'est une bonne façon d'en savoir plus sur elle», explique-t-elle.
On pare aux moments creux. Grâce aux échanges qui ont précédé le rendez-vous, les sujets de conversation ne devraient pas manquer. Mais il peut arriver que la nervosité transforme le plus volubile des hommes en acteur de films muets. Catherine a une formule-choc pour les cas du genre: «T'es gêné, ou tu trouves ça plate?» «D'habitude, ça brise la glace!» sourit-elle. Devant une ambiance glaciale, Brigitte, elle, pose des questions: «Les gens aiment tellement parler d'eux et moi, je suis curieuse et j'aime les écouter.»
Quand ça ne clique pas... Comment dire à Hector qu'on ne veut pas le revoir? On jauge. Si Brigitte a pris le pari de régler la question à la fin de la soirée, Marilou, elle, a préféré faire croire qu'ils allaient se rappeler. «De retour chez moi, je lui ai envoyé un courriel lui demandant de ne plus me contacter. C'est dur sur le moral. Tu sors de là et tu te sens nulle. Tu te dis que tu as perdu ton temps!»
Quand ça clique... mais pas pour lui. C'est difficile de se faire dire «Non, merci!» alors qu'on croit avoir trouvé celui qu'il nous faut. «On se dit: "Ah non, pas encore!" partage Véronique. C'est très difficile de garder confiance.» La meilleure façon de ne pas être trop déçue, c'est de prévenir: c'est en évitant de se créer de trop grandes attentes lors des étapes précédentes, en chouchoutant soigneusement notre estime de soi et en restant concentrée sur ce qu'on veut vraiment qu'on arrivera à passer par-dessus cette déception. «Je tenais le coup en pensant à mes enfants et à l'envie que j'avais de ne pas leur présenter n'importe qui», dit Véronique.
Ni mieux, ni pire
Malgré les ego abîmés et les innombrables heures consacrées à la recherche de l'amour sur Internet, aucune de ces braves ne regrette l'expérience, et toutes en viennent à la même conclusion: les sites de rencontre ne sont ni mieux ni pires que les autres bastions de la séduction. C'est simplement un microcosme de la société dans laquelle nous vivons. «Ça m'a permis de rencontrer des gens que je n'aurais jamais rencontrés autrement», observe Carole. Catherine et Brigitte trouvent aussi de bons côtés à cette façon de faire: «Ça t'apprend à fixer tes limites, ce qui est une bonne chose», retient la première. «Tous les gens que j'ai rencontrés grâce à cet outil ont fini par m'apprendre quelque chose sur la vie, sur l'amour et sur ce que je dégage», juge la seconde. Bref, une méthode qui réserve toutes sortes de surprises!
Quelques principes de sécurité
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