Couple
J'ai repris avec mon ex!
Perdu d'avance
Après deux ans d'union avec Vincent, Marie-Hélène lui annonce sa décision de partir deux mois en Europe. Il réagit plutôt mal. «Ce n'était pas la première fois que nous avions ce genre de dispute, raconte-t-elle. Vincent est particulièrement jaloux, possessif et contrôlant. Il n'avait aucune confiance en moi et ne pensait qu'à son bien-être. J'avais peur de lui annoncer ce voyage et j'ai attendu à la dernière minute pour le faire.» Résultat: une première rupture, qui dure un an et demi. «Je n'avais pas de chum, je m'ennuyais, dit-elle, et je savais que Vincent était toujours très amoureux de moi. Je suis donc retournée avec lui, même si je savais que je devrais me plier à sa façon de voir le couple, puisqu'elle n'avait pas changé. Pour que la relation fonctionne, j'ai fait durant six ans toutes les concessions qui se font normalement à deux et j'y ai totalement perdu ma liberté. J'ai fini par comprendre que notre relation ne me permettrait jamais de m'épanouir et que Vincent serait toujours incapable de mettre de l'eau dans son vin.»
L'histoire de Marie-Hélène et Vincent réunit à elle seule presque toutes les conditions qui font échouer une reprise de la vie commune. D'abord, de son propre aveu, Marie-Hélène reprend la relation davantage par commodité que par sentiment véritable. Ensuite, les circonstances qui ont mené le couple à un premier échec n'ont pas changé: Vincent est toujours aussi possessif et jaloux, et elle-même, toujours aussi désireuse d'affirmer son indépendance.
Enfin, les experts s'entendent pour dire que reprendre la vie commune trop rapidement constitue un facteur d'échec: «Plus la période de séparation est longue, explique le psychologue conjugal Michel Huard, plus il y a de chances qu'une deuxième union fonctionne. L'expérience et la maturation jouent un rôle essentiel.»
Vivre sa jeunesse
Judi Richards a 17 ans lorsqu'elle rencontre Yvon Deschamps, de 14 ans son aîné. À l'époque, elle vit à Toronto et voyage à travers le Canada à titre de chorégraphe. Ils se rencontrent dans le cadre d'un spectacle. Pour lui, c'est le coup de foudre! Elle est surprise, honorée, mais ne sait pas très bien si elle est en amour avec la ville, la langue, la culture ou l'homme. Elle craque tout de même pour ce gentil garçon qui a une façon si particulière de raconter les histoires. Elle rentre à Toronto et, pendant trois ans, leur amour grandit grâce aux lettres, aux appels téléphoniques et aux fréquents allers-retours. Elle déménage finalement à Montréal et, un an plus tard, ils s'échangent les alliances.
À peine un an après le mariage, c'est la séparation. «Je n'avais pas connu d'autres hommes, c'était le début de ma carrière au Québec et je ne pouvais pas imaginer que j'étais déjà prise pour la vie, alors que le monde s'offrait à moi, explique Judi. De plus, la carrière d'Yvon était déjà bien amorcée et rester dans son ombre aurait été catastrophique pour moi autant que pour la relation.»
La rupture dure trois ans et demi, sans qu'ils cessent jamais de croire qu'ils sont faits l'un pour l'autre. «J'avais l'impression d'être entre deux vies, de n'aller nulle part. Et, même si, à l'époque, je ne pensais pas retourner avec Yvon, je n'ai rien vécu d'heureux ni de stable.» Bien sûr, tous deux ont vécu d'autres amours, mais rien de sérieux. D'ailleurs, ils n'ont jamais vraiment coupé les ponts, mais se sont vus, se sont écrit et parlé régulièrement. Jusqu'au jour où Judi prend son courage à deux mains, va frapper à la porte d'Yvon et lui demande s'il veut des enfants d'elle. «J'ai été particulièrement chanceuse, dit-elle, il était là, il était seul et il a dit oui!»Exorciser ses démons
Gisèle Côté et Yvan Lefebvre ont tous deux 38 ans. Ils se sont connus il y a 16 ans dans un cours d'histoire de la musique. Le coup de foudre. «Je me souviens d'avoir dit à mon oncle: "Celle-là, je la marie!"», confie Yvan. Chose dite, chose faite! Ils s'épousent un an plus tard. La relation est difficile: «Nous venons tous deux de couples où l'harmonie ne régnait pas et nous étions pris dans de vieilles colères d'enfance. Chacun enfermé dans son monde, la communication n'était pas possible. Nous n'avions ni les bases ni les moyens pour construire une vie de couple», expliquent-ils. Les engueulades et les conflits ont raison de leur amour et ils divorcent après cinq ans de vie commune. La séparation dure sept ans.
Ils restent en bons termes, mais sans plus. Ils ont surtout gardé l'habitude de s'appeler pour leurs anniversaires, qui ne sont qu'à un mois d'intervalle.
Durant cette période, Gisèle a un chum important et Yvan, deux relations sérieuses. «Nous n'avons pas ressenti de jalousie, raconte Gisèle. C'était un dossier réglé! Nous étions toutefois conscients qu'aucune de ces passions n'égalait celle qui nous avait unis et que, malgré tout, nous restions des âmes sœurs.» Une année, Yvan oublie l'anniversaire de Gisèle. Pour se faire pardonner, il l'invite au resto et, au cours de la soirée, lui avoue qu'elle est toujours la seule femme avec qui il voudrait des enfants! Après deux mois de cogitation, c'est reparti!
Les premiers temps, ils pensent se laisser plus d'une fois, mais ils persévèrent en s'acharnant à exorciser les vieux bobos, toujours présents. Quatre ans plus tard, Yvan et Gisèle ont gagné! Ils viennent tout juste de fêter le premier anniversaire de leur fils, Félix.
Une nouvelle maturité
Martine et Sylvain, âgés respectivement de 38 et 39 ans, se sont rencontrés il y a 20 ans dans le cadre d'un cours de tir à l'arc au cégep. Après cinq ans de vie commune, leurs chemins se séparent: Martine veut des enfants et une vraie vie de couple, mais Sylvain, qui est encore aux études, n'est pas du tout rendu à cette étape de sa vie. «L'irritation était de plus en plus présente et les conflits, de plus en plus fréquents. On a donc décidé de mettre fin à la relation sans vraiment essayer de se battre pour sa survie», raconte Sylvain. Chacun refait sa vie de son côté.
Sylvain rencontre la compagne avec qui il vivra 10 ans et aura deux enfants, dont l'un est handicapé. Martine se marie avec un homme dont elle aura elle aussi, curieuse coïncidence, deux enfants handicapés.Quinze années passent sans qu'ils se revoient ni se parlent. «Nous avions fait le deuil de ce premier amour, croyant sincèrement que nous n'avions rien à construire ensemble», confie le couple. Les enfants de Martine fréquentent la même école spécialisée que l'enfant handicapé de Sylvain. Très engagée dans les activités parascolaires, elle organise une levée de fonds et à cette occasion communique de nouveau avec lui.
En septembre dernier, après quelques appels, ils finissent par se donner rendez-vous au restaurant. Sylvain est séparé de sa conjointe depuis deux ans. Martine est toujours mariée, quoique la relation traîne sérieusement de la patte. «J'étais nerveux de la revoir, dit Sylvain, parce que je n'avais aucune idée de ce qu'elle était devenue. Mais j'étais toujours convaincu qu'elle n'était pas la femme de ma vie.»
Contre toute attente, l'amour refait surface et c'est évidemment la fin du couple de Martine. «Le problème de non-disponibilité à la vie de couple qui nous avait séparés n'existe évidemment plus aujourd'hui, raconte Martine. On repart donc tranquillement là où on s'était laissés mais, cette fois, on est sur la même longueur d'onde et l'attirance est encore plus forte.»
Après deux ans d'union avec Vincent, Marie-Hélène lui annonce sa décision de partir deux mois en Europe. Il réagit plutôt mal. «Ce n'était pas la première fois que nous avions ce genre de dispute, raconte-t-elle. Vincent est particulièrement jaloux, possessif et contrôlant. Il n'avait aucune confiance en moi et ne pensait qu'à son bien-être. J'avais peur de lui annoncer ce voyage et j'ai attendu à la dernière minute pour le faire.» Résultat: une première rupture, qui dure un an et demi. «Je n'avais pas de chum, je m'ennuyais, dit-elle, et je savais que Vincent était toujours très amoureux de moi. Je suis donc retournée avec lui, même si je savais que je devrais me plier à sa façon de voir le couple, puisqu'elle n'avait pas changé. Pour que la relation fonctionne, j'ai fait durant six ans toutes les concessions qui se font normalement à deux et j'y ai totalement perdu ma liberté. J'ai fini par comprendre que notre relation ne me permettrait jamais de m'épanouir et que Vincent serait toujours incapable de mettre de l'eau dans son vin.»
L'histoire de Marie-Hélène et Vincent réunit à elle seule presque toutes les conditions qui font échouer une reprise de la vie commune. D'abord, de son propre aveu, Marie-Hélène reprend la relation davantage par commodité que par sentiment véritable. Ensuite, les circonstances qui ont mené le couple à un premier échec n'ont pas changé: Vincent est toujours aussi possessif et jaloux, et elle-même, toujours aussi désireuse d'affirmer son indépendance.
Enfin, les experts s'entendent pour dire que reprendre la vie commune trop rapidement constitue un facteur d'échec: «Plus la période de séparation est longue, explique le psychologue conjugal Michel Huard, plus il y a de chances qu'une deuxième union fonctionne. L'expérience et la maturation jouent un rôle essentiel.»
Vivre sa jeunesse
Judi Richards a 17 ans lorsqu'elle rencontre Yvon Deschamps, de 14 ans son aîné. À l'époque, elle vit à Toronto et voyage à travers le Canada à titre de chorégraphe. Ils se rencontrent dans le cadre d'un spectacle. Pour lui, c'est le coup de foudre! Elle est surprise, honorée, mais ne sait pas très bien si elle est en amour avec la ville, la langue, la culture ou l'homme. Elle craque tout de même pour ce gentil garçon qui a une façon si particulière de raconter les histoires. Elle rentre à Toronto et, pendant trois ans, leur amour grandit grâce aux lettres, aux appels téléphoniques et aux fréquents allers-retours. Elle déménage finalement à Montréal et, un an plus tard, ils s'échangent les alliances.
À peine un an après le mariage, c'est la séparation. «Je n'avais pas connu d'autres hommes, c'était le début de ma carrière au Québec et je ne pouvais pas imaginer que j'étais déjà prise pour la vie, alors que le monde s'offrait à moi, explique Judi. De plus, la carrière d'Yvon était déjà bien amorcée et rester dans son ombre aurait été catastrophique pour moi autant que pour la relation.»
La rupture dure trois ans et demi, sans qu'ils cessent jamais de croire qu'ils sont faits l'un pour l'autre. «J'avais l'impression d'être entre deux vies, de n'aller nulle part. Et, même si, à l'époque, je ne pensais pas retourner avec Yvon, je n'ai rien vécu d'heureux ni de stable.» Bien sûr, tous deux ont vécu d'autres amours, mais rien de sérieux. D'ailleurs, ils n'ont jamais vraiment coupé les ponts, mais se sont vus, se sont écrit et parlé régulièrement. Jusqu'au jour où Judi prend son courage à deux mains, va frapper à la porte d'Yvon et lui demande s'il veut des enfants d'elle. «J'ai été particulièrement chanceuse, dit-elle, il était là, il était seul et il a dit oui!»Exorciser ses démons
Gisèle Côté et Yvan Lefebvre ont tous deux 38 ans. Ils se sont connus il y a 16 ans dans un cours d'histoire de la musique. Le coup de foudre. «Je me souviens d'avoir dit à mon oncle: "Celle-là, je la marie!"», confie Yvan. Chose dite, chose faite! Ils s'épousent un an plus tard. La relation est difficile: «Nous venons tous deux de couples où l'harmonie ne régnait pas et nous étions pris dans de vieilles colères d'enfance. Chacun enfermé dans son monde, la communication n'était pas possible. Nous n'avions ni les bases ni les moyens pour construire une vie de couple», expliquent-ils. Les engueulades et les conflits ont raison de leur amour et ils divorcent après cinq ans de vie commune. La séparation dure sept ans.
Ils restent en bons termes, mais sans plus. Ils ont surtout gardé l'habitude de s'appeler pour leurs anniversaires, qui ne sont qu'à un mois d'intervalle.
Durant cette période, Gisèle a un chum important et Yvan, deux relations sérieuses. «Nous n'avons pas ressenti de jalousie, raconte Gisèle. C'était un dossier réglé! Nous étions toutefois conscients qu'aucune de ces passions n'égalait celle qui nous avait unis et que, malgré tout, nous restions des âmes sœurs.» Une année, Yvan oublie l'anniversaire de Gisèle. Pour se faire pardonner, il l'invite au resto et, au cours de la soirée, lui avoue qu'elle est toujours la seule femme avec qui il voudrait des enfants! Après deux mois de cogitation, c'est reparti!
Les premiers temps, ils pensent se laisser plus d'une fois, mais ils persévèrent en s'acharnant à exorciser les vieux bobos, toujours présents. Quatre ans plus tard, Yvan et Gisèle ont gagné! Ils viennent tout juste de fêter le premier anniversaire de leur fils, Félix.
Une nouvelle maturité
Martine et Sylvain, âgés respectivement de 38 et 39 ans, se sont rencontrés il y a 20 ans dans le cadre d'un cours de tir à l'arc au cégep. Après cinq ans de vie commune, leurs chemins se séparent: Martine veut des enfants et une vraie vie de couple, mais Sylvain, qui est encore aux études, n'est pas du tout rendu à cette étape de sa vie. «L'irritation était de plus en plus présente et les conflits, de plus en plus fréquents. On a donc décidé de mettre fin à la relation sans vraiment essayer de se battre pour sa survie», raconte Sylvain. Chacun refait sa vie de son côté.
Sylvain rencontre la compagne avec qui il vivra 10 ans et aura deux enfants, dont l'un est handicapé. Martine se marie avec un homme dont elle aura elle aussi, curieuse coïncidence, deux enfants handicapés.Quinze années passent sans qu'ils se revoient ni se parlent. «Nous avions fait le deuil de ce premier amour, croyant sincèrement que nous n'avions rien à construire ensemble», confie le couple. Les enfants de Martine fréquentent la même école spécialisée que l'enfant handicapé de Sylvain. Très engagée dans les activités parascolaires, elle organise une levée de fonds et à cette occasion communique de nouveau avec lui.
En septembre dernier, après quelques appels, ils finissent par se donner rendez-vous au restaurant. Sylvain est séparé de sa conjointe depuis deux ans. Martine est toujours mariée, quoique la relation traîne sérieusement de la patte. «J'étais nerveux de la revoir, dit Sylvain, parce que je n'avais aucune idée de ce qu'elle était devenue. Mais j'étais toujours convaincu qu'elle n'était pas la femme de ma vie.»
Contre toute attente, l'amour refait surface et c'est évidemment la fin du couple de Martine. «Le problème de non-disponibilité à la vie de couple qui nous avait séparés n'existe évidemment plus aujourd'hui, raconte Martine. On repart donc tranquillement là où on s'était laissés mais, cette fois, on est sur la même longueur d'onde et l'attirance est encore plus forte.»