Argent et consommation

Parler d'argent à ses parents

Parler d'argent à ses parents

istockphoto.com Photographe : istockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

La génération de nos parents sera la première qui pourrait survivre à ses économies. Nous serons donc les premiers enfants à cotiser à la retraite de leurs parents.

Tout un changement de l'époque où on prenait sa retraite à 65 ans, pour mourir entre 75 et 80 ans. Ceux qui ont 65 ans aujourd'hui ont 59 % de chances de se rendre à 90 ans. «Personne n'est préparé à cette réalité», souligne la psychologue Josée Blondin, spécialiste de la préparation à la retraite à la clinique Intersources et coauteure du bouquin Tomber à la retraite. Il est déjà difficile de parler d'argent avec ses enfants. Alors, en parler avec ses parents...

Une discussion délicate
Est-il légitime de parler d'argent à nos parents? «On peut se préoccuper de l'état de leurs finances, estime Josée Blondin. Mais tout est dans l'art et la manière.» Comme pour toutes les situations délicates, mieux vaut éviter de pointer les projecteurs sur l'autre. Parler au «je» risque moins de braquer nos parents. «Je me préoccupe de ton bien-être, maman. Je veux que tu aies accès à un environnement agréable et à de bons soins. As-tu prévu un coussin suffisant? J'aimerais bien t'aider, mais j'ai mes propres obligations financières. » Nos parents vivent leur retraite alors que nos enfants entrent à l'université. Et puis, le marché de l'emploi est loin d'être aussi stable que dans leur temps.

Se soucier de la situation financière de nos parents est compréhensible. Évitons toutefois de confondre nos rêves de retraite et les leurs. Ce n'est pas parce qu'on rêve d'un condo en Floride qu'ils y aspirent aussi. Chacun a sa vision d'une retraite heureuse. Pour connaître celle de nos parents, il faut se parler. Demeurons réalistes, toutefois. «La tournure de la discussion dépendra de la qualité et de la maturité émotive de la relation que vous avez développée avec vos parents», prévient Josée Blondin. Si celle-ci a évolué vers une relation d'adulte à adulte, l'échange coulera plus naturellement. «Mais si votre parent s'accroche à une image toute puissante, il ne voudra certainement pas discuter de ses finances avec vous», ajoute la psychologue. Que faire?

Vers l'enfant-providence?
Selon la loi, nous ne sommes pas responsables des dettes de nos parents, sauf si nous les avons endossées. Par contre, l'article 585 du Code civil mentionne l'obligation aux membres d'une même famille d'offrir une «aide de subsistance» en cas de besoin.

Au-delà de la loi, il y a nos émotions, nos choix et notre réalité. Certains n'ont tout simplement pas les moyens de payer pour leurs parents. Si c'est votre cas, un planificateur financier pour maman serait à considérer. Évidemment, elle peut refuser. Mais vous aurez fait ce qu'il faut. Reste la solution radicale. On peut démarrer une sorte de REEE pour parents. «On épargne bien pour les études de ses enfants. Il faudra peut-être prévoir un coussin pour la retraite de nos parents», conclut Josée Blondin

 
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