Argent et consommation

La voiture électrique: une bonne affaire?

La voiture électrique: une bonne affaire?

  Photographe : iStock

La flambée du prix du gaz nous donne envie de troquer la pompe à essence contre une borne de recharge?

On zieute les véhicules électriques ou hybrides, mais avant de faire le saut, prenons le temps d’étudier les effets de cette conversion sur notre portefeuille.

 

Depuis l’arrivée de ces véhicules sur nos routes, il y a une dizaine d’années, la demande ne cesse d’augmenter. Les modèles se multiplieront sur le marché, et ce, dans un large éventail de prix. Rabais à l’achat, économie d’essence, faible coût d’entretien: les raisons incitant à se tourner vers l’électrique sont nombreuses.

Néanmoins, il faut d’abord se demander si l’on a vraiment besoin de changer de véhicule. Selon Daniel Rochefort, conseiller de projets en mobilité chez Équiterre, si notre auto est payée et qu’elle est en bon état, il est peu probable que changer pour économiser soit rentable, à moins de faire beaucoup de kilométrage.

 

Véhicule entièrement électrique (VEE)

Il fonctionne uniquement à l’électricité, sans aucun carburant fossile. Son autonomie varie de 100 à 600 km, selon le modèle. Il se recharge sur une prise de 120 V ou de 240 V. Il existe des bornes de recharge rapide de 50 kW et plus.

Véhicule hybride rechargeable (VHR)

Il est doté à la fois d’un moteur électrique et à combustion, ce qui lui donne une autonomie comparable aux véhicules à essence (de 21 à 85 km, selon le modèle). Ce type de voiture se branche sur une prise de 120 V ou de 240 V, sauf exception.

 

Neuf ou usagé?

«Les modèles hybrides d’occasion sont plus faciles à trouver sur le marché que ceux 100 % électriques, plus récents», explique Frédéric Mercier, chef de contenu automobile pour le Guide de l’auto. Il ajoute qu’il faut aussi considérer qu’il y a actuellement une pénurie de véhicules, ce qui fait grimper les prix.

Selon lui, il n’y aura pas de retour à la normale avant 2023. Pour obtenir un véhicule neuf, il faudra s’y prendre d’avance et s’inscrire sur une liste d’attente. Si l’on est pressé, il sera alors plus avantageux de se tourner vers une voiture d’occasion. Son coût d’achat sera moins élevé, et l’on pourra aussi profiter des incitatifs financiers. À noter que ces autos se dévaluent généralement moins rapidement que celles à essence.

 

Être branché

On recharge notre voiture à la maison avec une prise standard de 120 V (charge lente) ou de 240 V (charge normale) si l’on parcourt plus de 100 km par jour. Le prix d’une borne de recharge de 240 V varie de 700$ à 1300$, selon les options et le modèle choisis. Il faut aussi prévoir des frais d’installation d’environ 500$. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe de l’aide financière pour absorber ces coûts et qu’il est plus économique de se brancher à la maison que sur le réseau public.

 

Les coûts d’entretien

Les frais d’entretien d’une auto électrique sont presque moitié moindres qu’une à essence, selon le Consumer Reports. «Les changements d’huile sont deux fois moins fréquents pour les modèles hybrides et ils disparaissent complètement pour les modèles 100 % électriques», indique Daniel Rochefort. Il explique également que les freins s’usent beaucoup moins vite et qu’il suffira de faire un entretien annuel pour s’assurer de leur bon fonctionnement. On économise donc temps et argent!

 

De généreux incitatifs

Qu’on achète un véhicule rechargeable neuf ou d’occasion, on aura droit à des incitatifs financiers de la part des gouvernements du Québec et du Canada, des montants qui peuvent aller jusqu’à 12 000$ pour l’achat d’une voiture électrique neuve. Les frais liés à l’achat et à l’installation d’une borne de recharge seront également remboursés à moitié, rapporte Daniel Rochefort.

 

D’autres avantages

Détenir une plaque d’immatriculation verte nous apportera d’autres bénéfices. Dans plusieurs villes, comme Montréal et Québec, on pourra circuler sur certaines voies réservées. Au centre-ville de Victoriaville, le stationnement est gratuit en tout temps pour les véhicules électriques. De plus, la Société des traversiers du Québec offre gratuitement le passage aux véhicules rechargeables, et l’on n’aura rien à débourser pour les ponts à péage des autoroutes 25 et 30.

 

S'assurer

Assurer une voiture électrique revient parfois moins cher. Frédéric Mercier nous suggère de communiquer avec notre assureur pour obtenir une estimation des coûts.

 

Évaluer nos besoins en 3 questions

 

1. Quels sont mes déplacements quotidiens et annuels?

On note nos distances quotidiennes pour mesurer l’économie d’essence annuelle à l’aide de calculateurs en ligne (roulonselectrique.ca). On évalue aussi si un tel véhicule conviendrait pour nos longues distances. À ce propos, Frédéric Mercier mentionne: «L’autonomie des voitures électriques est d’environ 400 km et ce nombre peut diminuer de 30 à 40 % l’hiver.»

 

2. Quel usage est-ce que je fais de mon véhicule?

On est le parent désigné pour transporter l’équipe de soccer du quartier ou bien on habite seul et on fait nos courses une fois par semaine? L’offre pour les petits modèles électriques est plus variée et moins chère, souligne Daniel Rochefort: «En plus, on occupera moins d’espace sur le réseau routier et on amoindrira les risques pour les autres usagers de la route, comme les piétons.»

 

3. Y a-t-il des bornes de recharge accessibles?

L’immeuble en copropriété dans lequel on habite offre-t-il des bornes de recharge ou compte-t-il en installer? On regarde aussi s’il y a des bornes publiques le long de nos itinéraires habituels. «Le réseau au Québec est bien développé, et les bornes sont faciles à repérer», nous apprend Frédéric Mercier. En effet, il y en a plus de 6200 dans la Belle Province. On les déniche grâce à des applications comme Circuit électrique et ChargeHub.

 

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