Argent et consommation
L'étiquette du cadeau: Faut-il donner ou non?
Photographe : Stocksy
Ho! Ho! Ohhhhhh... Quand Noël arrive, on gâte nos enfants, notre amoureux, nos amis et notre famille, bien sûr! Mais doit-on aussi donner un cadeau à notre coiffeur, aux profs des enfants, à nos clients, à notre femme de ménage et au coach de hockey?
À QUI DONNER, MAIS SURTOUT POURQUOI?
Il faut écouter notre propre discours. Se dit-on: «J’ai envie de donner un cadeau à ma collègue» ou «Il faut que je trouve un cadeau pour le prof d’Éloïse...»? Tout est là quand on y songe. Donner est un geste porteur, lourd de sens... et de potentiels malaises et maladresses.
Le psychologue Kaven Vachon l’explique clairement: «Généralement, on offre un cadeau pour une des quatre raisons suivantes: pour faire plaisir, pour dire merci, par convention ou dans le but d’obtenir une faveur en retour, de rendre l’autre redevable.»
À Noël, notre budget n’est pas élastique. Il faut choisir à qui on donnera un cadeau. Et c’est là que tout se complique. Doit-on privilégier notre coiffeur ou l’enseignant de notre enfant? Nos employés ou ceux du CHSLD où vit notre mère? Selon Julie Blais Comeau, spécialiste de l’étiquette et fondatrice de etiquettejulie.com, deux facteurs devraient guider notre réflexion: l’importance de cette personne dans notre vie (ou dans celle de nos enfants, de nos parents) et la durée des services rendus. Ainsi, on privilégiera peut-être la gardienne qui nous aide depuis cinq ans plutôt que notre nouvelle esthéticienne.
Tout est donc une question de choix personnel. C’est ce que rappelle Danielle Roberge, consultante en étiquette, protocole et service client, et présidente de l’Association Femmes Entrepreneures Québec. «Il n’y a pas de règles proprement dites ou d’obligations en ce sens. Cela dépend surtout du degré d’altruisme, d’empathie et de générosité de chacun, mais également de sa situation financière.»
À chacun de réfléchir, chaque année, avant de courir partout dans les magasins. Ce n’est pas parce qu’à un Noël on a donné à tout le monde qu’on doit toujours le faire. Nos valeurs, notre budget et nos intentions doivent nous guider.
LE MESSAGE DERRIÈRE LE GESTE
Donner parce qu’il le faut, que tout le monde le fait ou que l’on se demande ce qu’en penseront les autres si l’on n’apporte rien risque d’envoyer un message flou. La personne qui reçoit notre cadeau peut mal interpréter notre geste ou se sentir mal à l’aise. Il est donc nécessaire de s’interroger sur notre intention et le message que l’on veut transmettre.
Par ailleurs, cadeau ne rime pas toujours avec dépense. Une carte portant un mot personnalisé et sincère a une grande valeur. Julie Blais Comeau suggère d’être le plus précis possible dans nos remerciements. Par exemple, «Je vous suis très reconnaissante d’avoir aidé mon enfant à être plus confiant lors de ses exposés oraux» ou «Vous avez fait une grande différence dans notre vie, grâce à...» Il est important de souligner les talents ou l’apport bénéfique de chacun.
La valeur du contact humain est inestimable, en particulier dans notre quotidien où tout va si vite que l’on oublie parfois de soigner nos relations. Cinq minutes suffisent pour transmettre nos vœux, remercier sincèrement quelqu’un en ayant un contact visuel soutenu (pas sur son téléphone, de préférence!) et terminer le tout par une poignée de main franche. Les gestes d’affection, de reconnaissance et de gratitude sont aussi de précieux cadeaux.
SPHÈRE ÉCOLE
L’enseignant, le stagiaire, le professeur de musique, le chauffeur d’autobus, l’éducatrice, l’orthopédagogue, alouette!
Suggestions de cadeaux
- Des douceurs: popcorn de différents parfums, préparation pour chocolat chaud, huiles pour cuisiner, etc.
- Un bon-cadeau dans une librairie.
Idée originale à miniprix:
On offre un cadeau de groupe, ce qui évite les malaises entre les enseignants et les spécialistes qui aident notre enfant. On apporte des beignes, du café ou un immense plateau de fruits que l’on fait déposer dans la salle des enseignants au cours de la dernière journée d’école.
SPHÈRE TRAVAIL
Les collègues, les clients, les stagiaires, etc.
Règles à observer:
- «On offre des cadeaux selon la hiérarchie, toujours de haut en bas ou à l’horizontale. Donc, un patron peut gâter ses employés, mais pas l’inverse, car dans ce cas le cadeau pourrait être vu comme une façon de s’attirer des faveurs. À moins que l’on se mette en groupe pour donner un cadeau au patron», explique Julie Blais Comeau.
- On donne le même présent à chacun de nos employés ou de nos clients, pour ne pas faire naître de fausses rumeurs. On varie simplement la couleur, par exemple.
- Avant d’offrir un cadeau à un client ou à un fournisseur, on vérifie s’il a le droit d’en recevoir, pour ne pas le mettre dans l’embarras.
Suggestions de cadeaux
- Un carnet, un cadre, une tasse thermos ou tout autre objet potentiellement utile au travail.
- Un chèque-cadeau échangeable contre des billets de cinéma.
Idée originale:
Quelques jours avant Noël, on paie le déjeuner, comprenant croissants, viennoiseries, chocolat chaud et café.
SPHÈRE SERVICES
Le personnel du CHSLD de nos parents, notre femme de ménage, notre coiffeuse, notre garagiste, etc.
Suggestions de cadeaux
- Un plus gros pourboire.
- Un cadeau périssable qui n’encombrera pas sa maison et qui peut être partagé: boîte de chocolats, assortiment de cafés pour la machine des employés, etc.
Idée originale:
On fait un don par l’entremise de CanaDon. C’est la personne qui reçoit le cadeau qui choisit l’organisme de bienfaisance dans une longue liste préétablie. Écolo et généreux!