Argent et consommation
Jetez-vous votre argent par les fenêtres?
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Nos trucs pour éviter le gaspillage et les dépenses inutiles.
Faire un budget et s'y tenir, ce n'est ni populaire ni glamour, mais c'est la seule façon de garder le contrôle de notre argent. Oui, il y a des sacrifices à faire - renoncer à notre café latte quotidien ou à une nouvelle paire de bottes, par exemple -, mais on ne se serre pas la ceinture pour rien. Quand on contrôle nos finances, le stress diminue, la relation de couple s'améliore et, soudain, même les projets les plus fous, comme ce voyage aux Antilles, deviennent possibles. Comment faire pour y parvenir? Nous avons demandé à deux experts d'examiner un relevé bancaire, une facture d'épicerie et un compte de carte de crédit pour repérer les pièges à éviter et les bonnes pratiques à adopter. En suivant leurs recommandations, on peut économiser des milliers de dollars annuellement, sans douleur ou presque. Voici leurs analyses.
Nos experts:
- Pierre-Yves McSween, comptable agréé et chroniqueur spécialisé en finances personnelles.
- Joanne Arnould, conseillère budgétaire à l'Association coopérative d'économie familiale (ACEF) du Nord de Montréal.
1. À chaque transaction dans notre compte de banque, notre institution bancaire facture des frais. Plus on fait d'opérations, plus on paie. «Pour minimiser ces frais, on se procure un forfait mensuel qui inclut un certain nombre de transactions», conseille M. McSween.
2. Assurance vie, assurance invalidité, assurance prêt hypothécaire, assurance maladie grave... Beaucoup de gens sont surassurés, constatent nos experts. «L'utilité des assurances n'est pas de rendre nos héritiers millionnaires, mais de nous couvrir en cas de malchance», dit M. McSween. D'où l'importance de revoir périodiquement nos besoins en la matière.
3. On évite de retirer de l'argent dans les guichets automatiques qui ne sont pas de notre institution bancaire. Les frais interbancaires peuvent s'élever jusqu'à 4$ par transaction!
4. On épargne à coup sûr en participant à un programme de retrait automatique qui contribue directement à notre compte CELI, REER ou REEE. «Pour une bonne discipline financière, on doit considérer l'épargne comme un poste de dépenses comme un autre, non réductible», suggère Mme Arnould.
5. Selon les planificateurs financiers, les coûts de l'habitation, qui comprennent le prêt hypothécaire, les taxes foncières et scolaires, le chauffage et l'électricité, devraient compter pour environ 32% du budget familial. Si c'est beaucoup plus, on devrait revoir notre situation de logement.
1. On peut réaliser jusqu'à 15% d'économies sur la facture globale en achetant uniquement des produits frais, non taxables, plutôt que des produits transformés, qui sont taxables, comme, entre autres, les boissons gazeuses, l'eau gazéifiée, les grignotines, les produits transformés en portion individuelle, comme les beignes, et les produits préparés, comme le poulet chaud. Pour avoir un budget sain, on privilégie les produits frais.
2. Dès qu'un produit subit une transformation, son prix de vente augmente. «Résultat: le fromage râpé nous coûte deux fois plus cher que le fromage en bloc», explique M. McSween. C'est payant de râper son fromage!
3. Comment résister à l'appel des biscuits au chocolat? On ne part pas pour l'épicerie le ventre creux. «Sinon, on succombe facilement à la tentation d'acheter des produits superflus», commente Mme Arnould. Double récompense à la clé: des dépenses et des kilos en moins!
4. Payer pour boire de l'eau, c'est absurde au Québec, où l'eau du robinet est d'excellente qualité. En plus, tout ce plastique s'en va à la poubelle, ce qui n'est pas écolo. «On se procure une gourde, que l'on transporte au travail et au gym», dit Mme Arnould.
5. Finie l'époque où l'on ne trouvait que de la nourriture dans les supermarchés. Vêtements et accessoires de cuisine occupent de plus en plus d'espace. «On prend garde aux achats impulsifs, comme cette jolie robe dont on n'avait nullement besoin», avertit Mme Arnould.
1. On remarque ici trois visites à l'épicerie en une semaine. «Cela suppose que la personne n'a pas bien planifié son menu de la semaine», analyse Mme Arnould. C'est prouvé: moins on se rend à l'épicerie, moins on subit de tentations, moins on dépense pour des extras. On fait une liste d'achats avant de faire nos emplettes et on la respecte.
2. Téléphone maison et cellulaire, câble télé et Internet; la facture de télécom explose depuis une dizaine d'années. «A-t-on vraiment besoin de l'appel en attente et du forfait câble avec 100 canaux?» questionne Mme Arnould. Un ménage dans nos services pourrait nous faire faire des économies substantielles.
3. En délaissant le resto du midi pour des lunchs, on économise un joli pactole en peu de temps. Difficile? «Plutôt qu'arrêter du jour au lendemain, on diminue progressivement ses visites au resto», suggère Mme Arnould.
4. Si on ne paie pas le solde de notre compte à la date d'échéance, les frais d'intérêt se calculent à compter du jour où les opérations d'achat ont été effectuées et jusqu'au jour où le créditeur reçoit le paiement intégral. «Ce qui veut dire que si notre solde est de 2000$ et qu'on rembourse 1999$, on devra quand même payer des intérêts sur 2000$!» prévient M. McSween.
5. Si on oublie parfois de payer son compte à échéance, on opte pour une carte de crédit à taux réduit, avec un taux d'intérêt de 12%, contre une moyenne de 18% pour les cartes dites universelles et de 30% pour les cartes des grands magasins
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