Garanties prolongées: on en prend ou pas?

Quelles sont les garanties qui s'appliquent sans frais?

Il y en a deux:

La garantie du fabricant (aussi appelée garantie du manufacturier), qui couvre pièces et main-d'oeuvre pour une période variant entre trois mois et plusieurs années (le plus courant étant un an). Cette garantie est honorée par le commerçant ou le fabricant: les conditions sont habituellement décrites sur notre facture ou dans un document qui accompagne l'article en question (on s'assure d'en recevoir une copie au moment de l'achat).

La garantie légale. C'est une garantie gratuite, incluse à l'achat ou la location de n'importe quel bien (même si un marchand prétend parfois vendre «sans garantie»), en vertu de la Loi sur la protection du consommateur et du Code civil du Québec. Cette garantie stipule que les biens qu'on achète pourront servir à l'usage auquel ils sont normalement destinés pendant une durée raisonnable (compte tenu du prix payé et des conditions d'utilisation du bien). L'usage normal et la durée raisonnable sont toutefois des critères subjectifs: si notre téléviseur au plasma flanche six mois après la garantie du fabricant et que le commerçant refuse de le réparer, c'est un juge de la cour des petites créances qui devra trancher.

Depuis le 30 juin dernier, avant de proposer sa garantie prolongée, le marchand est tenu de nous informer de l'existence de ces garanties. À savoir, aussi: certaines cartes de crédit doublent ou triplent la garantie du fabricant (jusqu'à concurrence d'un an ou deux), en autant qu'on ait payé les biens avec la carte.

 

Pourquoi me propose-t-on systématiquement une garantie supplémentaire?

C'est généralement plus lucratif pour le commerçant de vendre la garantie que le produit: il touche souvent plus de 50 % sur le prix d'une garantie prolongée, alors que sa marge de profit sur les produits est minime.

 

 

Que faut-il considérer avant d'acheter une garantie supplémentaire?

On évalue le coût et les conditions de la garantie, mais surtout le risque réel que survienne un problème. D'après le magazine américain Consumer Reports la majorité des produits brisent soit en début de vie (donc pendant qu'ils sont couverts par la garantie du fabricant), soit au-delà de l'échéance de la garantie prolongée. En outre, le coût moyen des réparations est approximativement le même que celui exigé pour une garantie prolongée. En fait, selon l'Union des consommateurs (qui a examiné plusieurs garanties et publié un rapport en 2007), le seul avantage véritable d'une telle garantie est «une moins grande incertitude quant à la collaboration du commerçant» pour qu'il répare notre appareil sans frais. C'est cher payé pour si peu! Avec la garantie légale qui s'applique au Québec et considérant le coût des garanties prolongées (entre 10 % et 30 % du prix de l'appareil), mieux vaut garder l'argent dans notre portefeuille: on paiera pour la réparation si on a un problème.

Y a-t-il des cas où la garantie prolongée s'avère utile?

Pour un appareil fragile et dont le coût de remplacement des pièces est élevé (comme un ordinateur portable), une garantie prolongée peut s'avérer intéressante. On recherche alors une garantie qui ne couvre pas que l'usage normal (déjà couvert par la garantie légale), mais qui inclut une assurance contre les dommages accidentels. On sera ainsi protégée même si on échappe l'appareil ou qu'on renverse notre café matinal dessus.

Que dois-je surveiller si je décide d'en prendre une?

Avant de signer, on lit consciencieusement les conditions et on s'attarde à la liste des exclusions, parfois très longue et écrite en petits caractères... Si le commerçant nous décrit une situation qui devrait être couverte et que ça ne nous semble pas aussi limpide dans les documents, on lui demande de mettre ses affirmations par écrit. On vérifie aussi qui honorera la garantie prolongée: le commerçant lui-même ou une entreprise tierce qu'on ne connaît pas? Dans le deuxième cas, on devrait faire des recherches sur l'entreprise avant de débourser un montant supplémentaire.

Pour en savoir plus

• Office de la Protection du consommateur