Argent et consommation
Couple: le partage des dépenses
istockphoto.com Photographe : istockphoto.com
Certains couples tiennent à un fil. Le mien, à deux pics! Un pour moi, un pour Bob. On y épingle les factures liées à notre vie commune: épicerie, articles scolaires, réparations de l'auto, etc. À la fin du mois, on additionne et on répartit la somme au prorata de nos salaires. Celui, ou celle, qui n'a pas payé sa juste part rembourse l'autre. Pour l'hypothèque et les diverses taxes (scolaires, municipales, etc.), nous possédons un compte commun.
Choisir sa formule...
L'organisation financière de notre couple - le partage des dépenses - est la plus répandue, révèle Hélène Belleau, professeur à l'INRS, spécialiste des questions d'argent et de couple. L'autre modèle est celui de la mise en commun: les revenus individuels se fusionnent pour former le revenu familial.
Il n'existe pas de formule parfaite. Le partage des dépenses laisse des questions en suspens. Par exemple, si un des conjoints reçoit un boni, cet argent s'ajoute-t-il à son revenu pour le calcul au prorata ou lui revient-il entièrement? Et puis, le prorata est-il vraiment équitable lorsqu'un conjoint gagne 20 000$ et l'autre 60 000$? Non, répond Hélène Belleau. «Une différence aussi importante entraîne l'appauvrissement du conjoint qui gagne moins.» Son conseil: «Déterminer que le prorata débute à 15 000 $ afin que le conjoint qui gagne moins puisse mettre un peu d'argent de côté.»
Mettre les revenus en commun pose aussi des défis. Il est rare que les conjoints aient le même revenu. «On n'oublie jamais d'où vient l'argent, affirme Hélène Belleau. Celui qui gagne davantage aura toujours plus d'influence sur les décisions.»
... et bien la vivre
Personne ne souhaite une relation de couple inégale. Mais, lorsqu'il est question d'argent, faut-il viser l'égalité ou l'équité? Peu importe la forme d'organisation financière retenue, il faut pouvoir vivre avec les règles qu'on se donne, rappelle Rose-Marie Charest, présidente de l'Ordre des psychologues du Québec. Chacun d'entre nous possède son ADN financier. «Le conjoint rationnel doit se sentir rassuré et l'émotif doit pouvoir vivre ses coups de coeur», résume la psychologue.
L'argent est la troisième source de conflit dans un couple, après la sexualité et la belle-famille, note Mme Charest. On balaie la question financière sous le tapis, et, lorsqu'on l'aborde, on s'y prend mal. Avec notre chéri, on parle bien plus des dépenses au quotidien que de l'organisation financière à long terme. «On fuit», constate Lison Chèvrefils, planificatrice financière et coauteure de Les bons comptes font les bons couples. Son conseil: profiter de l'achat de la première maison pour entamer une vraie discussion. En effet, il est rare que la mise de fonds des deux conjoints soit équivalente. Qu'adviendra-t-il du fruit de la vente de la maison en cas de rupture?
Bref, à nous de trouver une formule à la fois juste et qui convient à chacun. Voilà, la discussion est amorcée. Alors, vous piquez ou pas?
Le piège féminin
Elle paie l'épicerie et les vêtements des enfants. Il achète les électroménagers et le cinéma maison. Vient la rupture: il a des factures et des biens tangibles, elle n'a rien. «On dit que les femmes achètent le liquide, alors que les hommes achètent le solide, déplore Hélène Belleau. Cela peut sembler logique que les femmes achètent les vêtements des enfants. Mais les conséquences sont dramatiques.»
Pour d'autres réponses à vos questions de finances personnelles, regardez Déficit Zéro, avec René Vézina, le mercredi à 19 h 30, à Télé-Québec.