Argent et consommation
10 conseils pour choisir le bon entrepreneur
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Le printemps est souvent synonyme de rénovations.
Pour éviter que nos travaux virent au cauchemar, voici, selon des experts, ce qu’il faut savoir avant d’engager un entrepreneur.
1. QUELLES SONT LES ERREURS LES PLUS FRÉQUENTES COMMISES AU MOMENT DE CHOISIR UN ENTREPRENEUR?
«La première erreur que les gens font est de ne pas établir un budget pour les travaux avant de rencontrer un entrepreneur», révèle François Vincent, porte- parole de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ). Celui-ci nous conseille également de demander au moins trois soumissions, afin de pouvoir comparer les prix en fonction de ce qui est inscrit dans lesdites soumissions.
2. COMMENT DENICHE-T-ON QUELQU’UN EN QUI ON PEUT AVOIR REELLEMENT CONFIANCE?
«Je recommande aux gens de visiter le site trouverunentrepreneur.com, affirme M. Vincent. Celui-ci donne accès à 18 000 entrepreneurs membres de l’APCHQ. On peut y demander des soumissions en ligne, ce qui simplifie grandement nos démarches.»
3. QUELS AUTRES FACTEURS DEVRAIENT INFLUENCER NOTRE CHOIX D’ENTREPRENEUR?
«La qualité de la main-d’œuvre (des professionnels qui possèdent leurs cartes de compétence) et des matériaux proposés, le service après-vente en cas d’ajustement à effectuer, le nombre d’années en affaires et la garantie offerte sont d’autres facteurs à évaluer», ajoute M. Vincent.
Les garanties de 5, 10 ou 20 ans que nous offre l’entrepreneur sont aussi bonnes que la durée de vie de l’entreprise. Si cette dernière ferme ses portes le lendemain, la garantie ne vaudra plus rien. Le problème, c’est que parmi les détenteurs d’une licence d’entrepreneur au Québec, une forte proportion d’entreprises ouvrent ou ferment leurs portes chaque année. Or il est possible de prévenir cette éventualité en choisissant un entrepreneur qui fournit le cautionnement d’une compagnie d’assurances ou d’un plan de garantie rénovation.
4. POURQUOI Y A-T-IL UNE SI GRANDE VARIATION DE PRIX D'UN ENTREPRENEUR EN CONSTRUCTION À L'AUTRE?
D’après François Vincent, pour un même projet, il ne devrait pas y avoir une si grande différence de prix entre les entrepreneurs. «Si c’est le cas, on doit demander plus de détails pour être en mesure de comparer les inclusions.», soutient-il. Pour nous per- mettre de comparer plus facilement les offres des entrepreneurs, le site de l’Association des consommateurs pour la qualité dans la construction (ACQC) précise que les soumissions doivent être réalisées sur la base d’un devis unique, c’est-à-dire qu’elles doivent comporter exactement les mêmes éléments.
Si l’on ne procède pas ainsi, on risque de se retrouver avec des différences importantes en ce qui a trait à la nature des travaux. Par ail- leurs, on garde en tête que les estima- tions les plus basses peuvent se révéler irréalistes, ce qui ouvre la porte aux extras en cours de route.
5. QUELS GENRES DE PROJETS NÉCESSITENT ABSOLUMENT L’EMBAUCHE D’UN PROFESSIONNEL?
«Dès qu’on parle de plomberie, d’électricité ou de structure du bâtiment, on doit impérativement faire appel à des professionnels, nous explique M. Vincent, nous prévenant aussi de demander les cartes de compétence. On ne se lance pas dans de tels travaux nous-mêmes, sans quoi on n’a aucun recours en cas de problème.»
6. DEVRAIT-ON NÉGOCIER AVEC NOTRE ENTREPRENEUR ET, SI OUI, COMMENT DOIT-ON S’Y PRENDRE?
«Si l’on négocie trop serré, l’entrepreneur risque d’omettre certains détails dans le contrat afin de nous satisfaire, ce qui fera inévitablement augmenter la facture en cours de travaux. Sinon, pour avoir un meilleur prix, on peut toujours demander qu’on nous propose des matériaux moins coûteux», suggère M. Vincent.
7. A-T-ON DES RECOURS LORSQU’UN PROJET DE RÉNOVATION PREND PLUS DE TEMPS QUE PRÉVU?
«Comme consommateur, on peut demander à faire inscrire ce qu’on veut au contrat, soulève Sylvain Lamothe, porte-parole de la Régie du bâti- ment du Québec. Si les occupants doivent se loger ailleurs pendant les travaux, il est important d’établir un calendrier avec une date de fin de travaux et d’inscrire le tout dans le contrat. Les parties pourraient même préciser la conséquence d’un retard, par exemple que l’entrepreneur accepte de payer les coûts supplémentaires de relogement.»
8. QUELS SIGNES PROUVENT QUE L’ENTREPRENEUR QUE L’ON VEUT ENGAGER EST FIABLE?
«Si l’entrepreneur que l’on souhaite embaucher détient un numéro de licence de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) – à valider sur le registre en ligne, au rbq.gouv.qc.ca –, qu’il offre des soumissions détaillées, qu’il propose différents modes de paiement et qu’il est prêt à nous montrer certaines de ses réalisations, on est sur la bonne voie», affirme M. Vincent.
9. COMMENT CONCLUT-ON UNE BONNE ENTENTE AVEC UN ENTREPRENEUR?
Payer comptant peut en attirer plus d’un pour épargner les taxes mais, ce faisant, non seulement on encourage le travail au noir, mais on se retrouve par la suite sans recours en cas de problèmes. Ici, les porte-paroles de l’Office de la protection du consommateur et de l’APCHQ nous conseillent de signer un contrat sur lequel on a noté une liste de détails importants.
Le site Par écrit SVP, mis sur pied par l’Association canadienne des constructeurs d’habitation, nous propose une liste des informations essentielles qui devraient figurer au contrat. Finalement, on ne doit surtout pas trancher en fonction du prix seulement. «En rénovation ou en construction neuve, le moins cher n’est généralement pas le meilleur», écrit l’ACQC sur son site internet.
10. QUELS INDICES MONTRENT, DÈS LE PREMIER CONTACT, QUE NOTRE ENTREPRENEUR N'EST PEUT-ÊTRE PAS FIABLE?
«Si un entrepreneur propose uniquement ses services sur un site comme Kijiji, s’il utilise le terme “homme à tout faire” et s’il n’est pas membre d’une association reconnue, alors on est en droit de douter de sa fiabilité», conclut M. Vincent.