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Faire vacciner ses enfants ou non?

Faire vacciner ses enfants ou non?

Auteur : Coup de Pouce

Si les médecins infectiologues défendent la vaccination des enfants, plusieurs parents se questionnent sur la nécessité et la sécurité des vaccins. Nos enfants sont-ils trop vaccinés?

Le débat sur la vaccination ne semble jamais clos. Chaque année, des parents questionnent la sécurité et la pertinence de certains vaccins pour leurs enfants, alors que les pédiatres et infectiologues rappellent l'importance de la vaccination pour la protection des populations. Mais les vaccins suggérés sont-ils tous nécessaires? De plus en plus de parents trouvent que leurs enfants reçoivent trop de vaccins, trop jeunes, et qu'autant de vaccins affaiblissent leur système immunitaire.

Trop de vaccins trop jeunes?

La vaccination n'est pas obligatoire au Québec, mais le ministère de la Santé recommande un calendrier de vaccination qui comprend l'immunisation contre la diphtérie, la coqueluche, le tétanos, la poliomyélite (polio), les infections invasives à Haemophilus b, le pneumocoque, le méningocoque, la rougeole, la rubéole, les oreillons, la varicelle et l'hépatite B. On estime qu'au moins 2 à 4% des parents choisissent de ne pas faire vacciner leurs enfants.

Le Dr Karl Weiss, professeur titulaire de clinique à la faculté de médecine de l'Université de Montréal et microbiologiste-infectiologue à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, déplore cette hésitation des parents à faire vacciner leurs enfants, malgré les recommandations des experts. Pour lui, parce qu'on a des craintes un peu irraisonnées, on se prive d'un outil extraordinaire pour prévenir des maladies. Il ne fait aucun doute pour l'infectiologue que les vaccins sont sécuritaires et qu'ils ont joué un rôle majeur dans l'augmentation de l'espérance de vie.

Plusieurs parents trouvent leur nourrisson bien petit à deux mois pour recevoir un vaccin. « Pourtant, il est important de suivre les recommandations du calendrier vaccinal, conçu pour que les vaccins soient donnés au moment où l'enfant est le plus vulnérable à telle ou telle infection », souligne le Dr Philippe Ovetchkine, pédiatre et infectiologue au CHU Sainte-Justine. Il ajoute que les anticorps maternels assurent une protection au bébé uniquement si la mère a été immunisée, par un vaccin ou en ayant eu la maladie. De plus, ces anticorps disparaissent au cours du premier mois de vie. C'est pourquoi il faut, selon lui, vacciner tôt.

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Risquées, les injections multiples?

Certains vaccins peuvent être administrés au cours de la même visite. À un an, par exemple, les bébés reçoivent quatre injections en une minute. Aux parents qui s'inquiètent de ces injections multiples, Sandra Caron, infirmière en maladies infectieuses au CHU Sainte-Justine, répond que le système immunitaire des tout-petits supporte bien les quatre vaccins dans la même séance. «En fait, il travaille beaucoup plus fort quand un enfant touche une poignée de porte dans un lieu public et porte ensuite la main à sa bouche», compare-t-elle.

Les effets secondaires

Après l'administration d'un vaccin, certains enfants peuvent faire de la fièvre ou ressentir de la douleur à l'endroit où l'aiguille a pénétré la peau de leur bras ou de leur jambe. On peut alors donner de l'acétaminophène à l'enfant pour soulager la douleur. Les autres effets secondaires sont très rares, indique la Société canadienne de pédiatrie dans son guide sur la sécurité des vaccins, précisant que «la possibilité de devenir malade à cause de la maladie est beaucoup plus élevée que le très faible risque de réagir à un vaccin».

C'est pourtant la multiplication des vaccins et le nombre grandissant d'effets secondaires rapportés par des patients, et leur gravité, qui ont encouragé Lina B. Moreco à réaliser le documentaire Silence, on vaccine, en 2009. Elle s'attaquait notamment au vaccin RRO (contre la rougeole, la rubéole et les oreillons) soupçonné, à tort disent les experts, de provoquer l'autisme. La Société canadienne de pédiatrie précise que les experts indépendants qui ont examiné les recherches sur le sujet n'ont trouvé aucune donnée scientifique prouvant que le vaccin RRO peut être responsable de l'autisme, des troubles envahissants du développement ou des maladies inflammatoires de l'intestin.

Quant au mercure, qu'on trouvait auparavant dans certains vaccins sous forme de thimérosal, il a disparu des vaccins routiniers administrés aux enfants au Canada et aux États-Unis depuis mars 2001. De plus, aucune donnée scientifique ne démontre de lien entre les vaccins contenant du thimérosol et l'autisme ou les lésions cérébrales.

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Contre-indications à la vaccination?

Lina B. Moreco déplore qu'on vaccine tout le monde sans poser de questions, à savoir si une personne prend des antibiotiques ou si elle est en train de combattre un rhume. Elle invite donc les parents à se poser des questions avant d'aller se faire injecter un produit qui va demander au système immunitaire de réagir et de produire des anticorps.

Un rhume n'est pas une contre-indication pour recevoir un vaccin, estiment les médecins, qui conseillent toutefois de reporter le rendez-vous si l'enfant fait de la fièvre. Le Collège canadien des médecins de famille ajoute que «certains vaccins ne devraient pas être donnés si l'enfant souffre de certains types de cancer, s'il a une maladie ou s'il prend un médicament qui diminue la capacité de l'organisme à résister à l'infection».

Le Québec a mis sur pied un comité de surveillance, avec des représentants dans chaque région, pour suivre l'incidence des effets secondaires.

Immunisation des populations

Le Dr Weiss estime que la vaccination est victime de son succès. Les gens ne voient plus les conséquences de la non-vaccination et ne voient que ses effets, soit la quasi-disparition de certaines maladies. À l'instar de ses collègues, il ajoute que la sécurité absolue n'existe pas. Il faut toutefois se rappeler que si on attrape la rougeole, le risque d'encéphalite est d'un cas sur 1 000, alors qu'avec le vaccin RRO, il est d'un sur un million. Pour les infectiologues, il s'agit d'un risque calculé.

Vaccins inactifs

La majorité des vaccins inclus dans le calendrier québécois sont inactifs. En clair, l'enfant ne reçoit pas la bactérie ou le microbe en entier, mais des chaînes de protéines prélevées à la surface du microbe pour stimuler le système immunitaire à produire des anticorps spécifiques de ces récepteurs. Ainsi, si l'enfant était en contact avec le microbe, les anticorps spécifiques seraient en mesure de l'attaquer.

Références
Calendrier de vaccination, ministère de la Santé du Québec

 

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