Soins beauté

Le point sur le Botox et les injections

Le point sur le Botox et les injections

istockphoto.com Photographe : istockphoto.com Auteur : Coup de Pouce

Portrait d’un phénomène beauté de plus en plus populaire et analyse des effets, des risques et du coût de cinq méthodes d’injections éprouvées.

Nos experts

  • Dre Suzanne Gagnon, dermatologue spécialisée en laser et esthétique, cofondatrice de la Clinique de dermatologie Face au temps (Laval).
  • Dr Manish Khanna, dermatologue, fondateur de la clinique PEAU esthétique médicale, directeur dermatologie/ oncologie de l'Hôpital général juif.
  • Dr Arthur Swift, chirurgien plasticien, fondateur de la Clinique Dr Arthur Swift.

1. Calcium hydroxyapatite

Nom commercial: Radiesse

Utilité: Ce gel inerte dans lequel baignent des microsphères de calcium permet de stimuler la production de collagène pour mieux galber le visage et sa périphérie. On y recourt aussi pour pulper le dos des mains, voire pour résorber un lobe d'oreille trop étiré. Il a d'abord été utilisé en médecine dentaire.

Pour qui: celles et ceux qui sont incommodés par une perte de volume facial importante, un ovale moins bien défini ou des plis et creux profonds (joues, cou, menton).

Coût moyen: 450$ à 900$ par traitement, selon la région traitée.

Facteur douleur: 3 à 5 sur 10. Plus l'injection est rapide, moins la douleur est vive.

Risques: sensibilité, rougeur, enflure, ecchymoses, granulomes résorbables, nécrose de la zone injectée (si l'injection est faite dans un vaisseau sanguin).

Durée des résultats: 12 à 24 mois, selon la région injectée.

Contre-indications: grossesse, allaitement, maladies auto-immunes (sclérodermie, lupus, arthrite rhumatoïde), médicaments pour éclaircir le sang.

À noter: Ce produit ne peut être utilisé sur les ridules (pourtour de la bouche et pattes-d'oie).

2. Acide hyaluronique

Noms commerciaux: Restylane, Perlane, Juvéderm, Juvéderm Voluma, Esthélis, Forélis, Modélis

Utilité: Ce constituant naturel de la peau (la substance dans laquelle baignent le collagène et l'élastine) est capable de retenir mille fois son poids en eau. Injecté dans le derme, il permet de combler les sillons et les creux. Injecté plus profondément, il redonne du galbe aux pommettes et à la mâchoire.

Pour qui: celles et ceux qui voient leur visage s'émacier, son ovale s'étirer, leurs cernes se creuser et leurs traits se durcir.

Coût moyen: 550$ à 750$ par traitement, suivant le produit et la région du visage à traiter.

Facteur douleur: 3 à 5 sur 10. Pour réduire la douleur, le produit est souvent additionné d'un anesthésiant; parallèlement, on recourt aussi à une crème insensibilisante.

Risques: sensibilité, rougeur, enflure, coloration cutanée bleutée, nécrose de la zone injectée (si l'injection est faite dans un vaisseau sanguin).

Durée des résultats: 6 à 18 mois, selon le produit et la région injectée. Plus l'injection est profonde, plus l'action est persistante.

Contre-indications: grossesse, allaitement, maladies auto-immunes (sclérodermie, lupus, arthrite rhumatoïde), médicaments pour éclaircir le sang.

À noter: Comme il s'agit d'une substance naturelle, les risques d'allergies sont quasi nuls. Le produit peut être injecté partout. C'est aussi le seul injectable pour lequel il existe une enzyme antidote (elle permet de dissoudre le produit si les résultats sont décevants).

 

3. Toxine botulique de type A

Noms commerciaux: Botox, Xeomin, Dysport

Utilité: relaxer et lisser les rides d'expression dites «dynamiques», causées par des contractions musculaires inconscientes et répétées (espace intersourcilier, rides frontales, pattes-d'oie, dépresseur latéral du sourcil, commissures et pourtour des lèvres, cou, menton).

Pour qui: celles et ceux qui ont l'impression que leurs mimiques accentuent leurs sillons et leur donnent l'air aigri, fatigué ou fâché.

Coût moyen: 250$ à 500$ par traitement, selon la région du visage.

Facteur douleur: 1 à 3 sur 10. Pour réduire la douleur au minimum, on peut recourir à une crème anesthésiante ou à un appareil refroidisseur, qui abaisse la température du corps afin de rendre la douleur moins perceptible.

Risques: descente de la paupière ou du sourcil résorbable les jours suivant l'injection (moins de 1 % des cas); enflure et rougeur résorbables dans les heures qui suivent l'injection; bleus.

Durée des résultats: 3 à 4 mois, mais au fil des injections, la durée s'étire, surtout dans l'espace intersourcilier.

Contre-indications: grossesse, allaitement, maladies neuromusculaires, certains antibiotiques.

À noter: Les résultats sont visibles 4 à 10 jours plus tard. Quand le haut du visage est traité, on évite de se pencher dans les trois heures suivant l'injection (pour empêcher les coulées de toxine dans les yeux), mais on grimace exagérément et souvent, pour que la toxine pénètre bien dans les muscles sollicités.

4. Acide L-polylactique

Nom commercial: Sculptra

Utilité: Ce polymère de synthèse, dérivé d'acides de fruits, a d'abord été utilisé pour faciliter la cicatrisation des sutures. Il stimule la production naturelle de collagène pour qu'à long terme le visage tout entier produise de lui-même les substances nécessaires à son galbe et à sa tonicité pour des résultats graduels et naturels.

Pour qui: celles et ceux qui trouvent que l'ensemble de leur visage manque de rondeur, et que leurs joues sont creuses et leurs traits, tirés mais ne veulent pas s'abonner à des injections perpétuelles et répétées.

Coût moyen: 700$ à 800$ par traitement, suivant les praticiens.

Facteur douleur: 3 à 5 sur 10, car les piqûres sont courtes mais nombreuses. Cependant, un anesthésiant est mélangé à l'acide injecté.

Risques: sensibilité, rougeur, enflure, ecchymoses, granulomes résorbables, nécrose de la zone injectée (si l'injection est faite dans un vaisseau sanguin), allergies.

Durée des résultats: 24 mois en moyenne.

Contre-indications: grossesse, allaitement, maladies auto-immunes, médicaments pour éclaircir le sang, troubles de cicatrisation.

À noter: Trois séances sont généralement requises, à 4 à 6 semaines d'intervalle. Les résultats sont visibles 2 à 3 mois après les injections. Dans les 5 jours suivant le traitement, on doit se masser souvent le visage (5 fois/jour à raison de 5 minutes chaque fois) pour favoriser une bonne répartition de l'acide et une production uniforme de collagène.

5. Lifting de vampire

Nom commercial: Selphyl

Utilité: Cette pratique stimule le renouvellement cellulaire et la production de collagène pour aider à cicatriser et rajeunir la peau à long terme. Elle consiste à placer notre sang dans une centrifugeuse pour séparer nos plaquettes sanguines de nos globules rouges avant de les réinjecter dans les régions cutanées relâchées. On y recourt depuis longtemps en médecine sportive et orthopédique pour optimiser la guérison des blessures.

Pour qui: celles et ceux qui se plaignent d'avoir une texture cutanée irrégulière (ridée, tachée, relâchée ou atrophiée). Procédé idéal pour lisser les paupières froissées et hyperpigmentées, repasser un cou ou un décolleté flétri, ou combler des cicatrices d'acné marquées.

Coût moyen: 400$ à 900$ par traitement, suivant la région traitée.

Facteur douleur: 7 sur 10. Il faut avoir recours à un anesthésiant externe.

Risques: enflure généralisée, bleus, hyperpigmentation temporaire.

Durée des résultats: variable selon le métabolisme de chacun. Une retouche est recommandée tous les 12 mois.

Contre-indications: aucune, car la substance émerge de notre propre sang.

À noter: Au départ, trois séances sont requises, à 4 semaines d'intervalle. Et les résultats sont visibles 2 à 3 mois après les injections.

 

Mythes et réalités sur les injections
  • Il n'y a pas d'âge minimal ou limite pour recevoir des injections, puisque le degré d'expressivité et la vitesse de vieillissement varient d'une personne à une autre.
  • Quand on cesse les injections, le vieillissement ne décuple pas puisque les contractions ont été limitées pendant un temps et que la production de collagène a été stimulée.
  • Une injection réussie relève de l'art autant que de la science. C'est une question de dosage et de précision, puisque le médecin doit bien connaître les muscles du visage et leur interaction.

Les soirées de botox
En matière d'esthétique, au Québec, les médecins les plus consciencieux tendent à fuir les soirées Botox, où on injecte les convives à qui mieux mieux et à la chaîne. «Dans ce genre de soirées, l'alcool coule à flot et l'influence des amis est palpable, note le Dr Khanna. On risque donc de regretter notre choix le lendemain. Qui plus est, le service reçu n'est pas personnalisé parce que le médecin n'a ni le temps ni l'intimité nécessaires pour parler sans distraction à chacun des patients.» Pour éviter déceptions, complications et zones grises, on s'abstient.

Comment trouver son médecin

«Le succès d'un traitement dépend de l'expérience et du jugement du médecin praticien, explique la Dre Gagnon. À cela s'ajoute le ciblage du ou des bons outils de traitement, en fonction du résultat escompté.» Selon elle, pour mettre toutes les chances de notre côté, on devrait:

  • choisir une clinique à laquelle est associé le nom spécifique d'un médecin;
  • visiter le site Web de l'endroit pour vérifier l'appartenance du médecin aux associations médicales reconnues;
  • si la spécialité du médecin est bien différente de l'esthétique, s'informer de son nombre d'années d'expérience en matière d'injections;
  • savoir que, si on paie pour la consultation préalable au traitement, on sera généralement moins poussée par la clinique à subir différentes interventions que si ladite visite est gratuite;
  • prendre quelques jours pour décanter l'information reçue et réfléchir à la procédure envisagée, au lieu de subir un traitement immédiatement sous pression;
  • avoir le temps nécessaire pour communiquer avec le médecin praticien, lui exprimer nos attentes et lui faire part de nos craintes;
  • remplir un questionnaire médical et obtenir du médecin les consignes pré et post traitement (idéalement par écrit);
  • demander à consulter des photos avant/après des traitements pratiqués par le médecin (pas les photos publiées par les compagnies pharmaceutiques);
  • s'assurer de pouvoir compter sur l'expertise d'une infirmière ou d'un médecin si des questions surgissent après un traitement;
  • signer un formulaire de consentement avant toute procédure.

 

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