Soins beauté

Gua sha: une technique de massage pour le corps à essayer absolument

13 mars 2024

Par Pascale Jacquin

Photographe : Shutterstock

On connaît les bienfaits du gua sha pour le visage, mais il s’avère que cette méthode est tout aussi extraordinaire pour le corps.

Petit mode d’emploi de ce nouvel outil dans notre arsenal bien-être!

Utilisé depuis des millénaires en médecine traditionnelle chinoise, le gua sha est une forme de massage qui permet d’aller en profondeur dans les tissus afin de travailler la peau, les muscles et les fascias (membrane qui enveloppe tout, des muscles aux organes).

Fait intéressant, l’outil employé pour donner ce soin se nomme également gua sha. On s’en sert pour gratter la peau et ainsi, entre autres bienfaits, défaire les nœuds et les blocages d’énergie, et permettre au corps de mieux libérer les toxines.

Les bienfaits

«Le gua sha aide à détendre les muscles et à soulager les tensions dues au stress, dans le cou et les épaules, par exemple, indique l’acupunctrice Yun Zhang. En clinique, on l’utilise aussi pour traiter les problèmes de nerf sciatique, de tendinites, de capsulites et de migraines, notamment.» C’est également une technique privilégiée pour soulager les jambes lourdes, diminuer l’apparence d’amas graisseux responsables de la cellulite, stimuler la circulation sanguine et lymphatique, donner plus de tonus à la peau et accélérer la régénération des muscles après une activité physique.

«Le gua sha est un instrument plus dur que la pulpe de nos doigts, alors il permet de travailler en profondeur sur trois structures, précise Francis Létourneau, formateur et propriétaire de l’Institut Axis. La peau est la première structure; le travail au gua sha augmente la circulation sanguine et crée une rougeur temporaire. Pour ce qui est de la deuxième structure, les fascias, l’instrument permet de défaire les petits nœuds ou dépressions sous la peau et de diminuer les restrictions tissulaires. Enfin, pour les muscles, le gua sha aide à réaligner les fibres musculaires et donc à diminuer les tensions et raideurs.»

BON À SAVOIR: Gua sha («gua» signifie «gratter» en chinois) est à la fois le nom de la technique et celui de l’outil utilisé.

Pour qui?

Il n’y a pas de contre-indications à l’emploi du gua sha sur le corps, mais comme pour le visage, on fait attention de bien doser la pression lorsqu’on effectue le grattage afin de ne pas causer d’hématomes, de marques ni faire éclater de petits vaisseaux sanguins. «Il est préférable d’éviter le gua sha en présence d’acné, de lésion sur la peau, d’infection ou de coup de soleil. On fait aussi plus attention si l’on est enceinte ou si l’on souffre de problèmes de coagulation sanguine», indique Yun Zhang.

Plus notre peau est mince et sensible, plus on y va en douceur!

La préparation

Une bonne hydratation est primordiale, autant avant qu’après le traitement. «C’est important de bien s’hydrater, parce qu’il y a énormément d’eau dans les fascias, mais aussi dans la lymphe, qui est faite à 90% d’eau et qui circule un peu partout dans le corps. En utilisant le gua sha, on active la lymphe, soit le système de nettoyage du corps, et pour bien évacuer les déchets, le corps a besoin d’eau. Quand on est bien hydraté, la peau est aussi plus souple, ce qui facilite le grattage avec le gua sha», explique Francis Létourneau.

Son conseil? Boire de 1,5 à 2 L d’eau par jour, en particulier la veille du soin pour bien préparer le corps à éliminer, puis boire la même quantité d’eau le jour J et le lendemain.

gua sha

La technique

On masse la région avec un gel de massage ou une huile neutre pour permettre au gua sha de mieux glisser sur la peau, mais aussi pour la réchauffer et la rendre plus malléable.
On tient l’outil d’une main ferme, légèrement en angle et, comme s’il s’agissait d’une pelle, on gratte la peau plusieurs fois dans une direction, puis dans l’autre.
On opte pour un mouvement lent, afin de bien ressentir les effets du gua sha. À certains endroits, on peut percevoir de petites bosses, des dépressions ou une texture granuleuse sous l’outil.
On gratte la peau plusieurs fois au même endroit, en commençant par une pression légère, qu’on augmente graduellement pour aller gratter les fascias, puis les muscles. Il est normal de ressentir un peu d’inconfort, mais pas de douleur.
S’il y a de la rougeur, c’est normal, car on a activé la circulation sanguine, mais elle devrait s’estomper au bout de quelques minutes. Si la rougeur demeure et qu’une marque est visible sur la peau, c’est qu’on y est allé trop fort.
On emploie le gua sha de trois à cinq minutes par région, et l’on répète une ou deux fois par semaine.
Après chaque utilisation, on nettoie notre outil avec de l’eau chaude et un savon doux. Une fois par semaine, on peut aussi le désinfecter avec de l’alcool à friction à 70%.

Le sens

Selon l’acupunctrice, on devrait manier le gua sha en suivant les lignes des méridiens, c’est-à-dire en faisant des mouvements vers les extrémités (les pieds, les mains, les fesses, mais jamais la tête) pour favoriser la circulation lymphatique et éliminer les déchets du corps.

Or, selon Francis Létourneau, bien que cette méthode traditionnelle soit valable, il est préférable d’opter pour une approche plus instinctive, axée sur le ressenti. «J’aime bien travailler dans le sens des restrictions. Je conseille donc de gratter d’un côté, vers le haut par exemple, puis d’essayer vers le bas pour voir dans quel sens on sent plus de nœuds, de bosses ou de textures granuleuses.»

Le bon outil

On opte pour un gua sha en acier inoxydable (préférablement de qualité médicale), en pierre naturelle, comme le jade, le quartz ou l’obsidienne, en corne de buffle, plus traditionnel, ou en bois, plus léger et adapté aux peaux sensibles. «L’avantage de l’acier est qu’il est incassable, contrairement à la pierre. Il est également facile à nettoyer et ne présente pas de risque d’échardes», souligne le formateur.

La courbure du gua sha est importante. «Plus il est courbé, plus sa surface est en contact avec la peau et plus le massage est confortable. Par ailleurs, plus le bord de l’outil est “affuté”, plus il sera efficace pour gratter... et moins on aura besoin de mettre de pression», ajoute-t-il.

Enfin, la forme peut aussi influencer notre décision d’achat. «Une bordure lisse est idéale pour le dos et les bras, tandis que le bord cranté ou dentelé convient davantage aux parties du corps plus en chair comme les fesses et les cuisses», indique Yun Zhang. On a les mains pleines de pouces? On choisit un modèle muni d’une poignée ou fait d’une matière incassable comme l’acier, la corne de buffle ou le bois.