Soins beauté
Des soins dermato à domicile
Les trousses de microdermabrasion et de peeling à domicile promettent une peau plus jeune, plus lisse et plus éclatante. Que faut-il en penser?
Ce sont deux techniques d'exfoliation qui permettent de décoller les cellules mortes accumulées à la surface de la peau, afin de lui redonner un aspect lisse et uniforme.Quel est le but de ces traitements?
Bien qu'ils fassent appel à des techniques différentes, les deux méthodes ont le même objectif: raviver l'éclat de la peau et favoriser la régénération du tissu cutané. «En affinant l'épiderme et en stimulant le processus de renouvellement cellulaire, la microdermabrasion et le peeling visent à améliorer l'apparence générale de la peau, en adoucissant sa texture, en améliorant la clarté du teint, en resserrant les pores et en atténuant les imperfections», résume la Dre Andrée Mathieu-Serra, de la Clinique Dermatolaser, à Montréal.
À qui s'adressent-ils?
À celles qui désirent miser sur l'exfoliation afin d'obtenir une peau d'apparence plus saine. La microdermabrasion convient à celles dont la peau est terne et rugueuse, et qui recherchent un coup de pep instantané. Le peeling s'adresse davantage aux femmes de 35 ans et plus dont la peau commence à être marquée par les signes du vieillissement, car il agit plus en profondeur que la microdermabrasion.
En clinique ou à la maison, quelle est la différence?
Les formules maison sont des versions beaucoup plus douces que les traitements dermatologiques et elles sont prédosées selon des normes cosmétiques précises. Par exemple, pour le peeling, les concentrations en acide utilisées par les médecins sont plus fortes (elles vont de 20 % à 70 %) que celles des trousses pour usage à domicile (qui ne peuvent dépasser 10 %). De plus, elles peuvent être adaptées à chaque type de peau ou augmentées progressivement au fil des séances. «En cabinet, la microdermabrasion est réalisée à l'aide d'un appareil qui pulvérise à la surface de la peau de fines particules abrasives, puis les aspire avec les cellules mortes», explique la Dre Mathieu-Serra. À la maison, ces microcristaux sont enveloppés dans une crème, et l'exfoliation s'exerce par frottement (petits massages circulaires avec les doigts), comme on le fait pour un gommage traditionnel.
À quels résultats peut-on s'attendre?
«Comme la concentration en ingrédients actifs est relativement basse et qu'on ne dispose à la maison d'aucun appareil pour favoriser leur pénétration, les résultats demeurent superficiels», explique la Dre Mathieu-Serra. Ces traitements permettent quand même de lisser et d'adoucir la surface de la peau, d'éclaircir légèrement le teint et d'atténuer l'apparence des pores. Par contre, ils ne remplacent pas les soins offerts dans une clinique médicale. «Ces produits peuvent être intéressants pour redonner occasionnellement une belle lumière à la peau, convient la Dre Dina Cohen, dermatologue. Mais, pour gommer les rides, les taches pigmentaires ou les cicatrices d'acné de façon efficace et sécuritaire, on doit se rendre chez le dermatologue.»«Si on utilise ces formules avec modération et en suivant soigneusement les recommandations, les concentrations en ingrédients actifs sont trop faibles pour présenter un réel danger pour la majorité des épidermes», estime la Dre Mathieu-Serra. Les produits en vente libre agissent moins rapidement et ne présentent certes pas l'efficacité des traitements offerts par les dermatologues, mais ils ont l'avantage d'être moins irritants, plus faciles à utiliser et suffisamment sécuritaires pour être utilisés à la maison.
«Même si leur dosage est relativement faible et que leur action demeure superficielle, on doit tout de même demeurer très vigilante lors de l'utilisation de tels produits», met cependant en garde la Dre Cohen. En clinique, le médecin peut en effet juger de la réaction de la peau et y adapter son traitement, ce que la majorité d'entre nous ne savent pas forcément faire dans notre salle de bains. «Si on note un changement de la peau, comme un assèchement important, des rougeurs ou des démangeaisons, il est préférable d'arrêter immédiatement les séances et de consulter un dermatologue», conseille-t-elle.
Y a-t-il des contre-indications?
Ces traitements sont à proscrire si notre peau est particulièrement sensible, réactive ou très déshydratée, et si on souffre d'une affection cutanée, quelle qu'elle soit (acné, rosacée, eczéma, psoriasis, etc.). On les évite également si on a attrapé un coup de soleil ou si on a des taches pigmentaires ou des zones de décoloration prononcées.
Comment doit-on les utiliser?
Tout dépend de la trousse choisie. En règle générale, elles contiennent deux ou trois produits, qu'on doit utiliser dans un ordre précis, et le traitement prend de cinq à dix minutes. La microdermabrasion se déroule habituellement en deux temps: on exfolie avec une crème contenant des microparticules abrasives, puis on applique un fluide apaisant afin de prévenir les irritations et de reconstituer le film protecteur de la peau. Le peeling s'effectue en trois étapes: on applique la formule chimique, on poursuit avec la solution neutralisante (pour stopper l'action du peeling), puis on termine avec une crème hydratante.
Tendance oblige, certaines marques nous proposent maintenant des duos qui associent microdermabrasion et peeling. Pas question ici d'improviser: il faut respecter le rituel en suivant à la lettre le mode d'emploi qui, dans la majorité des cas, explique de manière claire et précise chacune des étapes.
Combien de temps durent les traitements et à quel rythme peut-on y avoir recours?
La fréquence dépend de la formule utilisée et peut donc varier légèrement d'une trousse à l'autre. On parle généralement d'une ou deux applications par semaine, en cure de trois semaines. «Il est très important d'adapter la fréquence des traitements en fonction de sa tolérance» explique la Dre Cohen, qui recommande deux traitements par semaine sur une peau normale, mixte ou grasse, et un seul traitement sur une peau sèche ou déshydratée. «Et puis, comme les séances de microdermabrasion et de peeling fragilisent la peau lorsqu'elles se multiplient, on ne devrait pas dépasser quatre cures par année, aux changements de saison par exemple», ajoute la dermatologue.1. On teste d'abord le produit sur notre avant-bras. Bien qu'il soit normal de ressentir une sensation de picotement ou de chaleur à l'application, mieux vaut s'abstenir si des rougeurs apparaissent ou si l'inconfort persiste au-delà de quelques heures.
2. On consulte un dermatologue au moindre doute quant à notre type de peau, aux ingrédients contenus dans le produit, à la façon de l'utiliser, etc.
3. On évite soigneusement le contour des yeux, région trop délicate pour ce type de produit.
4. Comme la microdermabrasion et le peeling rendent la peau très sensible aux rayons ultraviolets, on applique un écran solaire (FPS 15 au moins, idéalement 30) pendant toute la durée du traitement ainsi que la semaine suivante et on fuit carrément les expositions prolongées au soleil.
5. On évite systématiquement les produits contenant de l'alcool, des AHA, de l'acide rétinoïque (rétinol), de l'acide salicylique ou tout autre irritant pendant les 48 heures suivant le traitement. «Ces techniques d'exfoliation altèrent temporairement la barrière de protection naturelle de la peau, multipliant ainsi les dangers d'irritation et les risques de développer une hypersensibilité à certains irritants qu'elle tolérait pourtant bien auparavant», explique la Dre Mathieu-Serra. En clair, la peau est temporairement plus fragile et plus vulnérable aux agressions extérieures. On opte donc pour un démaquillant doux à pH neutre (formulé pour les peaux sensibles, idéalement) et on continue de bien hydrater sa peau matin et soir.
On a testé
On a demandé à trois femmes ayant des types de peau différents de faire l'essai d'une trousse à domicile. Il s'agissait d'un traitement en quatre étapes: une microdermabrasion avec des cristaux d'oxyde d'aluminium, un peeling à l'acide glycolique avec lingettes pré-imprégnées, une solution neutralisante et un soin anti-âge avec FPS 15. Voici ce qu'elles ont pensé de l'expérience.
«Ce type de traitement-choc m'a toujours fait peur, mais j'ai été vraiment surprise par la douceur du procédé et sa facilité d'utilisation. L'exfoliant est puissant mais pas du tout irritant. Comme ma peau a tendance à être sensible par moments, je ne l'utiliserais par contre qu'une ou deux fois par année.» Hélène, 34 ans (peau normale).
«Difficile d'évaluer les résultats à long terme sur les rides, mais je dois dire qu'après deux séances ma peau est déjà plus propre et plus lumineuse, et mes pores sont moins apparents. Le processus est un peu long, mais le mode d'emploi est très clair. Un bémol, toutefois: le fait que les produits soient inodores enlève toute notion de plaisir!» Josée, 32 ans (peau mixte).
«Ma peau a gagné en souplesse et en douceur, et j'ai l'impression que mes produits hydratants habituels sont plus efficaces. J'ai particulièrement apprécié les lingettes pré-imprégnées de produit - ce qui facilite l'application et évite les erreurs de dosage - et le soin apaisant, suffisamment hydratant et doté d'un FPS 15.» Isabelle, 41 ans (peau sèche).