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Trouver chaussure à son pied
Trouver chaussure à son pied Photographe : iStock
Lorsqu'on magasine un modèle de chaussures vraiment confortable et durable, ce n'est pas toujours évident de s'y retrouver. Voici un guide pour faire le bon choix.
En général, on s'attarde surtout au look quand on magasine des chaussures. Pourtant, on a tout intérêt à surveiller aussi leur cote de confort. «Être mal chaussé peut nous amener à développer une fasciite plantaire (affection douloureuse du pied), qui à son tour risque d'entraîner des douleurs aux genoux, puis aux hanches et au dos», affirme le D
Pour nous éviter ces problèmes et être confortable, une bonne chaussure doit:
- protéger le pied, soit le couvrir suffisamment pour le préserver des blessures;
- le soutenir, c'est-à-dire être muni d'un bon contrefort et d'une semelle juste assez rigide;
- offrir suffisamment d'espace pour ne pas comprimer les orteils;
- être stable, de manière à ne pas compromettre notre équilibre;
- avoir une semelle qui absorbe les chocs.
Si, en plus, on veut que nos chaussures soient résistantes et durables, il faut y mettre le prix (il est habituellement un bon indice). On prévoit environ 150 $ pour un modèle de qualité et une cinquantaine de dollars de plus si on a des besoins particuliers: pieds très étroits ou très larges, par exemple. En général, on gagne aussi à choisir les modèles de marques reconnues. Il existe des copies moins chères, mais elles sont souvent de moins bonne qualité et moins résistantes que les modèles originaux. Par exemple, les semelles sont habituellement collées au lieu d'être cousues, le contrefort est parfois inexistant et, souvent, l'intérieur de la chaussure est fait de cuir synthétique plutôt que de vrai cuir. On devra alors les renouveler plus souvent, ce qui nous coûtera plus cher en bout de ligne.
Les éléments à vérifier
La semelle
Pour évaluer le soutien qu'apporte une chaussure, on fait d'abord les deux tests suivants:
1. On tient la chaussure à ses deux extrémités, puis on tente de tordre la semelle d'un côté et de l'autre. «On doit pouvoir la tordre juste un peu, explique le Dr Faucher. Sinon, la semelle est trop molle et le pied ne sera pas bien protégé, ou la semelle est trop rigide et le soulier sera inconfortable.»
2. On essaie de plier la semelle en deux. Elle doit plier à un seul endroit: sous l'avant-pied (articulation du gros orteil) afin de suivre le mouvement naturel du pied lorsqu'on marche.
On s'assure également que la semelle extérieure est antidérapante. Les meilleurs matériaux sont le caoutchouc souple et l'EVA (éthyle, vinyle et acétate) de diverses densités. Une semelle en cuir s'use beaucoup plus rapidement qu'une semelle en caoutchouc et est très glissante. Les souliers chic étant souvent pourvus de semelles en cuir, on s'assure qu'elles ont des insertions en caoutchouc ou on fait ajouter un patin antidérapant sous la semelle par un cordonnier. Si la semelle intercalaire (dans le soulier) s'enlève, c'est un atout: on pourra la retirer pour faire aérer nos chaussures, au besoin. La semelle intercalaire doit également être un peu plus haute du côté de l'arche plantaire de manière à la soutenir.
Le talon
Idéalement, la hauteur du talon doit être de 1,5 cm pour une chaussure de marche et au maximum de 2,5 cm pour un soulier un peu plus habillé. Pour plus de confort et de stabilité, on s'assure que le talon est aussi large que la chaussure. «Il faut éviter les talons vertigineux, qui causent une surcharge sur l'avant du pied, tout comme les talons plats (moins de 1,5 cm), qui provoquent une surcharge à l'arrière du pied», précise le D
On vérifie également le soutien qu'apporte le contrefort du talon (pièce qui renforce l'arrière d'une chaussure, maintient le talon en place et le protège) en appuyant dessus. Il doit être rigide au toucher pour empêcher le pied de bouger.
Les matériaux
Pour une meilleure résistance, on privilégie des chaussures en cuir véritable ou en suède, à l'intérieur comme à l'extérieur. C'est généralement indiqué sur la semelle ou dans le soulier. Si ce n'est pas le cas, on se renseigne auprès du vendeur.
Lacets, boucles, brides, etc.
Nos chaussures doivent bien tenir le dessus de nos pieds. Les chaussures lacées, à courroies ou à velcro sont donc préférables aux escarpins, ballerines, flâneurs et tongs. On est tentée par des mules? Elles doivent bien couvrir le dessus du pied pour éviter que le soulier ne claque sur le sol et sur la plante de notre pied. Les chaussures qui nous intéressent comportent des boucles? Celles-ci doivent être ajustables afin de bien tenir le pied. Elles ont plutôt des brides? On s'assure qu'elles sont bien cousues.
La pointure
Si on est généralement familière avec la pointure équivalant à la longueur de nos pieds, on connaît rarement leur largeur. Or, celle-ci est importante pour un ajustement adéquat de nos chaussures. Voici les quatre pointures de largeur les plus courantes: 2A (étroit), B (moyen), D (large) et 2E (très large).
Dans les grandes chaînes, on ne trouve habituellement que des chaussures de largeur B. Si elles conviennent à plusieurs, elles seront inconfortables pour les autres. Les personnes aux pieds étroits choisiront des souliers trop petits, qui risquent de comprimer leurs pieds, tandis que celles qui ont les pieds larges opteront pour des chaussures trop grandes, ce qui peut créer de la friction et causer des ampoules. C'est pourquoi il est recommandé de faire mesurer à la fois la longueur et la largeur de nos pieds en magasin. Si on ne chausse pas du B, on trouvera davantage chaussure à notre pied dans une boutique spécialisée. Pour compliquer les choses, les pointures diffèrent d'un fabricant à l'autre et même parfois selon les modèles d'un même fabricant. Ainsi, un 9 1/2 étroit ou un 8 1/2 large fera parfois mieux l'affaire qu'un 9 moyen, même si c'est notre pointure habituelle. Bref, il faut essayer!
À l'essayage
Pour trouver la pointure et la largeur de chaussures qui conviennent à la morphologie de nos pieds, on doit les essayer en fin de journée (les pieds sont alors plus enflés), en portant des chaussettes ou des bas de nylon. Et, surtout, on essaie les deux chaussures.
On recherche un modèle à bout rond ou dont le bout suit la forme de nos orteils et on s'assure qu'il y a un jeu d'au moins 1 cm (l'épaisseur d'un doigt) entre notre gros orteil et le bout de la chaussure. La raison: nos pieds prennent leur pleine longueur en marchant, et les orteils ne doivent pas cogner contre le bout de la chaussure quand on descend une pente. On vérifie également si notre talon tient bien en place: il ne doit pas lever lorsqu'on marche. On fait quelques pas dans le magasin pour s'en assurer.Entretenir nos chaussures
Si elles sont en cuir, on les vaporise d'un produit protecteur imperméabilisant avant de les porter. Par la suite, on les nettoie avec un linge humide et on les cire, au besoin. Si elles sont en suède, on applique également un enduit protecteur, puis on les nettoie avec un linge humide, une gomme ou une brosse. Dans tous les cas, on essaie de faire aérer nos chaussures de temps en temps, et on laisse sécher entièrement la sueur avant de les porter de nouveau.
Des aides temporaires
Que faut-il penser des coussinets, des protecteurs en gel et autres produits du même type? Ils peuvent tout au plus améliorer légèrement le confort d'une chaussure inconfortable. Ainsi, il est possible de poser un coussinet sous le pied pour l'empêcher de glisser vers l'avant dans une chaussure à talon haut, mais celle-ci causera toujours une surcharge sur l'avant du pied. De même, on peut utiliser un protecteur en gel pour réduire la pression lorsqu'on a des cors ou des oignons, mais ce sera un pis-aller. Mieux vaut opter pour des chaussures à bout rond ou carré, qui ne compriment pas l'avant du pied.
Problèmes ou besoins particuliers?
Nos pieds sont très grands. Certaines boutiques offrent du 14 pour femmes (pour les trouver, on consulte les Pages Jaunes, à la rubrique «Chaussures - détaillants»).
On a un pied plus petit que l'autre. Le vendeur pourra insérer une fausse semelle en liège entre la semelle d'usure et la première semelle (partie intérieure de la semelle) du soulier trop grand. Plus petite que la semelle ordinaire, la semelle en liège poussera légèrement le pied vers l'arrière, dégagera les orteils et emprisonnera le talon.
Nos pieds transpirent beaucoup. On choisit des modèles comportant de petites ouvertures autour de la semelle et dans la semelle intercalaire afin de favoriser l'évaporation. On évite les matériaux synthétiques et on ne porte jamais nos chaussures deux jours de suite afin de les faire aérer et de les laisser sécher.
On marche beaucoup. On opte pour une chaussure lacée à talon bas comportant une semelle retroussée à l'avant (chaussure berceau). Ce type de semelle diminue la flexion de l'avant-pied, ce qui réduit la fatigue.
On travaille debout. On recherche un soulier léger avec une semelle antidérapante très absorbante, surtout au talon. Malheureusement, les matériaux légers comme l'EVA à faible densité utilisés pour les semelles des chaussures légères sont un peu moins durables que les matériaux très denses et s'affaisseront plus ou moins rapidement selon notre poids. Il faudra donc remplacer nos souliers plus souvent.À ne porter qu'occasionnellement
L'escarpin à talon aiguille et à bout pointu. Si cette chaussure est chic et féminine, elle ne sera jamais confortable, car elle est instable, ne suit pas la ligne naturelle du pied et comprime les orteils. Si on y tient pour accompagner notre tailleur ou notre robe de soirée, on s'en tient à un talon de 5 cm maximum et on limite nos pas.
Les ballerines en tissu et les tongs. Ces chaussures sont trop basses, ne soutiennent pas le talon et n'absorbent pas les chocs. En outre, elles n'offrent aucun soutien. On les réserve pour la plage et lorsqu'on marche peu. (Les ballerines en cuir représentent un meilleur choix si elles ont un bon contrefort et une semelle antidérapante).
Les chaussures à semelle compensée. Comme la semelle est rigide, le pied ne travaille pas suffisamment, ce qui peut rapidement occasionner des douleurs au talon.
Il ne faut pas toujours croire le vendeur!On entend parfois toutes sortes de choses lorsqu'on magasine des chaussures. Voici quelques mythes qui courent toujours.
Une chaussure trop petite s'agrandit avec le temps. Faux. Une chaussure deviendra un peu plus large, mais jamais plus longue.
Il est normal qu'une chaussure neuve fasse mal au pied. Faux. Une chaussure qui convient est confortable dès l'essayage en magasin. Toutefois, il est conseillé de porter nos chaussures neuves seulement une heure par jour durant la première semaine, le temps de permettre au cuir de prendre la forme de nos pieds. On pourra ensuite les porter de longues heures sans inconfort.
Pour ajuster une chaussure trop grande, il suffit d'insérer une semelle dans la chaussure. Faux. Les semelles haussent le pied, mais ne rapetissent pas la chaussure. On risque donc de comprimer le pied parce que la chaussure ne sera plus aussi profonde. De plus, les points de flexion (là où la chaussure doit plier) n'arriveront pas aux bons endroits pour la taille de notre pied.
Le prix d'une chaussure est gage de confort. Faux. Il faut tenir compte de tous les critères énumérés ci-dessus. Des chaussures à talon vertigineux seront toujours inconfortables, mêmes si elles sont griffées Christian Louboutin et coûtent 1 000 $. C'est le nom que l'on paie.
Quelques bonnes adresses
Pour différentes pointures et largeurs:
- Caron Chaussures, 2273, rue King O., Sherbrooke, tél.: 819-346-6565; 1356, rue Notre-Dame, Trois-Rivières, tél.: 819-376-2413
- Centre d'ajustement Jolan, Place Fleur de Lys, 552, boul. Wilfrid-Hamel, Québec, tél.: 418-525-6755; Place Laurier, 2700, boul. Laurier, Sainte-Foy, tél.: 418-651-7418
- Chaussures Le Dépôt, 501, rue de l'Église, Verdun, tél.: 514-768-0642
- Ecco: tél.: 1-800-358-ECCO (6 succursales au Québec)
Feetfirst: tél.: 1-800-246-9405,
Feetfirst (18 succursales au Québec) - Tony Pappas, 1822, av. du Mont-Royal E., Montréal, tél.: 514-521-0820
Pour des marques renommées, des chaussures sur mesure et des produits orthopédiques: - Carrefour de la chaussure, 2501, rue Bélanger E., Montréal, tél.: 514-374-7774
- Laboratoire Langelier-Lanoue, 10660, rue Lajeunesse, bureau 202, Montréal, tél.: 514-385-6333 ou 1-800-570-6333 (aussi à Laval, Beloeil, Granby et Saint-Jean-sur-Richelieu)
- Laboratoire Pouliot, 2990, ch. Sainte-Foy, Sainte-Foy, tél.: 418-652-0100
Merci à Daniel Benoit, de Chaussures Le Dépôt, Manon Gauthier, de Tony Pappas, Éric Drasse, de Laboratoire Langelier-Lanoue, Hélène Bisson, de Laboratoire Pouliot, et au Dr Charles Faucher, podiatre.