Sexualité
Ménopause: les conseils d’experts pour ne pas perdre sa libido
Photographe : Unsplash | Jernej Graj
Quand la ménopause débarque dans nos vies, les changements physiques et émotionnels qu’elle occasionne affectent généralement plusieurs aspects de notre quotidien, dont notre libido.
Comment les bouleversements hormonaux agissent-ils sur le désir et que faire pour traverser cette période en douceur?
D’après une enquête menée en 2021, 15 % des femmes ménopausées ou préménopausées vivent mal le passage à la ménopause, et 36 % constatent une baisse de leur désir sexuel.
Ce passage obligé demande une certaine adaptation, certes, mais surtout une acceptation. C’est du moins ce qu’en pense la sexologue et psychothérapeute Valérie Major. «On constate que c’est plus souvent l’âge ainsi que l’attitude face au vieillissement et aux changements apportés par la ménopause qui ont un impact sur la vie sexuelle des femmes, indique-t-elle. Le désir sexuel et la façon de vivre sa sexualité se transforment avec l’âge. Il faut accepter ces réalités pour continuer à avoir une sexualité épanouie.
«Parfois, on n’aime plus les comportements sexuels qui, pourtant, nous plaisaient avant. Nos besoins ne sont plus les mêmes. Retrouver une vie intime satisfaisante nécessite une bonne communication et de la bienveillance, envers soi comme envers son partenaire. On associe souvent la ménopause à une sexualité moins satisfaisante pour la femme. Pourtant, le bien-être personnel et relationnel influence davantage le désir que la ménopause. Les expériences liées à la ménopause sont très différentes d’une femme à l’autre.»
À chaque problème, sa solution!
On peut discuter avec son médecin de notre sécheresse vaginale. Les lubrifiants de qualité, vendus notamment dans les pharmacies, peuvent également régler les problèmes de douleurs pendant la pénétration. Comme le sperme contient des substances qui lubrifient le vagin, des spécialistes affirment que plus on entraîne son corps à avoir des rapports complets et réguliers, plus celui-ci retrouve sa souplesse.
Évidemment, pour rendre sa vie sexuelle plus agréable, on peut aussi augmenter la durée des préliminaires, modifier et varier ses pratiques intimes en fonction de sa nouvelle réalité. Enfin, en ce qui concerne les odeurs, si cela devient trop gênant, on peut se faire prescrire des œstrogènes sous forme de crème vaginale.
Cap sur la communication explicite
Une femme ne peut pas s’attendre à ce que son partenaire au lit devine ce qu’elle traverse physiquement et émotionnellement. Pour que les choses soient claires, il n’y a rien de mieux que de les exprimer. Cela dit, il est important de révéler à l’être aimé ce qui nous plaît et ce qui ne nous plaît plus et, au besoin, de lui montrer quels genres de caresses on apprécie désormais.
Un nouveau médicament pour les femmes post-ménopausées
Au début de l’année 2022, un comprimé oral, à prise quotidienne, fait son entrée sur le marché canadien de la ménopause par l’entremise d’une compagnie pharmaceutique québécoise qui se consacre à la santé des femmes. Le nom commercial de ce comprimé est OsphenaMD. Ce nouveau produit, offert aux États-Unis depuis 2013, est indiqué pour le traitement de la sécheresse vaginale et de la douleur à la pénétration, aussi connue sous le nom de dyspareunie.
Ces deux symptômes sont très débilitants et très fréquents chez les femmes post-ménopausées. Cette pilule se distingue pour deux principales raisons: elle s’attaque à la base du problème (diminution de l’effet des œstrogènes après la ménopause) et il s’agit d’un comprimé oral. En effet, présentement sur le marché, les autres options sont des produits intravaginaux, comme des crèmes, des lubrifiants ou des ovules qui amènent leur lot d’inconfort au quotidien.
Objectif: jouir de cette période de liberté!
Il est important de trouver des solutions aux problèmes rencontrés pendant la ménopause, car cette période peut être très épanouissante pour les couples. Elle correspond en effet à une nouvelle liberté pour la plupart d’entre eux, puisque les enfants sont maintenant autonomes et indépendants, voire en âge de quitter le nid familial.
Autre fait non négligeable, cette période est aussi celle où le couple se libère du risque d’une grossesse. La femme connaît également mieux que jamais son corps et ses zones érogènes. Avec un peu d’aide et de volonté, les couples auront une sexualité très épanouie, pleinement satisfaisante, malgré tous les changements qui surviennent avec l’âge.
3 troubles liés à la ménopause
Les douleurs physiques
À un certain âge, les femmes voient diminuer leur taux d’œstrogènes – les hormones féminines –, ce qui entraîne une diminution du flux sanguin vers le vagin et un amincissement des tissus vaginaux et des lèvres. Tout cela s’accompagne d’une atrophie du vagin et de la vulve, ce qui les rend moins sensibles à la stimulation sexuelle. Les rapports peuvent donc être mécaniquement plus difficiles pour certaines femmes. La baisse du débit sanguin affecte aussi la lubrification vaginale, occasionnant peut-être aussi des douleurs lors des relations intimes. Compte tenu de toutes ces modifications physiologiques, il n’est pas étonnant que ce soit ardu pour certaines femmes d’apprécier le coït après la ménopause.
Les odeurs vaginales
Le dérèglement des hormones lié à la ménopause a aussi pour effet indésirable de déséquilibrer la flore vaginale. Le manque d’œstrogènes entraîne une diminution des bonnes bactéries présentes dans le vagin. Les mauvaises bactéries – non dangereuses, on se rassure – qui prolifèrent alors causent des pertes vaginales malodorantes qui peuvent toucher grandement notre confiance en soi. Par peur de sentir mauvais, donc, certaines femmes évitent le plus possible les rapports sexuels.
La fragilité émotionnelle
Les variations d’hormones pendant la préménopause (qui commence dans la quarantaine) et la ménopause peuvent également affecter la santé mentale et émotionnelle des femmes. Celles-ci sont susceptibles de prendre du poids, de se sentir plus anxieuses et plus stressées, ce qui peut, une fois de plus, se traduire en une baisse de la libido.
Et si la masturbation faisait partie de la solution?
La masturbation fait partie d’une vie sexuelle saine et épanouie, même en période de ménopause. Selon une étude relative aux changements provoqués par la ménopause, les femmes qui se masturbent ont davantage de libido, plus de plaisir et moins de douleur lors des relations sexuelles.
Voici six bonnes raisons, directement liées aux troubles rencontrés à la ménopause, de se faire plaisir en solitaire.
La masturbation...
... favorise le sommeil. Lorsqu’on jouit, la production d’ocytocine et de mélatonine augmente dans notre corps. Ces deux hormones, qui ont le pouvoir de nous calmer, nous aident par conséquent à avoir un sommeil plus paisible et plus réparateur.
... diminue le stress. La masturbation, même si l’orgasme n’est pas atteint, libère des endorphines, soit les hormones du plaisir. Ces hormones contribuent aussi à améliorer l’humeur et à réduire les symptômes dépressifs.
... soulage la douleur. Une étude publiée par The Journal of Sex Research affirme que l’autostimulation génitale augmente le seuil de tolérance à la douleur et produit un effet analgésique. La masturbation
a notamment le pouvoir de soulager les migraines.
... prévient l’incontinence. En participant au raffermissement de notre plancher pelvien, les plaisirs solitaires aident à prévenir l’incontinence urinaire.
... est bonne pour le cœur. Le plaisir ressenti pendant le sexe en solo fait monter notre taux d’œstrogènes, une hormone reconnue pour son effet protecteur sur la santé du cœur.
... contribue à la santé du cerveau. La production d’adrénaline et de cortisol, deux substances qui agissent comme stimulants naturels de notre matière grise, s’accroît pendant le plaisir sexuel.
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